Auteur d’une œuvre colossale, romancier, poète, essayiste, dramaturge, traducteur de Calderon et de Goethe, mais encore journaliste et scénariste (plus d’une quinzaine de longs métrages entre 1921 et 1948). Auteur de Cinéma (Crès, 1929) et Du muet au parlant (La Nouvelle Édition, 1946), Alexandre Arnoux fonde avec Georges Charensol l’hebdomadaire de cinéma Pour vous. Romancier et nouvelliste (près d’une quarantaine de titres entre 1912 et 1964) qui joint à l’invention poétique une profondeur philosophique, son roman Abisag ou l’Église transportée par la foi (Albin Michel, 1918) reçoit le Prix de la Renaissance et lui apporte ses premiers succès que confirment la réussite de romans comme Indice 33 (Fayard, 1920), Écoute s’il pleut (Fayard, 1923), Le Chiffre (Grasset, 1926) ou Les Gentilhommes de ceinture (Grasset, 1928). Il est élu à l’Académie Goncourt en 1947 et reçoit le Grand Prix National des Lettres en 1956.
Le 14/05/2017 à 09:00 par Les ensablés
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14/05/2017 à 09:00
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Par François Ouellet
Les Gentilhommes de ceinture loge à l’enseigne de la plus belle des modernités féeriques. Un soir, Léger Saint-Éloi, romancier quelque peu désabusé, sort se promener, et on comprend que s’il marche sans but, c’est aussi parce que sa vie n’en a pas. Mais ce soir-là tout changera. À une silhouette heurtée dans le noir aux abords de la Porte d’Auteuil, il tient spontanément un discours inattendu sur la rédemption. Alonzo, loin d’être déconcerté, accueille chaleureusement le discours de Saint-Éloi, à qui, à son tour, il fait l’éloge de la contemplation des choses et du monde. En vérité, ce sont deux velléitaires, anarchistes sur les bords, qui aiment philosopher : déjà ils se jurent fidélité, puis passent la nuit à la belle étoile.
Après une journée d’errance et d’aventures entre les fortifications et la zone, ils fraternisent avec un jeune homme qui s’était plaint à Alonzo qu’il marchait sur son ombre ; ce qui nous entraîne dans les tourments existentiels de Stéphane, dont l’ombre, dans des pages qui rappellent l’agitation intérieure d’un Raskolnikoff, est comme un double douloureux de lui-même. Stéphane est un autre indolent, un personnage mélancolique, qui a été sauvé par l’énergie du sport de la décadence de sa famille petite-bourgeoise, avec laquelle il a rompu dix ans plus tôt. Ému par l’histoire de Stéphane, Alonzo croit trouver en lui un fils.
Ils sont maintenant trois à déambuler autour de Paris, en quête d’identité et de cohésion fraternelle, car déjà prend forme une sorte de reconfiguration symbolique entre eux des rapports familiaux, Alonzo ayant visiblement un ascendant sur les deux autres, nettement plus jeunes que lui. Mais ces trois mousquetaires sont encore loin du but : « Trois ne valent que pour le titre, non pour l’action », médite Saint-Éloi. Et voilà que surgit le quatrième mousquetaire en la personne d’une jeune fille de seize ans, dont Stéphane tombe immédiatement amoureux. Fille d’un gros industriel, Chosette Machin s’est enfuie de chez elle comme l’a fait Stéphane, et comme lui par refus de reproduire un modèle familial anémié, à bout de souffle.
Alonzo et ses amis se présentent à elle comme des chevaliers errants, mais sans veuve et orphelin à défendre, car « [t]outes les veuves se remarient ; quant aux orphelins, la rupture entre les générations violemment consommée, il n’existe plus de pères ni de fils, tous les parents sont solitaires, tous les fils sont orphelins. Nous avons donc résolu, mademoiselle, de ne prendre aucune résolution et d’agir, pour ainsi dire, contemplativement ». Suivent de longues pages de réflexions entre eux tous sur l’épuisement des familles, la dislocation des générations d’après-guerre, où la vie serait à reconstruire pour que dorénavant les enfants ne naissent plus « d’avance vaincus ». L’inutilité des œuvre de Saint-Éloi, l’ombre de Stéphane, la langueur de Chosette : ils ont en partage une incapacité à s’accorder avec eux-mêmes.
Arrivés dans un stade allumé par la pleine lune, ils s’alignent au point de départ et s’élancent, sous les encouragements d’Alonzo, à la reconquête d’eux-mêmes. Au terme de l’épreuve, Alonzo les déclare tous vainqueurs : il restera à Saint-Éloi à révéler son vrai moi, à Stéphane et Chosette à se régénérer l’un auprès de l’autre. Quant à Alonzo, que sa maturité maintient un peu à part, il n’a pas encore trouvé de but à son existence ; il est un vieux sage condamné à la solitude, qui n’a d’autre histoire pour lui-même que ses désillusions et son expérience des choses inutiles.
Mais son vagabondage n’a pas été vain, car par delà la nuit il aura au moins replacé les autres dans le sens de leur vie. Piéton circumparisien, lointain cousin du paysan de Paris d’Aragon, plus cérébral que sensuel, « guide disert, montreur charmant d’ombres et de lumière », subtil dans ses paroles et profond dans ses silence, Alonzo est celui par qui le lyrisme redevient possible au sein d’un monde exténué, d’une société en ruine. Il annonce la grandeur renouvelée du point du jour.
