Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de la Revue des Deux Mondes, avait été entendu par la justice le 30 janvier dernier. L’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales l’avait reçu comme témoin dans l’affaire des emplois supposés fictifs de Penelope Fillon. Mais voilà que l’homme sort du silence.
Le 07/02/2017 à 09:37 par Cécile Mazin
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07/02/2017 à 09:37
Rémunérée comme conseillère littéraire à 5000 € brut mensuels, durant la période de mai 2012 à décembre 2013, Penelope Fillon n’avait signé que deux notes de lectures, à 27 € le caractère.
« Je suis très choqué de lire que certains articles font un lien entre mon élévation au grade de grand-croix de la Légion d’honneur (1er janvier 2010) et l’emploi de Madame Penelope Fillon à la Revue des deux mondes (4 mai 2012) », assure l’homme d’affaires auprès de l’AFP.
Une allusion à peine voilée aux dernières révélations du Monde, qui évoquait l’obtention de la décoration en décembre 2010. Le magazine interrogeait : «L’embauche de Penelope Fillon aurait-elle constitué la contrepartie de cette décoration ?»
L’avocat de l’intéressé assurait que le titre de « chevalier de la Légion d’honneur depuis 1986 et promu plusieurs fois depuis (...) était pleinement justifiée et n’a aucun lien avec l’embauche de Mme Fillon intervenue bien plus tard ». Les questions de temporalité sont évidemment importantes.
Mais Marc Ladreit de Lacharrière insiste : l’emploi de Penelope Fillon « n’a rien de fictif ».
Michel Crépu, qui dirigeait le magazine à l’époque des faits, semblait pourtant démentir cette affirmation : « J’ai reçu deux notes de lectures qui ont été publiées dans la Revue, puis ça s’est arrêté là. Il n’y a pas eu de suites. »
Et d’ajouter : « Ce que je sais c’est que je n’ai jamais eu entre les mains, la moindre trace d’un travail qui pourrait témoigner valablement du travail qui consiste à être conseiller littéraire. Je n’ai jamais eu trace de cela. Donc je ne dis pas qu’elle ne l’a pas fait, mais je ne l’ai pas vu. La meilleure façon de résoudre cette question, ce serait qu’elle puisse montrer, le plus vite possible, ce qui a été fait. »
Chose étonnante, révélait le JDD, Penelope Fillon avait « retrouvé par miracle », selon son entourage, une dizaine d’autres notes que la Revue n’avait toutefois pas publiées.
Mais Michel Crépu maintient ses déclarations : il affirme qu’aucune des dix notes évoquées ne lui est parvenue. « Je n’ai jamais refusé de publier la moindre note de Penelope Fillon. Je suis donc très curieux de savoir où elles ont été retrouvées et quel est ce “miracle” auquel il est fait allusion. »
Et d’ajouter : « En tant que “conseillère littéraire”, elle ne m’a jamais fait la moindre suggestion ou envoyé un quelconque rapport de tendance. Elle n’a participé à aucune de nos conférences de rédaction mensuelle.» (via L’Express)
Au cours de la conférence de presse donnée par le candidat Les Républicains, aucune référence n’a été faite à la Revue ni l’emploi de son épouse.
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