À moins d'une dizaine de jours de l'événement, la ministre de la Culture et de la Communication présentait ce matin un des derniers événements culturels du quinquennat Hollande, la Nuit de la Lecture. Le samedi 14 janvier prochain, bibliothèques et librairies ouvriront leurs portes de manière élargie à travers toute la France.
Le 05/01/2017 à 12:10 par Antoine Oury
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05/01/2017 à 12:10
Audrey Azoulay, ce matin, au ministère de la Culture et de la Communication
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
« Nous avons voulu créer un moment collectif, de partage, dans les bibliothèques et les librairies », annonce tout de go Audrey Azoulay au ministère de la Culture et de la Communication, ce jeudi 5 janvier. Dans 9 jours, la première Nuit de la Lecture aura lieu dans toute la France : la date est symbolique, « deux ans après Charlie Hebdo et l'Hyper Casher, cette Nuit est un symbole de résistance a ce que le terrorisme cherche à susciter », souligne la ministre.
"Le livre est ce moyen à la fois d'aller vers l'imaginaire, d'aller vers l'autre et de dialoguer, et notre société, je crois, en a besoin." Audrey Azoulay, ministre de la Culture
Le 14 janvier tombe également à pic pour la promotion des livres de la rentrée littéraire de janvier, et les libraires, associés à cette manifestation, ne boudent pas leur plaisir. Matthieu de Montchalin, du Syndicat de la Librairie Française, et Sylvie Larigauderie, de l'Association des Bibliothécaires de France, remercieront tous deux chaleureusement le ministère de la Culture et de la Communication pour la mise en place de la Nuit de la Lecture.
Au total, ce sont 1200 événements — pour le moment — qui se dérouleront simultanément dans toute la France, métropolitaine, mais aussi outre-mer : principalement dans les bibliothèques et établissements de prêt, mais 120 librairies ont suivi le mouvement, précise la ministre.
Une réponse plutôt encourageante à un appel à projets tardif, passé à la fin du mois de novembre dernier, et qu'il aura fallu prolonger face au manque de temps et de moyens de certaines structures. D'ailleurs, « certaines initiatives ont été financées lorsqu'elles nécessitaient un peu plus de moyens », précise la ministre, dans une limite de 1000 €, et à condition que ce financement ne représente pas 100 % du coût du projet. « Un comité de professionnels a choisi les projets et les initiatives et a répondu aux demandes qui nous étaient adressées. »
Certaines zones du territoire français, comme le Centre, une partie de l'Est ou le Sud-Ouest sont un peu moins bien couvertes que d'autres, mais la ministre ne s'en inquiète pas : « Il y a des événements dans tous les départements, certains sont plus couverts que d'autres c'est vrai, mais il s'agit de la première édition, je crois qu'il faut laisser l'événement exister et faire ses preuves. Les bibliothécaires connaissent leur public, les animations qui fonctionnent, les libraires aussi. J'ai toute confiance en eux. »
Sans aucun doute : la Nuit de la Lecture fait écho à un autre événement national mis en place sous le quinquennat Hollande, Partir en Livre – anciennement Lire en Short. Dans les deux cas, un fonctionnement participatif a été choisi, avec des initiatives laissées aux lieux du livre, ce qui, certes, valorise le volontarisme, mais ne garantit pas une couverture nationale homogène.
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Par ailleurs, les financements publics engagés dans ces deux événements nationaux sont minimes : pour Partir en Livre, le budget investi reposait intégralement sur celui du Centre National du Livre, qui n'a pas connu de hausse, tandis que les sommes investies dans la Nuit de la Lecture sont très limitées, laissant aux Directions régionales des Affaires culturelles le soin d'apporter les fonds nécessaires.
Cette Nuit de la Lecture, qui s'inscrit dans la perspective d'une Fête de la Musique, révèle toutefois une certaine tendance au libéralisme dans la politique culturelle, celui-là même que Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des poètes, dénonçait hier dans nos colonnes : « On assiste au retrait généralisé de l’aide publique, dans les domaines de l’art et de la culture. Et dans le même temps, on entend ces propos hypocrites qui célèbrent la culture, sans pour autant lui accorder les moyens nécessaires. »
CQFD ?
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
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