La modernité pénétrante d’Arnoux porte en elle bien des traits de cette époque marquée par la révélation de l’inconscient, par un désir d’évasion et une insuffisance de la volonté d’agir qui rend problématique le rapport au monde réel, lequel reprendra peu à peu ses droits dans la décennie suivante à la faveur des désordres politiques. Comme quoi le surréalisme strictement institutionnel n’a pas le monopole de l’onirisme, de l’aventure urbaine, d’un imaginaire habile à prendre la clé des champs. Les Gentilhommes de ceinture est parfois un peu bavard, peut-être obscur par moment, mais il y a chez Arnoux une formidable liberté et capacité d’invention et de réflexion.
Un tel livre est bien la preuve (mais nous avons en déjà tellement) que l’histoire littéraire ne tourne pas rond. En 1937, le critique Gonzague Truc considérait que Les Gentilhommes de ceinture était une œuvre prodigieuse déjà « parfaitement méconnue », ce qu’il déplorait en se demandant pourquoi ce livre n’avait pas trouvé son lecteur. « Parce qu’une certaine qualité de la gloire s’accommode mal du fracas ; parce que le temps seul sait mettre dans sa perspective la véritable grandeur ; parce que chaque temps a les ignorances qu’il mérite » (La Revue Hebdomadaire, 29 mai 1937). N’ajoutons pas à ces ignorances bientôt centenaires.
François Ouellet
Mai 2017
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Aujourd’hui, un roman de Fortuné de Boisgobey (1821-1891), Le crime de l’omnibus (1881) ; une curiosité assurément, mais dont la lecture reste un plaisir... peut-être parce que, comme le nom de son auteur, elle évoque un temps suranné. Avec ce texte, c’est tout un monde qui ressuscite, une ambiance qui annonce les enquêtes de Gaston Leroux ou de Maurice Leblanc. Plongeons-nous donc, ensemble dans le Paris de la fin du dix-neuvième siècle.
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L’écrivain et académicien Georges Duhamel (prix Goncourt 1918 pour son roman Civilisation) entamait en 1920 avec Confession de minuit un cycle romanesque Vie et aventures de Salavin tout entier consacré à un personnage de parfait antihéros : Louis Salavin. Les éditions de la Belle Étoile ont la bonne idée de ressusciter en format poche ce texte oublié et pourtant majeur par bien des aspects. Ce titre, la Confession de minuit, a été classé par Le Figaro littéraire comme un des douze meilleurs romans de la première partie du XXe siècle. Inconnu, levez-vous !
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Le 6 novembre 2018, le Président de la République était dans la Meuse, aux Eparges, lieu d’une terrible boucherie durant la première guerre mondiale. Recueilli devant la statue de Genevoix, il annonçait son entrée au Panthéon pour le 11 novembre 2020. Il y aura deux panthéonisations : celle du romancier et celle à titre collectif de ceux de quatorze annonçant la Nation combattante.
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Aujourd'hui, il me faut parler d'un livre qui m'a ravi "Il nous est arrivé d'être jeune" de François Bott.
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Tel est l’un des principaux points de la profession de foi d’Albert Caperon, dit Captain Cap, candidat aux élections législatives de 1893. « Anti bureaucrate » et anti européen » il se présente comme un aventurier qui a passé « les trois quarts de sa vie sur mer et les deux tiers de son existence sur les terres vierges. »
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Le temps des vacances s'approche, ou s'éloigne : souvenez-vous, nous avions passé l’été à travers la Provence, en compagnie de Jean-Louis Vaudoyer. Cette fois, nous n’irons pas si loin, à peine pousserons-nous aux limites du département de la Seine-et-Oise ! Car nous sommes en 1927 et Jean-Louis Vaudoyer m’a demandé d’interviewer le comte de Fels, pour sa biographie d’Ange-Jacques Gabriel [1]. Le moyen de refuser ?
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René Laporte est né à Toulouse dans une famille bourgeoise de magistrats et d’universitaires. Il fait des études de droit, mais lance, à dix-neuf ans, une revue bi-mestrielle, Les Cahiers libres, artistiques et littéraires, puis fonde les éditions du même nom qui, entre 1925 et 1934, publieront environ 150 ouvrages.
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L’actualité récente a mis le vélo sous les feux de la rampe. La grève des transports de Décembre et Janvier derniers incite des milliers de cyclistes à enfourcher leur bécane pour se rendre au travail, au mépris de la pluie et des frimas hivernaux. Les programmes des candidats aux élections municipales font la part belle au vélo dans les grandes métropoles françaises.
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23/08/2020, 09:00
C’est un village corse niché au cœur de la montagne. Un village austère avec son église et ses maisons uniformes toutes en pierres de granit. Il peut y souffler par bourrasque un vent mauvais. Ici les femmes respectent le deuil et sont habillées de noir. On croit autant à la puissance de Dieu qu’aux esprits. Ainsi de Mal’ concilio, l’arbre de la nuit qui se dresse à la sortie du village, près des maisons abandonnées. Cet arbre géant domine le village « cramponné à un versant où rien ne pousse ». Majestueux et effrayant, châtaigner sans âge, il est le seul grand arbre de la province de la Tèvola, région sèche et aride. On dit que le Mal’ concilia est hanté.
