Créé cette rentrée littéraire, le prix Hors Concours vient s'ajouter à la longue liste des récompenses de la rentrée. Avec un objectif précis, cela dit : refléter la diversité éditoriale en saluant des ouvrages oubliés par les autres prix. La première édition du prix Hors Concours a salué Anna Dubosc pour son livre Koumiko, aux éditions Rue des promenades.
Le 10/11/2016 à 09:34 par Antoine Oury
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10/11/2016 à 09:34
Le prix a été décerné à l’unanimité à Anna Dubosc lors de la cérémonie organisée hier au Centre national du livre à Paris. Construit sur le modèle des grands prix littéraires, c’est au jury de cinq journalistes qu’est revenue la mission de désigner le premier lauréat Hors Concours, à partir des 8 finalistes. La délibération a eu lieu lundi 7 novembre chez Isola, salon littéraire vénitien ouvert à cette occasion au 15 rue Ternaux, Paris 11e.
Le jury rassemblait :
Le prix a été créé par Gaëlle Bohé, par ailleurs programmatrice littéraire à Livre Paris. « Pour cette première année, plusieurs dizaines d’éditeurs ont répondu à l’appel, avec confiance en enthousiasme Nous en avons retenu 50, qui correspondaient aux critères que nous avions établis [...] », explique la créatrice du prix.
« Hors Concours entend placer le débat sur l’édition indépendante là où il ne devrait jamais cesser d’être : sur la qualité des auteurs publiés. »
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Le résumé du livre :
Anna Dubosc raconte Koumiko Muraoka :
Elle n'a pas le droit de sortir, mais on s'en fiche, on sort. Elle enfile sa doudoune. En dessous, elle porte un tee-shirt et un survêtement. Je regarde la peau de ses chevilles fripée. Elle n'a pas ses bas de contention, elle dit que ça la serre trop. J'ai beau lui expliquer que c'est fait exprès, elle est convaincue que c'est mauvais.
J'insiste, j'ai peur qu'elle meure d'une embolie. " Il faut que tu mettes tes bas, c'est important, maman. " Mes mots s'enfoncent comme dans un cauchemar d'impuissance.
" On verra ça plus tard. Je peux pas tout faire, j'ai trop de choses à penser ! " D'un coup, je la crois. Que je m'inquiète pour rien, que je l'emmerde pour rien. Qu'elle ne va jamais mourir, qu'elle n'a pas le temps de mourir, qu'il n'en est pas question.
Koumiko est l'occasion, pour Anna Dubosc, non seulement de parler de sa mère atteinte d'une maladie dégénérative, mais aussi de nous faire saisir ce qui compte, le fait d'être en vie ici et maintenant, en relation avec ceux dont nous procédons, même quand cette relation est attaquée par la maladie. Anna Dubosc invente une façon de parler de la douleur et de la plénitude, qui est sa façon de les connaître. Nous nous y reconnaissons.
Chef cuisinière entre autres professions, Anna Dubosc est la fille de Koumiko Muraoka, poétesse qui a inspiré à Chris Marker Le Mystère Koumiko. Elle a publié aux éditions Rue des Promenades un recueil de récits de vie, Spéracurel, puis deux romans : La fille derrière le comptoir et Le Dessin des routes.
Rue des Promenades propose des textes d’aujourd’hui. Trois collections : «La Grande Semeuse», littérature de création; « Poésie » ; « Petites choses qu’il est bon d’avoir en tête», textes ludiques et illustrés. Des livres qui parlent de notre époque, où l’écriture fait surgir avec force une réalité.
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
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