Depuis le 4 mars dernier, le Centre des monuments nationaux expose le travail du sculpteur québécois Michel Goulet, dix causeuses « poétiques » au domaine national du Palais-Royal. Les emblématiques chaises historiques des jardins parisiens revisitées portent désormais sur leurs dossiers un fragment d’un poème, avec le nom de son auteur. Pour mettre ce projet sur pieds, il a travaillé avec le fondateur de l’association Poètes dans la Ville et du collectif Poésie is not dead, François Massut.
Ce n’est pas la première fois que les deux hommes entament un travail collectif. En octobre 2011, ils avaient déjà réalisé ensemble une installation de 18 chaises-poèmes à Charleville-Mézières, la ville de Rimbaud. Michel Goulet n’en est pas à son coup d’essai avec son projet de chaises-poèmes puisqu’il installait, au moment de leur rencontre, 40 de ces assises dédiées à la poésie dans la ville de Québec. Considéré, tant dans le milieu culturel québécois que canadien, comme l'une des figures marquantes de sa génération en sculpture, Michel Goulet déclarait dans le communiqué concernant les chaises-poèmes :
Je travaille avant tout avec la rencontre, avec l'échange, avec la mise en commun et avec la reconnaissance de qui nous sommes face à l'autre. J'ai besoin de cette affinité avec l'objet que l'on partage, avec cet objet qui n'est pas de l'art pour en faire un matériau de ma sculpture. J'ai besoin aussi de cet objet petit, sans réelle valeur, fragile pour donner de la force à tout ce qui l'entoure. J'ai besoin enfin de cet objet qui ne représente pas, qui est une chose en soi.
L’objectif de ce projet, ramené dans les jardins parisiens ? Désacraliser la poésie et démocratiser une pratique bien trop souvent regardée comme élitiste. Grâce aux extraits de textes tirés des écrits de grands poètes francophones et de langue étrangère, le but des artistes est avant tout de s’adresser à un public large.
Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Paul Éluard, Arthur Rimbaud, Anne Hebert, Pier Paolo Pasolini, Marina Tsvetaïeva, Tomas Tranströmer ou encore Ghérasim Luca : tous ces poètes auront une partie de leurs écrits gravés sur les causeuses du domaine national du Palais-Royal.
Il sera également possible d'entendre des extraits de 20 autres poèmes, grâce à un objet du quotidien, sculpté et posé sur la tablette entre deux causeuses. Guillaume Apollinaire, Charles Juliet, Laurence Vielle ou encore Andrée Chedid liront eux-mêmes des extraits de leurs poèmes (ou dans le cas échéant, seront lu par un autre artiste). Grâce à un dispositif de capteurs solaires innovants et en branchant des écouteurs sur le boîtier central, chaque personne qui prend place sur une chaise-poème peut écouter les vers enregistrés récités en toute intimité.
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Par Orianne Vialo
Contact : orianne.vialo@gmail.com
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