09/08/2020, 09:00
Joseph Peyré était béarnais. Après des études littéraires où il eut Alain comme professeur de classes préparatoires, il s’essaya au barreau puis à l’administration territoriale. Mais c’est dans le journalisme puis dans l’écriture de romans qu’il trouva sa voie. Ses œuvres sont celles de l’action et de l’énergie allant de l’aventure saharienne à la tauromachie (Sang et Lumières lui valut en 1935 le prix Goncourt et fit l’objet d’une adaptation au cinéma en 1954 avec Daniel Gélin et Zsa Zsa Gabor, dialogues de Michel Audiard) et à la haute montagne (Matterhorn- le nom alémanique du Cervin en 1939).
26/07/2020, 09:00
Après plusieurs mois d'absence, nous retrouvons avec une grande joie notre excellent ami et chroniqueur François Ouellet. Qu'il soit remercié pour sa fidélité à notre équipe.
Il y a des écrivains plus profondément ensablés que Marcel Arland. Pourtant, aujourd’hui, Arland n’est pas tellement plus que l’évocation d’un nom. Il survit tant bien que mal par le souvenir de sa collaboration à La Nouvelle Revue française, dont il a pris la direction avec Jean Paulhan au lendemain de la Seconde Guerre. Chez les libraires, on trouvera, avec un peu de chance, un ou deux titres, comme son premier livre, Terres étrangères, un récit de 1923 réédité dans la collection L’Imaginaire en 1996, ce qui commence à dater ; on trouvera plus facilement sa correspondance avec Paulhan, éditée par Jean-Jacques Didier chez Gallimard en 2000.
12/07/2020, 09:00
Cet article fait suite à celui du 14 juin sur Eugène Müntz. Après avoir replacé, selon sa méthode, l’activité artistique comme un facteur central de compréhension de la civilisation de la renaissance, tout en se livrant à un examen documentaire des premières années de Raphaël, Eugène Müntz nous accompagne dans le développement du jeune peintre, fraîchement sorti de son apprentissage dans l’atelier du Pérugin pour partir à la conquête de Florence.
28/06/2020, 09:00
Sous son imposante reliure de basane noire, c’est un intimidant in-quarto de plus de sept cent pages ; sur le plat figure un lourd médaillon de cuivre doré légendé Raphael Sanctius, représentant en buste le profil d’un homme jeune, aux cheveux longs, coiffé d’une barrette aux revers élégants.
A l’abri de cette présentation austère, dorment en sûreté, sous les serpentes qui craquent encore sous le doigt, de riches illustrations. Le trésor des notes critiques, le précieux catalogue des œuvres et la substance d’un texte éloquent font à ce livre un fermoir invisible dont seules la curiosité du savant et l’intrépidité de l’érudit possèdent la clef. C’est un livre réservé aux études profondes et au calme des bibliothèques, parlant à voix basse dans le silence des lampes. Le temps venu, on en soulève la lourde couverture comme on pousse la porte d’un ami qu’on ne se savait pas avoir.
14/06/2020, 09:00
Découvrir la littérature, c'est dérouler une pelote. En allant d'un auteur lié à un autre, voilà, comment le paysage littéraire se dessine peu à peu... Les Ensablés ont abordé récemment Léon Hennique (à lire ) et son roman étrange Un caractère. Voici maintenant Paul Alexis (1847-1901). Comme Hennique, il fut un fidèle d'Emile Zola et fournit l'une des six nouvelles du recueil des Soirées de Médan (1880).
31/05/2020, 09:00
Chers lecteurs, nous sommes heureux d'accueillir à nouveau Henri-Jean Coudy qui, après de longs mois de silence, nous revient avec un nouvel ensablé, Ahmadou Kourouma.
Ahmadou Kourouma, né en 1927, en Afrique Occidentale Française, était Ivoirien même s’il suivit des études secondaires à Bamako, alors grande ville du Soudan français devenue après 1960 la capitale de l’état du Mali. Il aura donc connu les dernières années de la colonisation française puis le début des nouveaux états indépendants.
17/05/2020, 09:00
Je suis tombé par hasard sur un roman de Léon Hennique, paru en 1889, intitulé "Un caractère". Il s'agit d'un livre qui a certes vieilli, mais mérite, comme le soulignait Octave Mirbeau, d'être lu. Surtout, il permet de découvrir son auteur qui joua un grand rôle dans l'histoire littéraire française, tout comme son camarade Lucien Descaves, d'ailleurs, que nos lecteurs connaissent mieux désormais (voir ici). Avec Hennique, on retrouve Goncourt, le naturalisme et... l'occultisme de la fin du dix-neuvième siècle.
01/05/2020, 09:00
Joris-Karl Huysmans tenait à distance le grand public : même dans la période où la charité chrétienne gagna un petit avantage sur son pessimisme natif, il douta toujours qu’il fût possible de ramener par l’éducation, ou par l’admiration, le public vers l’art[1].
Ce grand solitaire est maintenant entré dans cette constellation très peuplée, la Pléiade ; avec Soumission, M. Houellebecq a remis Durtal à la mode ; cet hiver encore, le musée d’Orsay a consacré à Huysmans critique d’art une curieuse exposition dont il y aurait beaucoup à dire ; les rééditions se multiplient, comme celle que les Cahiers de l’Herne consacrèrent en 1985 à l’auteur.
Les éditions Bartillat se joignent à cette vogue en apportant leur contribution : la riche édition des Ecrits sur l’art, établie par Patrick Lormant, deviendra inévitablement le bréviaire des amateurs de Huysmans. Tout le parcours critique de l’auteur est rassemblé là, des premiers et respectueux essais du début de la carrière littéraire jusqu’à la grande conversion à l’art chrétien des années 1890, en passant par le chamboule-tout des critiques des Salons annuels.
