Une fois président, que feront Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Jacques Cheminade, François Fillon et Emmanuel Macron pour le livre ? Le syndicat de l’édition avait adressé aux candidats quelques questions, pour que l’on parle un peu de culture – et d’économie du livre. Ils sont cinq pour l’instant à avoir répondu, et Mélenchon fut le plus prompt.
Le 25/03/2017 à 08:00 par Nicolas Gary
Publié le :
25/03/2017 à 08:00
François Hollande et Vincent Montagne - ActuaLitté, CC BY SA 2.0
« Le livre s’invite dans la campagne », c’était ainsi que le SNE avait nommé son courrier adressé aux candidats, et portant sur 10 points d’interrogation. Leurs réponses devaient être présentées lors du salon du livre de Paris, et... Aucun des candidats à la présidentielle ne semble remettre en cause les grands principes qui ont structuré l’édition, au cours de ces trente dernières années. Que l’on évoque la loi protégeant le prix unique du livre ou la défense du droit d’auteur, chacun s’accorde à en reconnaître l’importance.
Le président du SNE, Vincent Montagne, le souligne : « Droite ou gauche, le prix unique fait l’unanimité. Nous avons la chance d’être une profession très unie, avec des divergences qui peuvent apparaître entre auteurs, éditeurs et libraires. Mais dans son ensemble, on parle d'une chaîne qui reste très structurée, avec un fonctionnement commun. »
Dans les faits, cela se traduit par des propositions portées au niveau parlementaire ou ministériel, qui refléteraient une intention commune. « Dans les réponses de tous les candidats, le prix unique, les accords auteurs-éditeurs, et la défense du droit d’auteur sont des éléments clefs qu’aucun d’entre eux ne contesterait. » Aucun, si l’on considère que seuls cinq candidats ont répondu sur les onze en lice – Nicolas Dupont Aignan dédicaçait pourtant son livre ce 24 mars, au salon...
« Les courriers qui sont parvenus au SNE reconnaissent l’organisation de ce métier et envisagent plutôt de renforcer les traits saillants de la profession. » Un soulagement tout de même : on envisagerait mal des candidats désireux de convaincre et rassembler, avec un programme bouleversant l'écosystème, non ?
Vincent Montagne poursuit : « La culture, dans sa diversité éditoriale, est à la forte, puissante et fragile : le respect de cette diversité se retrouve bien ici. Aucun éditeur ne sait fabriquer des best-sellers, personne ne sait par avance si un livre marchera ou pas. Les maisons ont toute leur style et leur fragilité, pourtant 74 % des maisons contemporains n’existaient pas voilà vingt ans. Le renouvellement dans la création éditoriale existe, il est manifeste, mais pour ce faire il a besoin d’un cadre juridique et d’une protection qu’aucun des candidats ne souhaite remettre en cause. »
D’ailleurs, cette campagne dont les thèmes économiques, sociaux, éducatifs ou environnementaux, devraient laisser une place plus grande à la culture, estime Vincent Montagne : « Je n’ai pas cessé de le dire : on ne parle pas assez de culture dans cette campagne, c’est assez clair. Dans les grands débats, pour l’instant, entre les candidats, la culture n’apparaît pas. Et j’apprécie d’autant plus que l’on prenne cette question par l’angle des industries culturelles et créatives, parce qu’elles démontrent la capacité de la France à maintenir une place au niveau international. »
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Une représentativité qui offre d’ailleurs, au niveau européen, une place plus évidente : « Quand on parle que d’exception culturelle, cela nous positionne en situation défensive, alors qu’au contraire nous devons être offensifs sur la culture. »
On pourra retrouver l'ensemble des réponses apportées par les différents candidats ci-dessous.
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