Le passage de Benoît Hamon au salon du livre de Paris était prémédité : la veille, le candidat avait publié une lettre ouverte « au citoyen lecteur », avec une acuité étonnante. Une protection du prix unique, oui, mais « ce discours chante plus qu’il ne parle si on ne forme pas des lecteurs ». Et pour cause.
Le 25/03/2017 à 17:34 par Nicolas Gary
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25/03/2017 à 17:34
La lettre ouverte, publiée par le Huffington Post, se présente bel et bien comme un programme pour le livre et la lecture. « Le maintien absolu de ce principe [le prix unique du livre, NdR] ne doit cependant pas empêcher d’être à l’écoute des adaptations qui pourraient être nécessaires, notamment sur les remises des éditeurs qui pourraient être garanties pour les libraires. »
Or, au cours de ses déplacements dans le salon, le candidat socialiste n’a pas manqué de rappeler différents principes essentiels : « Le rôle des éditeurs est essentiel pour rendre la littérature accessible. Je veux soutenir la chaîne du livre. » Ça, c’était de passage sur le stand des éditions Gallimard.
Plus loin, à L’école des loisirs, il évoque la jeunesse et la nécessité d’une éducation artistique et culturelle, « qui constitue une priorité ». La régulation du livre sera également abordée, de même que l’aide à « la reprise de maisons d’édition et poursuivre le soutien des librairies indépendantes pour encourager la lecture ».
Mais le candidat brille surtout par une mesure évoquée dans sa lettre ouverte : « Je défends le service public de la lecture publique [...]. Je propose l’inscription en CP dans les bibliothèques. »
Un point plus amplement développé dans le HP :
L’école justement, au sein de laquelle les enfants doivent découvrir la culture et la pratiquer, individuellement et collectivement. Je veux un grand plan pour la culture à l’école. Je souhaite que, dans ce cadre, tous les enfants de CP soient inscrits dans une bibliothèque ou un bibliobus, qu’ils y soient physiquement accompagnés. La lecture est un plaisir, découvrir tôt qu’elle est accessible librement est fondamental.
Ces différentes propositions, rapprochées de la réponse fournie aux questions que le Syndicat national de l’édition a pu poser, montrent une orientation très marquée. Le candidat insistait en effet sur ce point dans le courrier au SNE :
Les pratiques musicales collectives, la lecture et la littérature, avec l’inscription et l’accompagnement physique de tous les enfants de CP dans les bibliothèques publiques, la formation à la culture numérique, l’éducation à l’image et le cinéma, mais aussi le patrimoine de proximité sont des priorités. Un portail pour les contenus pour la pratique et la connaissance de la culture à l’école pourrait être créé avec les éditeurs jeunesse. Le relais avec les lieux culturels du territoire, la formation des enseignants et des artistes, la poursuite des projets culturels à travers les EPI et l’histoire des arts au collège sont également des outils.
Et d’insister :
En matière de promotion du livre et de la lecture, je veux d’abord réaffirmer le rôle fondamental de la lecture publique. Les bibliothèques sont à mes yeux le premier service public de la culture. Notre pays a la chance de bénéficier, malgré des zones blanches qu’il faut travailler à combler, d’une assez bonne couverture sur le territoire, des bibliobus, en passant par les bibliothèques de quartiers jusqu’aux grandes médiathèques, qui ont pu se développer notamment grâce à l’engagement de nombreuses collectivités locales, souvent de gauche.
« La lecture est un plaisir, découvrir tôt qu’elle est accessible librement est fondamental », concluait Benoît Hamon.
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