19/04/2020, 09:00
La marche comme expérience mystique... En novembre 1974, le réalisateur Werner Herzog apprend que sa grande amie Lotte Eisner, célèbre critique de cinéma allemande qui vit et travaille à Paris à la cinémathèque française, est très gravement malade. Elle risque de mourir. « J’ai répondu : cela ne se peut pas ». Saisissant une veste, une boussole et un sac, Herzog part sur le champ pour la retrouver. Mais il fera le voyage à pied, convaincu que c’est par la marche, vécue comme un acte de foi, qu’il sauvera son ami. Tête baissée, il se lance dans un improbable périple au cœur de l’hiver, quittant Munich pour rejoindre Paris. Sur le chemin des glaces est le journal de bord de sa folle aventure.
05/04/2020, 09:00
Dans son essai "Un bon écrivain est un écrivain mort", Jean-Pierre Enard insistait sur le fait qu'un roman, comme le cinéma, le théâtre, la peinture ou n'importe quel autre mode d'expression, s'apprend. Ce qui ne signifie pas qu'il s'enseigne (...) Le langage, c'est comme le bois ou la pierre: un matériau. Écrire, c'est le travailler. On admet qu'un sculpteur apprenne sa technique. Et qu'un acteur fasse de la gymnastique ou place sa voix avant de monter sur scène. C'est pareil pour l'écrivain. Il doit s'exercer.
La mort est une condition nécessaire mais non suffisante pour faire un bon écrivain. Enard en est la preuve: il est mort, c'était un bon écrivain, mais il n'est toujours pas considéré comme méritant une redécouverte. Faute de chance, seulement. Parce que ses livres valent d'être lus. Ce ne sont pas des grands crus, plutôt de la catégorie agréable des rosés, des blancs frais, avec de la buée sur le verre, qu'on boit avec plaisir en été à la terrasse des cafés, avec l'impression fugace d'être heureux.
22/03/2020, 09:00
Parue en 1904, "La Maternelle" obtint le prix Goncourt au deuxième tour de scrutin, face, notamment, à Charles-Louis Philippe (que nos lecteurs des Ensablés connaissent bien) et Emile Guillaumin (pourtant favori avec son roman "La vie d'un simple"). Son auteur, Léon Frapié, était employé à l'hôtel de ville de Paris et marié à une institutrice qu'il avait beaucoup interrogée pour écrire ce roman étonnant, à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. Il n'a pas perdu de son actualité quant aux questions qu'il pose sur l'école. Il vient de reparaître grâce aux éditions L'Eveilleur.
08/03/2020, 09:00
Chers lecteurs des Ensablés, La Thébaïde publie ces jours-ci un des romans que je place parmi les meilleurs. Jusqu'à ce jour, il n'avait pas été réédité. Nous en avions déjà parlé en 2014: il s'agit d'Anna. Précipitez-vous si vous aimez Maupassant, Flaubert et Huysmans (dont d'ailleurs Thérive était un spécialiste). Il vous faut d'autant plus vous procurer ce texte exceptionnel qu'il est préfacé par notre excellent ami, collaborateur des Ensablés, François Ouellet qui, depuis des années, pour notre plaisir, explore la littérature française des années 30.
23/02/2020, 09:00
« …dans le silence de ce jour naissant, je veux regarder le monde avec des yeux remplis d’amour »
Saint François d’Assise
Ce livre est un cours d’histoire de l’art que l’auteur donna à l’Institut catholique de Paris. Il est composé de dix leçons, qui suivent le développement des formes artistiques qu’inspirèrent les ordres mendiants du XIIIème siècle au milieu du XVIIème siècle ; le titre répond de l’austérité du sujet, mais il paraît utile de redonner vie à cette étude, en particulier lorsque l’occasion se trouve de mesurer l’état d’ignorance qui règne sur cette matière.
09/02/2020, 09:00
Comment est-il possible que ce livre ait échappé à ma vigilance ? A sa parution, en 1980, je n'avais pas encore 20 ans, mais je lisais déjà beaucoup. Sans doute a-t-il été signalé dans quelque journal et l'ai-je ignoré parce qu'à l'époque je ne lisais que des classiques, et qu'en plus ce Rire de Caïn était un roman d'un Belge obscur, un certain José-André Lacour. De la littérature belge, je ne connaissais que Simenon et Rodenbach, ce qui m'allait assez, et depuis je n'ai gère progressé, ajoutant simplement à ma liste Armel Job... Mais la Petite Vermillon (la Table ronde) m'a envoyé récemment ce "Rire de Caïn" réédité pour le centenaire de son auteur, et je l'ai lu... C'est admirable de bout en bout!
26/01/2020, 09:00
Don Juan: subst. masc. Séducteur, le plus souvent libertin et sans scrupule (définition du Trésor de la langue française). Même s'il n'est pas un libertin, Monsieur Ripois, le héros du roman de Louis Hémon (1880-1913), est assurément un don Juan. Il séduit les femmes qu'il rencontre et les exploite sans scrupule. Mais, contrairement à son auguste ancêtre, Monsieur Ripois n'a aucune classe; il ne s'attaque qu'aux petites ouvrières, puis aux femmes fragiles, celles qu'il est certain de pouvoir conquérir et exploiter.
