Le groupe jeunesse du Syndicat national de l'édition annonce la création d'un prix national pour récompenser un roman francophone de littérature destiné au plus de 13 ans, le Prix Vendredi. Ce prix indépendant, au jury composé de professionnels, désignera chaque année un lauréat au mois d'octobre, le lundi 9 octobre pour l'année 2017. Explications avec Thierry Magnier, éditeur et président du groupe jeunesse du SNE.
Le 03/05/2017 à 11:13 par Antoine Oury
Publié le :
03/05/2017 à 11:13
Élu en février 2016 à la tête du groupe jeunesse du Syndicat national de l'édition, Thierry Magnier proposait, dans sa promesse de foi, de travailler pour une plus grande reconnaissance et une plus importante médiatisation de la littérature pour la jeunesse. Dans ses projets, la création d'un prix national pour récompenser un ouvrage destiné à la jeunesse.
Le Prix Vendredi — hommage à Michel Tournier — récompensera donc le roman à destination des plus de 13 ans d'un auteur francophone, paru entre le 1er janvier et le 30 septembre de l'année en cours. La récompense est organisée avec le soutien de la Fondation La Poste, et sera très certainement dotée. Si le groupe jeunesse du SNE va porter le prix, il reste totalement indépendant.
Le prix s'adresse ainsi à toutes les maisons d'édition, y compris celles qui ne sont pas membres du SNE : pour participer, il faudra faire parvenir 1 ou 2 livres aux membres du jury avant le 15 juin, le lauréat étant annoncé le 9 octobre pour l'année 2017, « juste avant la Foire de Francfort, où nous espérons que le lauréat sera présent », précise Thierry Magnier.
Le jury du prix est composé de journalistes et critiques littéraires : il rassemble Philippe-Jean Catinchi (Le Monde), Françoise Dargent (Le Figaro), Catherine Fruchon-Toussaint (RFI), Michel Abescat (Télérama), Raphaëlle Botte (Lire), Marie Desplechin et Sophie Van der Linden.
Une première sélection du Prix Vendredi sera présentée au mois de septembre prochain, avant une seconde fin septembre.
« La création du Prix Vendredi s'inscrit totalement dans la direction que le groupe jeunesse et le SNE se sont donnée pour promouvoir le livre et la lecture », souligne le président du groupe jeunesse en faisant référence aux opérations Premières Pages, avec le ministère de la Culture, pour les 0-3 ans, et aux Petits Champions de la Lecture, pour les 10-11 ans.
Les prix consacrés à la littérature jeunesse de manquent pas en France : des collèges, lycées, départements, régions ou salons littéraires en organisent au total près de 1500 par an, « mais un prix national indépendant manquait », assure Thierry Magnier, contrairement à des pays comme l'Allemagne ou l'Italie. « L'objectif n'est pas de couper l'herbe sous le pied à tous ceux qui font un travail de fourmis pour promouvoir la littérature jeunesse toute l'année. »
Simplement, la création d'un prix national, qui vise à « être reconnu comme le Prix Goncourt », permettra de susciter le dialogue et l'engouement médiatique autour de la littérature pour la jeunesse. « Les adultes n'ont pas le monopole des prix littéraires, cette littérature ado est une véritable littérature, qui représente d'ailleurs une part importante du chiffre d'affaires de l'édition française. Pourtant, elle n'est évoquée qu'au moment des fêtes de Noël, et encore », insiste Thierry Magnier.
La présence de journalistes au sein du jury ne devra pas faire oublier que la littérature jeunesse reste souvent la grande absente des pages de chroniques littéraires : « Nous avons choisi ces personnalités parce qu'elles font un travail important pour la littérature jeunesse, mais nous lisons trop peu d'articles dans ces médias-là consacrés à la littérature jeunesse. »
« Notre littérature française est belle, il faut l'entretenir. Les éditeurs font un énorme travail sur des textes qui font les lecteurs qui continueront à lire demain. Nous avons une richesse incroyable d'auteurs pour la jeunesse en France, mais l'attention est malheureusement focalisée sur les meilleures ventes, des livres anglo-saxons ou américains, ou alors des classiques comme Le Petit Prince ou Vendredi ou la vie sauvage, justement. C'est bien, mais il ne faut pas oublier les contemporains », prévient Thierry Magnier.
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Le lauréat du Prix Vendredi ne sera bien sûr pas le seul à profiter de l'éclairage médiatique : les autres auteurs cités dans les sélections bénéficieront d'un regain d'attention, promet Thierry Magnier. Un service de presse sera constitué autour du prix au moment de l'annonce des sélections, avec l'organisation d'un événement autour de la récompense.
Si le ministère de la Culture n'est pas impliqué dans le Prix Vendredi, Thierry Magnier assure qu'il a reçu le soutien de la ministre dans son entreprise.
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
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