C'est depuis la terrasse des Deux Magots que le Prix Apollinaire 2017 a été annoncé ce soir : c'est Flamenco. Les souliers de la Joselito, recueil de poésies signé Serge Pey, qui a été récompensé par le "Goncourt de la poésie".
Le 06/11/2017 à 19:08 par Christine Barros
Publié le :
06/11/2017 à 19:08
Le Prix Apollinaire est sans doute le plus ancien et le plus prestigieux prix de poésie.
Il fut un temps où, présidé par Jean Cocteau, sa remise constituait un événement majeur de la vie littéraire.
Sous l'impulsion de Robert Sabatier, il a longtemps entretenu avec le Prix Goncourt (qui lui apporta même un temps un appui financier) des liens privilégiés, le jury se réunissant chez Drouant et comptant en son sein plusieurs jurés du Goncourt.
C'est donc Serge Pey qui a été cette année récompensé pour Flamenco. Les souliers de la Joselito, coédité par Les fondeurs de briques et Dernier Télégramme.
Le mot de l'auteur :
Le flamenco a traversé ma vie comme un fleuve en crue. Guitare, palmas, zapateado, cante jondo : le feu du flamenco a souvent été au carrefour des poèmes que j’ai récités dans les salles clandestines de la poésie.
Ma rencontre avec Carmen Gomez, « la Joselito » a inauguré mon aficiòn dans les tablaos toujours vivants de Toulouse.
Le son de ses pieds, frappant le sol halluciné du flamenco, me renvoie éternellement aux origines des pieds de toute la poésie.
Le mythe de cette sorcière de la danse, qui prit enfant le nom d’un torero, debout sur une table de Barcelone, a été un des fondements de ma parole. J’entends encore le battement de son cœur et du mien sous la semelle brulante de ses souliers.
Ce recueil rassemble les bâtons-poèmes que j’écrivis dans Tauromagie, Coplas infinies pour les hommes-taureaux du dimanche, monté par le Cornet au début des années quatre-vingt-dix.
Ces poèmes ont été récités avec Les Aiguiseurs de couteaux, groupe d’action flamenco fondé en hommage à mon oncle qui pratiquait ce métier sur son vélo dans les rues de Toulouse.
La Dialectique du compás regroupe une série de nouvelles et d’allégories approchant la symbolique du flamenco à travers les détails d’un quotidien transfiguré.
Enfin, les Photos de la voix ont été écrits pour cinquante cantaors contemporains qui continuent à déchirer la nuit de toute ma poésie.
Nouveauté de cette édition : la création d'un Prix Prix Apollinaire Découverte pour un jeune auteur. Cette première édition consacre Ariel Spiegler pour C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment, publié par les Éditions de Corlevour.
C’est pourquoi les jeunes filles t’aiment est un recueil de poèmes lyriques élégiaques.
Ils tracent l’ascension – ou la conversion – d’un amour qui part des créatures pour s’ouvrir finalement à l’infini de Dieu.
Ariel Spiegler est née en 1986 à Sao Paulo. Elle vit et travaille à Paris. Elle a publié des poèmes dans plusieurs revues : Nunc, Place de la Sorbonne, Triages, N47, Recours au poème, Sitaudis, La Passe, Décharge, Les Cahiers de la rue Ventura, les Carnets d’Eucharis, Passage d’encres, Ce qui reste. C’est pourquoi les jeunes filles t’aiment est son premier recueil.
Actuellement, les membres du jury sont Jean-Pierre Siméon, président, Georges-Emmanuel Clancier, président d'honneur, Linda Maria Baros, secrétaire générale, Marc Alyn, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, Fabienne Courtade, Philippe Delaveau, Guy Goffette, Jean Portante, et Jean Rouaud.
Le Prix bénéficie de l'appui de nombreux mécènes dont : Catherine Mathivat, présidente des Deux Magots, Pierre Guénant, propriétaire des vignobles Villa Beaulieu, Pierre Walusinski, de la librairie Nicaise, et avec la complicité active du Printemps des Poètes.
Serge Pey - Flamenco. les souliers de la Joselito - Editions Le Dernier Télégramme et les Fondeurs de brique - 9782916749426 - 22€ (diff. Belles Lettres)
Ariel Spiegler - C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment - Editions Courlevour - 9782372090315 - 16€
Par Christine Barros
Contact : cb@actualitte.com
Paru le 10/04/2017
368 pages
Les Fondeurs de Briques
22,00 €
Paru le 09/02/2017
107 pages
Editions de Corlevour
16,00 €
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