12/01/2020, 09:00
Visage perdu est l’un des derniers romans de Roger Vercel, paru en 1953, quatre ans avant sa mort. L’auteur de Remorques (qui a déjà fait l’objet d’une chronique sur les Ensablés) et de Capitaine Conan retrouve ici un thème qui lui est cher. Le courage qu’il faut pour affronter le quotidien.
29/12/2019, 09:00
En ce début novembre où la campagne automnale résonne des aboiements des chiens et des coups de fusil, la lecture de la Dernière Harde de Maurice Genevoix se savoure comme une gourmandise de saison. Nul besoin d’être passionné de chasse ou féru de vénerie pour partager la vie mouvementée et captivante de la harde des Orfosses.
15/12/2019, 09:00
Paru aux éditions Bartillat, Miroir du temps est un recueil d’articles d’André Suarès - certains inédits - de préfaces, de fragments de correspondance, voire de documents plus intimes encore, comme le testament de l’écrivain : peu de livres permettront de saisir aussi complètement un auteur qui sort lentement d’un oubli et dont les plus connaisseurs parmi les lecteurs ne pouvaient citer que le Voyage du Condottiere.
Ce recueil de textes parvient à restituer, en marquant la chronologie, les thèmes qui habitent son oeuvre. Des thèmes dont l’actualité permet de rendre cet auteur à son temps tout en le ramenant au nôtre. André Suarès écrivit toute sa vie le manifeste d’un art nouveau, qu’il souhaitait tout à la fois classique et régénérateur ; à l’imitation aussi de ce Speculum majus, ce Miroir dans lequel Vincent de Beauvais mit toutes les certitudes du Moyen-Age et qui voulut, selon Louis Gillet, « lier en système tout l’héritage des connaissances venues de l’Antiquité, le legs intellectuel de la Grèce, avec les vérités de la Révélation ».
Après avoir lu avec attention l’érudite préface de M.Barsacq, les amateurs feront de Miroir du temps l’avant-propos nécessaire aux œuvres de ce grand écrivain : toute la diversité, toutes les contradictions de l’écrivain, et l’essence de son style, sont là.
01/12/2019, 09:00
Originaire de Montivilliers, en Seine Maritime, la romancière Marion Gilbert (pseudonyme d’Odette Maurel) a fait paraître une bonne vingtaine de titres entre Du sang sur la falaise (1913) et Les Scandalisés (1950), des romans psychologiques qui ont souvent la Haute-Normandie pour décor. Journaliste, elle a mené des enquêtes pour Le Matin, Le Petit Journal, Illustrations et d’autres. Traductrice avec Madeleine Duvivier, pseudonyme que s’était choisie sa sœur, elle a donné à lire en français Charles Dickens, P. G. Wodehouse et Charlotte Brontë. Féministe, elle prononça une conférence, en 1925, qu’on peut consulter en ligne.
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L'éditeur Emmanuel Bluteau a des auteurs qu'il chérit particulièrement: l'un d'eux est Jean Prévost, écrivain et résistant, mort les armes à la main dans le Vercors en 1944 à l'âge de 43 ans. Après avoir publié "L'affaire Berthet" que nous avons chroniqué, La Thébaïde fait paraître aujourd'hui Le journal de travail (1929-1943) de ce même Jean Prévost avec une préface de Jérôme Garcin (à qui l'on doit un "Pour Jean Prévost", biographie parue en 1994). "J'ai toujours pensé, écrit ce dernier (...) que Jean Prévost s'apprêtait à donner, après la guerre, son grand roman, son oeuvre majeure." Le destin ne l'a pas voulu. Et on lira donc ce journal de travail, cette "arrière-boutique" de l'écrivain, avec un sentiment mêlé d'admiration et de tristesse pour cette promesse qui s'annonçait déjà et ne fut pas tenue.
03/11/2019, 09:00
Sylvie Germain est née en 1954 à Châteauroux. Formée à la philosophie, notamment auprès d’Emmanuel Levinas et de Daniel Charles, elle a été documentaliste puis professeur de français et de philosophie au lycée français de Prague, avant de se consacrer à sa seule activité littéraire. Elle obtient le prix Femina en 1989 pour son roman Jours de colère. Elle n'est pas un ensablée, mais on ne parle pas assez d'elle.
20/10/2019, 09:00
Si l’on n’avait pas rêvé d’être heureux, la vie serait sans cruauté. (Marcel Proust)
Avec trois chroniques sous la plume de Hervé Bel, l’une sur Histoires incertaines, l’autre sur son entourage, le Club des longues moustaches, la dernière enfin, sur son fils, Pierre de Régnier qui écrivit Chroniques d’un patachon, Henri de Régnier est l’auteur dont l’univers est le plus relancé parmi les Ensablés, et il en est devenu au fil du temps à la fois le champion et l’emblème. Il y a donc quelque chose d’intimidant à rajouter quelques pages et un quatrième opus à cette œuvre de réhabilitation ; on redoute de déplaire ; on soupçonne que clandestinement, quelque part entre Paris et Venise, se réunit encore ce Club des Longues moustaches, que M.Bulteau (1) a admirablement décrit, redoutable cénacle agissant qui peut faire réussir ou échouer une carrière littéraire !
