La question est sur toutes les lèvres : la Villa Gillet, située à Lyon dans le parc de la Ceriseraie va-t-elle disparaître au cours des prochains mois ? L’avenir de ce centre pluridisciplinaire dédié aux artistes et aux écrivains est en effet menacé, à cause de la baisse de subventions allouée par le conseil régional, subventions nécessaires au bon fonctionnement de la Villa Gillet. Afin d’éviter que l’institution ne ferme ses portes, une pétition a été lancée par l’équipe de la Villa Gillet sur le net.
Le 12/05/2016 à 18:25 par Orianne Vialo
Publié le :
12/05/2016 à 18:25
La Villa Gillet
« La Villa Gillet est menacée de disparition, ses activités et ses salariés aussi » écrivent les personnels de la Villa Gillet, organisation culturelle organisatrice des Assises internationales du roman, qui s’inquiètent pour leur avenir. « Depuis plusieurs mois, des annonces successives de baisses de subventions (…) laissent entrevoir au lendemain des Assises une restructuration impliquant des licenciements massifs, voire la fermeture de l’institution qui, à la mi-mai 2016, n’est toujours pas en mesure de connaître les décisions de ses partenaires et d’établir sur des bases fiables son budget prévisionnel de l’exercice en cours », se désolent les personnels.
En cause, comme indiqué plus haut, la baisse drastique des subventions allouées à la Villa Gillet par la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’État, la ville de Lyon et la Métropole de Lyon (à 90 %). D’après eux, c’est la baisse du budget injecté dans l’institution Gillet, « à ce jour -57 % par rapport à la dotation 2015 dont -70 % de la région Auvergne-RhônAlpes » qui menace cruellement la pérennité du lieu, et qui la place surtout dans une « situation extrêmement précaire ».
En janvier dernier, la gestion de la Villa Gillet soulevait d’ores et déjà de nombreuses questions. À l’époque, la CRC [Chambre régionale des Comptes, NdR] venait de se rendre compte que le dirigeant de la Villa Gillet Guy Walter, s’était attribué une hausse de sa rémunération de 50 % en l’espace de cinq ans d’une part, frais auxquels venaient s’ajouter des remboursements de notes de frais d’un montant de 57.000 € uniquement en 2013.
La CRC avait résumé la situation comme telle :
« Gouvernance opaque et sans aucun contrôle, comité de suivi qui ne s’est réuni qu’une fois en trois ans. Une direction toute-puissante avec un directeur dont les ambitions financières laissent rêveur, +55 % en 5 ans. Au total, près de 10.600 € nets par mois, plus de 5600 € de frais mensuels pour les deux structures. »
Le nouveau président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, avait décidé en février dernier de couper momentanément la subvention allouée à la Villa Gillet, jusqu’à la publication du rapport définitif de la CRC, dévoilé le 15 mars. À l’époque, le numéro deux de Les Républicains affirmait : « Il n’est pas tolérable que certains s’exonèrent de toute responsabilité au nom de la liberté artistique véritable suivi de la gestion des organismes bénéficiaires des subventions. »
« Nous refusons d’être la première variable d’ajustement du budget de l’institution », précisaient les personnels de la Villa Gillet dans leur pétition.
Une première réunion avec le nouvel exécutif régional et les autres tutelles de la Villa Gillet doit avoir lieu le 18 mai, date à laquelle une décision devrait être prise. Pour l’heure, le budget 2016 et la subvention allouée à la Villa Gillet ont été limités à 250.000 € par le conseil régional pour financer l’organisation des seules Assises du roman.
(via Change)
Par Orianne Vialo
Contact : orianne.vialo@gmail.com
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