Monsieur Swedenborg est l’un des habitants du quartier ’O Bairro“ dans lequel Gonçalo M. Tavares fait évoluer nombre des grands noms de la culture : de Rimbaud à Brecht, de Corbusier à Kafka, de Foucault à Gogol en passant par Valery ou Pirandello.
Le 22/10/2016 à 08:30 par Mimiche
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22/10/2016 à 08:30
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Monsieur Swedenborg assiste avec assiduité à tous les exposés de ces hommes illustres, attentif à n’être pas en retard au début de l’une ou l’autre de ces conférences.
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, Monsieur Swedenborg ne s’installe pas dans les rangs des auditeurs pour écouter ce qui va être dit. Il s’installe pour laisser son esprit, bercé par le ronronnement de la voix de l’orateur, vagabonder dans ses propres circonvolutions et trouver la matière au développement de ses pensées.
Que ce soit Eliot, Borges, Balzac ou Warhol, aucun grand homme ne saurait détourner Monsieur Swedenborg (qui, lui-même, n’est pas le premier venu) de ses investigations dans lesquelles il développe des réflexions philosophiques lesquelles sont systématiquement associées à une représentation graphique géométrique.
C’est ainsi une multitude de sujets qui sont abordés dans autant de chapitres très brefs où des textes encore plus brefs, ciselés comme des diamants, sont traduits en formes géométriques qui en fournissent une représentation merveilleuse de profondeur.
Le chapitre sur la “séduction” est un modèle du genre qui nous fait visuellement prendre conscience que la séduction c’est “arrondir les angles”, que c’est aussi “ perdre sa forme originelle” pour “prendre la forme générale du séducteur”.
La géométrie du “désir”, de la même manière, qui permet de conclure que “ la vie est une succession d’ouvertures et de fermetures de désirs” est déclinée en cascades d’angles ouverts et fermés qui illustrent la réalité dans une évidence sidérante.
En fait, cet ouvrage et une sorte de traité conduisant à la conclusion selon laquelle toute philosophie pourrait être représentée par une succession de formes géométriques en évolution permanente. Et le dessin est tellement épuré qu’il rend l’image immédiatement compréhensible et assimilable y compris pour des notions ou des sujets complexes comme “Dieu” ou le “Temps”.
Ce livre se lit, en première lecture, à la vitesse de l’éclair.
Mais il mérite qu’on s’y attarde un peu (beaucoup), qu’on y revienne en deuxième lecture pour y trouver des accroches supplémentaires. À chaque fois. Comme une invite à une lecture permanente. Comme pour un livre de chevet.
traduction par Dominique Nédellec
Par Mimiche
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