06/10/2019, 09:00
Écrivain des années 1920, Pierre Billotey meurt à l’âge de 46 ans, en 1932, d’une crise d’urémie. Il enseignait au lycée Arago (place de la Nation, à Paris) et était secrétaire général de l’Association des écrivains combattants (grièvement blessé lors de la Première Guerre, Billotey avait reçu la Médaille militaire).
Sao Kéo ou le bonheur immobile fut publié chez Albin Michel en 1930, deux ans avant la mort de son auteur. Un an plus tôt, Billotey avait parcouru l’Indochine (voir son récit de voyage L’Indochine en zigzags), où le héros de Sao Kéo découvrit le Bonheur. Roman séduisant, bien de son temps, Sao Kéo a été réédité aux éditions Kailash il y a exactement vingt ans, attirant momentanément l’attention sur un auteur qui est depuis, et assez injustement, retourné dans l’oubli.
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L'auteur de bandes dessinées Jean Graton « s’est éteint paisiblement à Bruxelles à l’âge de 97 ans, entouré des siens », indique un communiqué des éditions Dupuis. Passionné par le dessin et les courses automobiles, il réunira ses deux passions en créant Michel Vaillant, héros apparu dès 1957 dans les pages de la revue Tintin.
21/01/2021, 16:14
Ce livre suit l’évolution du plan cadastral du 19e au 21e siècle. En s’appuyant sur des exemples concrets, il retrace avec des mots simples les lignes de force de cette évolution afin de faciliter le cheminement du lecteur dans un univers aussi varié que complexe.
21/01/2021, 13:02
Enfin un polar sur les mystères de la Ville Rose ! Félix Cheval, universitaire réputé, est né et vit à Toulouse avec son épouse Marguerite dans une vieille bâtisse, construite au milieu du 19e siècle dans le centre historique de la ville. Lors de travaux de rénovation entrepris en 2006, ils découvrent dans la cave les restes d’un squelette et des bijoux en or. Intrigué par cette macabre découverte et ce petit trésor, Félix décide de mener son enquête.
21/01/2021, 12:34
Pour promouvoir une région, les offices de tourisme s’appuient sur des paysages, des lieux iconiques ou des activités propres au territoire. Peut-être lassé de ces stratégies classiques, Normandie Tourisme propose un voyage littéraire. Quatre livres se déroulant dans la région ont été retenus par l’organisme, idéal pour le lecteur en manque d’esprit normand.
21/01/2021, 11:43
AVANT-PARUTION – Le marin né de la gitane de Gibraltar et d’un marin de Cornouailles garderait-il son irrésistible charme, avec un tablier de cuisine. Voilà le genre d’accessoire que l’on n’imagine pas à bord d’un navire piloté par le capitaine Corto Maltese. Pourtant, Corto aime manger, boire aussi, à l’occasion (de grands Bordeaux, mais pas que). Et si l’on se souvient difficilement d’avoir vu le marin cuisiner, les recettes ne manquent pourtant pas.
20/01/2021, 17:02
« Notre ami l’historien Marc Vuilleumier n’est plus. Nous avons appris avec une immense tristesse qu’il est décédé le 15 janvier 2021 dans sa 91e année », indique l’éditeur Jean Richard, des Editions d’en bas, à ActuaLitté. Dans un message commun, la maison d'édition, ainsi que L’Association pour l’Étude du Mouvement ouvrier et le Collège du Travail lui rendent hommage. Leur message est reproduit dans son intégralité.
20/01/2021, 15:54
AVANT-PARUTION « Tout le monde devrait mourir ainsi. Entourée d’amour, sous un ciel clément, dans un jardin, avec un petit singe qui traîne pas loin. Mourir au cœur de la vie, avec délicatesse. Éteindre la douleur au moment opportun. Avoir le choix, le contrôle de l’interrupteur. »
20/01/2021, 15:51
BIOGRAPHIE HISTORIQUE - L’inquiétude était proche à la lecture de la citation du Times : « Aucun biographe de Louis XIV n’avait réussi à nous offrir un portrait de lui en tant qu’homme et en tant que monarque. » Et, de fait, il est difficile de partager entièrement ce point de vue tant les biographes qui ont cherché l’homme sous le roi ont été nombreux : François Bluche, Lucien Bely, Mathieu Da Vinha, Olivier Chaline, Max Gallo, Jean-Christophe Petitfils, Joël Cornette, pour ne citer, sans ordre aucun, que ceux qui me viennent à l’esprit.
20/01/2021, 15:09
RECITS ETRANGERS - Qui pourrait dire avec précision s’il s’agit d’un ensemble rare de paraboles mystérieuses, de trois contes troublants ou de quelques pages hallucinatoires, échappées d’un plus vaste récit initiatique ? Si l’on se pose une telle question, si rhétorique soit-elle, c’est que ce texte renvoie d’emblée à l’univers et au style si particuliers de Mircea Cărtărescu, pressenti plusieurs fois pour le prix Nobel. L’écrivain roumain avait embrasé récemment le monde littéraire - critiques et lecteurs - lors de la publication chez Noir sur Blanc de son roman-monde, Solénoïde, traduit par Laure Hinckel et longuement ovationné en 2019.
20/01/2021, 14:46
ROMAN FRANCOPHONE - Depuis le bateau, Monsieur Linh a regardé indéfiniment disparaître à l'horizon la terre de son pays où tout a été détruit et où il a dû abandonner tout ce qui faisait son univers, y compris les lieux où ses aïeux reposent. Sa terre, lui, il n'y reposera pas comme sa femme. Ni comme son fils et la femme de celui-ci qui avaient, eux, été terrassés en plein champ par une bombe. Qui avait fait un énorme cratère et beaucoup de dégâts.
