Le cabinet GfK vient de présenter un rapport dédié à la rentrée littéraire. Moment d’extrême affluence pour les librairies, c’est aussi la période des prix littéraires. Dès la fin du mois d’août, les ouvrages commencent à affluer, et l’on compte sur le fait que, cette année, 3,4 millions d’exemplaires des livres de rentrée ont été achetés.
Le 26/10/2017 à 12:37 par Clément Solym
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26/10/2017 à 12:37
ActuaLitté, CC BY SA 2.0
C’est toujours un moment compliqué : accumuler des centaines de romans qui tenteront de se faire une place, d’exister auprès des lecteurs. Mais il semble que, si les professionnels s’arrachent parfois les cheveux, les Français, eux, sont fidèles à ce moment spécifique de l’année.
Au cours de la période, constate le cabinet GfK, les lecteurs achètent 3,4 millions de romans qui sont estampillés rentrée littéraire – ce qui représente un roman sur cinq (hors poche). Il s'agit là de 19 % du marché des romans contemporains grand format, en nombre d’exemplaires et en chiffre d’affaires. C’est que la rentrée littéraire marque tout autant un rendez-vous qu’une sorte de label : mieux, il s’agit d’un rituel tant pour les éditeurs que pour les lecteurs.
« La rentrée littéraire place les titres concernés sous les feux des projecteurs, entre articles, émissions culturelles et animations en points de vente. Ce qui joue sur la préméditation des achats. Nos études ont ainsi révélé que dans plus d’un cas sur deux, le consommateur sait exactement quel titre il va acheter avant même de se rendre en magasin », assure Sandrine Vigroux, Consultante Senior Panel Consommateurs Biens Culturels.
Dans les faits, on trouve 60 % d’acheteurs âgés de 50 ans et plus et 60 % d’entre eux sont des femmes. Sans trop de surprise, le profil dévoile plutôt des CSP+, et à 26 %, ces lecteurs sont Franciliens.
L’autre point que dévoile l’enquête, c’est que ces achats constituent pour partie des cadeaux de fin d’année. Le mois de décembre, rappelle GfK, représente 25 % des ventes de romans estampillés Rentrée littéraire. Et comme les prix littéraires sont tombés, leur attribution exerce un effet catalyseur sur les ventes.
Anne Filiot, Consultante Senior Panel Livre note : « Que ce soit sur internet ou dans les magasins, le mois de décembre représente ainsi 34 % des ventes d’exemplaires primés en 2016, soit près de 3 fois plus que pour les romans contemporains. »
36 % des achats réalisés durant cette période sont faits pour une autre personne et 51 % sont des achats prémédités – le livre était très attendu.
Si l’obtention d’un prix est un véritable accélérateur des ventes, son impact n’est pas le même et dépend également du public visé. Selon les données de ventes de 2012 à 2016 (hors format poche), GfK constate ainsi qu’un prix littéraire d’automne va générer entre 40.000 et plus de 440.000 ventes additionnelles.
Au 15 octobre, le Top 10 est dominé par Amélie Nothomb (Frappe toi le Cœur, Albin Michel) avec 112.500 exemplaires vendus suivi par Ils vont tuer Robert Kennedy signé Marc Dugain (54.300 exemplaires, Gallimard) et Bakhita, de Véronique Olmi (46.500 ex, Albin Michel).
Fait intéressant relevé par Sébastien Rouault, Directeur du Panel Livre, « la moyenne des ventes en édition numérique du top 10 se situe autour de 5 %. Ces romans dépendent donc encore essentiellement du format papier. Et cela sera d’autant plus vrai pour les romans primés qui deviendront des cadeaux de fin d’année. »
Par Clément Solym
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