La maison de haute couture italienne Fendi a fait appel à l’illustratrice Charlotte Gastaut pour la réalisation de sa nouvelle collection. La présentation s’est déroulée à la Fontaine de Trévi, au coeur de Rome – qui sort elle-même de quelques travaux de ravalement. Un spectacle qui coïncidait également avec le 90e anniversaire de la maison.
Crédit Charlotte Gastaut
Ce 7 juillet, il fallait ne pas avoir peur de la chaleur et se retrouver devant la célèbre Fontaine, immortalisée dans le film de Fellini, La dolce vita. La maison Fendi y présentait une collection particulièrement littéraire. « Tout a commencé avec une édition du XXe siècle de East of the Sun, West of the Moon, un conte norvégien réalisé par l’illustrateur danois de livres pour enfants, le fameux Kay Nielsen, que [Karl] Lagerfeld a rencontré chez son amie Sandy Brant », explique la maison.
Le couturier, amateur de livres, est piqué dans sa curiosité, et la maison a finalement demandé aux héritiers s’il était possible d’utiliser les motifs de ses illustration spour un collection. Manifestement il s’agissait de reproduire cette connexion entre la culture nordique et un art nouveau/art déco, en adéquation acec les vêtements de la maison.
Les illustrations de Nielsen ont ainsi été reproduite sur un manteau de vison notemmant, et parmi les artistes qui ont travaillé pour ce défilé on compte Katy Bailey et... Charlotte Gastaut, encore émerveillée.
L’illustratrice française, contactée par ActuaLitté, est encore sur un petit nuage. « L’équipe de stylistes de Fendi était en préparation de leur défilé, avec pour thématique les 90 ans et les contes de fées. Dans une librairie à Rome, ils ont découvert deux livres en papier découpés que j’ai publiés, Le Lac des cygnes et L’oiseau de feu... » Quoi de plus normal alors qu’un coup de foudre pour un oiseau de feu ?
L’équipe de Fendi la contacte alors début mai, « et me propose de reprendre des illustrations pour les appliquer à un de leurs manteaux ». Gênant : d’abord, parce qu’il s’agit de fourrure, ensuite, parce que les illustrations ne pouvaient de toute manière pas être transposées. « Je leur ai fait parvenir deux images, mi-mai, spécialement pour le défilé, et ils en ont produit des manteaux et des robes finalement. »
Là commence le petit nuage, dont Charlotte Gastaut avoue ne pas être redescendue. « J’ai même pu assister au défilé, sur la Fontain de Trévi, et découvert en même temps que le public mes dessins qui défilaient. » Elle ajoute : « Je crois d’ailleurs avoir été un peu vulgaire, tant j’étais subjuguée et dépassée par l’émotion. »
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La mode, mais plus encore, les costumes, les tissus, les imprimés et les motifs sont des objets de passion depuis toujours, assure-t-elle. « Mon dernier livre, avec Claude Fauque et Anne Lascoux c’est Secrets d’étoffes : à travers 24 contes pour enfant, nous avons raconté l’histoire des étoffes, des vêtements et des métiers du tissage. »
Mais le comble du bonheur, c’est de découvrir que les illustrations de Kay Nielsen étaient utilisées au même titre que les siennes. « C’est un auteur que j’admire, ma référence depuis que je suis enfant. » Sur les éventails – Lagerfeld oblige, mais également la température de Rome au moment du défilé – on retrouvait en effet les dessins de l’illustrateur... « C’était extraordinaire, vraiment incroyable. »
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
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