20/01/2021, 13:57
ÉCOLOGIE - ESSAI - À l'initiative de l'Association France-Canopée-Forêts-Vivantes, diverses pétitions ont dernièrement vu le jour pour tenter de sensibiliser d'une part nos élus, d'autre part nos concitoyens sur les dangers et lacunes des politiques qui, depuis des années affaiblissent notre patrimoine forestier collectif ou privé.
20/01/2021, 13:45
ANTICIPATION - « C'est [Louana] qui l'aperçut la première (…) à travers le cul de [sa] mère » a même prétendu la dite Louana qui n'avait pas toujours, loin de là un vocabulaire très châtié ! Mais c'était pourtant bien la vérité !
20/01/2021, 13:30
Publié en coédition avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, Le Bouquin de la bande dessinée, dirigé par Thierry Groensteen et illustré par Lewis Trondheim, se présente comme un dictionnaire esthétique et thématique, aux éditions Bouquins/Robert Laffont.
20/01/2021, 10:58
Sans doute le nom de Jean-Michel Pochet n’est-il guère connu du grand public, son activité littéraire étant restée volontairement discrète, indétachable des relations d’amitié. Né en 1938, docteur en droit et licencié en sciences économiques, il fait carrière dans le secteur privé avant de se tourner vers le parti écologiste et de promouvoir le cyclisme urbain — qu’il pratique assidûment, notamment comme guide culturel.
19/01/2021, 16:15
Ludwig Wittgenstein, l’un des plus grands philosophes du XXe siècle, était le dernier des 9 enfants de l’une des familles les plus riches de la Mitteleuropa, qui régnait au centre de la vie culturelle de Vienne. Les éditions Flammarion s'apprêtent à faire paraître des lettres qu'il adressa à ses proches, à sa famille. Conflictuelle famille – pour ne pas dire dysfonctionnelle...
19/01/2021, 14:36
En résidence à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, l'auteur Fabrice Erre a décidé de retracer l'histoire de la maison d'édition 6 Pieds sous terre, fondée en 1991 à Montpellier par Jean-Philippe Garçon, Jean-Christophe Lopez et Jérôme Sié. Une exposition viendra rappeler et actualiser le travail fait pour l’ouvrage collectif L’Animal a vingt ans, en 2011.
19/01/2021, 11:08
Mitsumasa Anno avait 94 ans. Né à Tsuwano, en 1926, première année de l’ère Shōwa, il passe son enfance dans l’auberge de ses parents. Aucun livre à la maison, mais des illustrés (Tarzan, Superman) dont le petit garçon reproduit les illustrations.
18/01/2021, 17:06
ROMAN FRANCOPHONE – « Prends, lis. » Traditionnellement impénétrables, les voies du Seigneur n’en prêtent pas moins le flanc à quelques farces bien senties. Parce que les soties médiévales occupent plus que leur place dans le Plan Divin, Daniel Fattore en a délivré une du Mal, imprimée non sans peine en noir et blanc. Il s’agit d’un évêché (nous n’écrirons pas éméché) en proie à une récalcitrante machine à reproduction informatique de documents. Une imprimante.
18/01/2021, 09:20
Le poète, éditeur et historien Jean-Pierre Thuillat est décédé à son domicile de Glandon (Haute-Vienne) samedi 16 janvier 2021, indique son fils Olivier Thuillat à ActuaLitté. Né le 15 avril 1943 sur les confins du Limousin et du Périgord Vert, il était professeur honoraire, chevalier dans l'Ordre des Palmes académiques, titulaire du D.E.A. de Civilisation médiévale de Poitiers.
17/01/2021, 14:43
AVANT-PARUTION – Étudiant berlinois, Jonas Rosen cherche dans le New York des années 1990 l’inspiration au film qui lui servira de projet d’études. Là, dans un quartier malfamé où résonnent encore les pas de Kerouac et Ginsberg, Jonas fait des rencontres.
16/01/2021, 12:31
AVANT-PARUTION – Les questions de la sagesse populaire mettent régulièrement en échec le rationalisme scientifique. Pour le grand philosophe Jean-Marc Ferry, il est temps de revoir tous nos cadres de pensée, de casser nos grammaires de compréhension. Un fantastique voyage pour bousculer les limites du réel.
16/01/2021, 12:14
La biographie de Spinoza par Steven Nadler est exemplaire. Essentielle pour la compréhension des œuvres, elle donne vie à cet homme exceptionnel et nous plonge dans le Siècle d’or des Pays-Bas, au cœur d’Amsterdam, véritable et unique creuset de libertés. Voicir, traduit par Jean-François Sené et Olivier Bosseau, une nouvelle édition, revue et augmentée de l’œuvre certainement la plus complète et la plus documentée jamais publiée à ce jour.
15/01/2021, 13:25
Avec Le Crépuscule des fauves, Marc Levy va vite : ce tome 2 sortira le 2 mars, prolongeant les aventures du Groupe 9 entamées dans C’est arrivé la nuit. Le premier volume de son techno-thriller marquait une certaine rupture avec l’écriture qu’on lui connaît (ou attribue). Avec ce 22e roman, il n’a qu’une observation : « La réalité a amplement dépassé la fiction. »
15/01/2021, 09:28
Septembre 2020 : le deuxième confinement n’a pas encore avancé ses semelles de vent, mais un groupe d’intellectuels parisiens estime qu’une injustice doit être réparée. L’absence du binôme, pour ne pas dire le couple, Verlaine-Rimbaud, nécessite l’intervention du chef de l’État. Emmanuel Macron vient de répondre : pas de Panthéon pour Arthur, conformément à la volonté exprimée de la famille.
