Pour Arnau Garin, tout commence à Quimper, avec les ateliers pour les enfants du mercredi, à l’École des Beaux-Arts. À 16 ans et demi, il passe l’examen pour rejoindre les « grands », dans cette même école. Les expositions de ses œuvres dans des bars rennais lui ont ouvert ensuite bien des portes.
Le 01/03/2017 à 10:51 par La rédaction
Publié le :
01/03/2017 à 10:51
crédit Arnau Garin
D’abord attiré par les installations et la sculpture, Arnau Garin penche vers le graphisme et la peinture, à son arrivée à Rennes, en 1998. Vivant de divers petits boulots, il commence à exposer ses toiles dans les bars, puis à fabriquer des luminaires, à partir de matériaux de récupération.
« Ça a commencé aux Beaux-Arts, pour des raisons essentiellement économiques, et ça continue aujourd’hui, parce que j’ai gardé cette habitude de tout recycler. » Arnau diversifie sa production du côté du design textile, auprès de la maison Spootnik, à Rennes, et dans la création de stickers pour l’éditeur Nouvelles Images, réalisant aussi des affiches pour des compagnies de spectacle de rue et divers événements.
« À Rennes, on ne met pas longtemps à rencontrer des gens intéressés et à avoir des propositions de boulot. » Du bricolage et du recyclage, Arnau Garin évolue peu à peu vers la palette graphique et Photoshop.
« Au début, il m’arrivait d’apporter directement à l’imprimeur une affiche réalisée en peinture. Puis il a fallu fournir une photo, et maintenant, un fichier. Disons qu’il a fallu que je m’y mette. Ce n’est pas forcément un choix, mais c’est tant mieux, car ça permet de découvrir de nouveaux outils et donc de diversifier les propositions graphiques. » Du coup, Arnau expérimente et associe plusieurs techniques. Pour réaliser l’affiche du Grand Soufflet, par exemple, il gratte avec une aiguille une feuille de rhodoïd préalablement recouverte d’encre noire.
« Cela donne un effet de gravure à l’eau-forte, mais ça demande du temps et beaucoup d’attention. Quand je commence à loucher, j’arrête ! Aux Beaux-Arts, déjà, avant de réaliser des objets, je travaillais la gravure. Là, dans mon petit atelier de neuf mètres carrés, de toute façon, je n’aurais ni la place ni les moyens d’utiliser du matériel de gravure. Et quand on est confronté à des limites, on est forcé d’inventer d’autres techniques. Celle-là, je l’appelle la “gratture”. »
Après avoir réalisé un Carnet de jeux et la signalétique destinés à l’espace jeunesse de la médiathèque des Champs Libres, Arnau Garin a répondu à l’appel d’offres lancé par Livre et lecture en Bretagne, et a réalisé le visuel de l’opération « Quartier Livre », le projet régional de lutte contre l’illettrisme dans les prisons bretonnes.
Pour l’édition de livres, il attendra encore, patiemment : « Les éditeurs ne se bousculent pas. Ils disent qu’il y a déjà beaucoup de graphistes sur le marché. Et il faut reconnaître qu’il y en a de fort talentueux. On verra bien. »
Gérard Alle
en partenariat avec Livre et lecture en Bretagne
Par La rédaction
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