Des chercheurs de l'University College London (UCL) affirment avoir mis au point un algorithme capable de déchiffrer les écritures manuscrites, mais aussi de les reproduire à la perfection, de manière automatique. Si l'on pense immédiatement à tous les potentiels usages malhonnêtes de cette technologie, ses créateurs soulignent qu'elle sera utile aux personnes qui ne sont plus en mesure d'écrire, suite à un accident, une maladie ou à cause d'un handicap.
Le 18/08/2016 à 13:40 par Antoine Oury
1 Réactions | 2 Partages
Publié le :
18/08/2016 à 13:40
1
Commentaires
2
Partages
Lettre de Gustav Klimt, 1915 (photo d'illustration, ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Tom Haines, qui dirige le projet à l'UCL, assure que l'algorithme, simplement nommé « My Text In Your Handwriting », est capable de reproduire efficacement tout ce qui fait notre écriture manuscrite : dessins des caractères, bien sûr, mais aussi les ligatures entre les lettres, les jambages supérieurs et inférieurs, ainsi que les espaces entre les lettres et entre les lignes. Certes, chaque écriture manuscrite présente d'infimes différences entre les mêmes lettres, mais le résultat est sans précédent, assure Haines.
Les usages de l'algorithme sont insoupçonnés : « Les victimes d'attaques cardiaques, par exemple, pourraient écrire des lettres sans avoir à se soucier de l'intelligibilité de celles-ci, et quelqu'un qui enverrait des fleurs pourrait ajouter une note manuscrite sans même aller chez le fleuriste », détaille Tom Haines dans un communiqué.
L'algorithme, plutôt que de produire des faux, pourrait servir à les démasquer, estime le chercheur : la précision informatique prendrait alors le relai sur des éléments parfois difficile à percevoir et à analyser pour un simple œil humain. L'algorithme s'appuie essentiellement sur la forme des glyphes, autrement dit les dessins des lettres, et sur leurs espacements.
Retour sur La première police d'écriture du monde
Le coauteur de la recherche, le Dr Oisin Mac Aodha, ajoute que certaines polices informatiques entendaient déjà imiter l'écriture manuscrite, avec peu de succès : « Le problème avec ces polices est qu'il est évident qu'elles ne sont pas le fruit d'une écriture manuscrite, et elles perdent le caractère unique et personnel de l'écriture manuscrite. La solution que nous avons développée évite ce problème », promet-il.
Les chercheurs ont essayé de reproduire les écritures manuscrites d'Abraham Lincoln, Frida Kahlo et Arthur Conan Doyle : pour ce dernier, ils ont produit un faux avec la phrase « Elementary my dear Watson » (« Élémentaire, mon cher Watson »), que Conan Doyle n'a jamais écrite. Le résultat est visible ci-dessus.
Les écritures manuscrites réelles et celles générées par ordinateur ont été soumises à plusieurs sujets : 40 % d'entre eux se sont fait avoir par les écritures générées par l'algorithme. Un résultat rarement atteint, mais la marge de progression est encore importante.
L'étude de Tom Haines et Oisin Mac Aodha est publiée dans le numéro 35 de la revue ACM Transactions on Graphics.
1 Commentaire
Cc
14/12/2022 à 19:30
Cool