14/01/2021, 17:19
ROMAN FRANCOPHONE – Véritable institution américaine, ayant accompagné des générations d’enfants par millions, la lunch-box est au déjeuner, ce que les frites sont au hamburger, un accompagnement indissociable. Emilie de Turckheim nous emporte loin, dans des Etats-Unis rêvés, au coeur d'une ville de fiction : les familles y vivent heureuses, entre détente et école. Et toujours, ces journées rythmées par l'apparition de la lunch-box...
14/01/2021, 08:55
ROMAN ETRANGER - Le détour de Luce d'Eramo fait partie des 36 titres de la dernière rentrée littéraire sélectionnés par les libraires pour le Prix Libraires en Seine 2021 dont ActuaLitté est partenaire. Un destin unique et bouleversant d’une puissance rare.
13/01/2021, 15:33
ESSAI - Un iceberg ? Penser comme un iceberg !!! Quelle vue de l'esprit ! Qu'est-ce qui a piqué Olivier Remaud ? Serait-il revenu profondément marqué de son voyage, raconté dans son magnifique livre Errances, dans les traces de Vitus Bering ? Marqué à jamais par le froid ?!
13/01/2021, 15:32
ROMAN FRANCOPHONE - Malgré les promesses d’horizon qu’offrent ces simples mots accolés, Vue mer n’est que le banal nom d’un dossier de restructuration de l’entreprise Bouké-Parteneure dont le sort se jouera au cinquième étage d’une tour d’affaires, dans le décor limité d’un open space. La nouvelle, telle une grenade dégoupillée, va être balancée au personnel. Mais, en ce lundi maussade, Stefan, le codirigeant, reste cloué au siège de sa voiture, sa main refusant d’actionner le démarreur.
13/01/2021, 15:31
TEMOIGNAGES - Dans le préambule de son excellent dernier livre, Marlène Schiappa rappelle qu’elle a toujours aimé aller à la rencontre des femmes, qu’elle aime fédérer, aider, soutenir, promouvoir et unir, et je peux personnellement en témoigner ! Elle raconte ici des rencontres marquantes avec quelques-unes d’entre nous, qui tentent de faire changer les mentalités dans la société française et internationale, et dont le seul leitmotiv semble être d’améliorer la condition féminine. Marlène Schiappa leur rend justice et hommage dans un livre très altruiste et généreux.
13/01/2021, 15:05
ROMAN ETRANGER - Aux États-Unis, pour peu que vous soyez un défenseur des animaux et que vous ayez du fric, vous pouvez vous acheter une montagne et interdire à tous les bouseux du coin de venir déverser leur surplus de testostérone sur vos terres. Bien sûr, et malgré un respect sacré de la propriété privée, il faut quand même y mettre un peu de barbelés autour et un gardien, au milieu, pour faire joli…
13/01/2021, 10:24
ROMAN FRANCOPHONE - Qui connaît le grand-duché d’Eponne ? Ni vous, ni moi, mais il rappelle furieusement nos petits paradis fiscaux européens. Bien lové dans ses montagnes et ses traditions, le grand-duché respire la prospérité. Mais si les premières pages du roman plantent un décor (presque) d’opérette, la suite du récit ne laisse aucun doute, nous sommes bien dans le monde d’aujourd’hui !
13/01/2021, 10:23
MANGA - Atchoum ! est une anthologie compilant 8 histoires courtes du grand maître du récit Naoki Urasawa. Des aventures que lui seul saurait rendre aussi intrigantes et variées en si peu de pages, de l’humour, et des récits autobiographiques sur le monde de la musique, basés sur les voyages de l’auteur aux États-Unis.
13/01/2021, 09:03
AVANT-PARUTION – À mille mètres d’altitude au-dessus de Grasse s’étend le plateau de Caussols, lunaire et envoûtant. En son coeur : la bergerie de Jean-Michel Auban, accusé de cannibalisme et désormais sous les verrous. La première fois qu’il s’y rend, Samuel Steiner, qui est pourtant un commandant de police aguerri, est saisi de vertige. Mais « Il est des bergeries dans lesquelles même le loup n’ose pas entrer... »
12/01/2021, 16:51
AVANT-PARUTION – Il y a 2500 ans, dans une Athènes où la démocratie, encore en devenir, est contestée par ceux qui ont tout, mais n’ont pourtant jamais assez, un homme contribue à l’enraciner tout en devenant l’âme de la Résistance à l’invasion perse. Il s’appelle Thémistocle.
12/01/2021, 14:51
Vassilis Alexakis, prix Médicis 1995, Grand Prix du roman de l’Académie française en 2007, cela ne dit pas grand-chose de l’écrivain qui nous quitte. Né à Athènes en 1943, l’auteur franco-grec écrivait dans les deux langues. Arrivé en France à l’âge de 17 ans grâce à une bourse d’études, il reviendra s’y installer après le coup d’État de 1967. Diplômé de journalisme, il collaborera avec plusieurs médias et journaux — dont le Monde des livres, durant une quinzaine d’années.
12/01/2021, 09:52
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