EDITO — Puissiez-vous vivre des temps intéressants, recommande le sage. Qui en réalité vous prend pour une buse. Ces temps intéressants, nous y pataugeons en plein. Et ils ont quelque chose de détestable. Et si l’on accuse trop promptement le tribunal des réseaux sociaux, on en oublie la démagogie haïssable des pétitions en ligne.
Le 09/03/2018 à 12:26 par Nicolas Gary
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09/03/2018 à 12:26
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Tony Webster, CC BY 2.0
Nous régressons, assurément. Quand les éditions Gallimard reculent devant la vindicte publique et diffèrent la parution des pamphlets de Céline, voilà qui dénote déjà. Antoine Gallimard lui-même déplore que l’on pousse ainsi « les éditeurs à s’autocensurer ».
Notre occident a beau jeu de clamer à tout crin la tolérance : les conseilleurs ne sont définitivement pas les payeurs. Les exemples se mulplient, étranges pains sans Christ pour les dupliquer : plus que le retour à un ordre moral nous assistons à la clameur des Indignés. Simplement ces derniers n’ont rien de ceux qui grossirent les rangs de la révolte sociale quand Stéphane Hessel mettait le point final à son manifeste.
Un livre d’humour noir retiré des ventes, victime de la bien-pensance, un autre parlant de puberté à un public féminin — trop jeune ? Il est proposé à partir de 9 ans… Les livres, ces derniers bastions de notre intimité à l’époque des Big Data collectées et injectées dans les circuits de machines chargées de nous ficher, sont menacés.
L’Angleterre, voilà plusieurs années déjà, avait subi ces agressions : les éditeurs eux-mêmes redoutaient que, devant les changements législatifs autour de la protection de la vie privée, les auteurs ne s’autocensurent. Nous avons franchi une ligne rouge : en France, une auteure vient d’abandonner une série de BD jeunesse. Et ce, de par la pression et la violence qu’internet a favorisées.
Ce qui s’est passé autour de ce livre est grave. D’accord ou non avec le propos d’un livre, sa publication ne doit pas être remise en cause s’il ne tombe pas sous le coup de la loi. La liberté d’expression est à ce prix : se battre pour l’édition de textes qu’on n’aime pas. https://t.co/APihs4JPsp
— vincent monadé (@vincentmonad) 8 mars 2018
Gaël Aymon le pointait dans nos colonnes voilà quatre ans : « On commence très souvent par pointer du doigt les livres jeunesse pour mieux s’attaquer ensuite à tous les autres. » Parce que la littérature jeunesse a vu, au fil du temps, les attaques se multiplier, accusée de tous les maux. Et plus encore quand ce sont des politiques qui jouent ce vilain jeu — l’affaire Copé avec le livre Tous à poil restera dans les esprits.
Et l’éditeur jeunesse, Thierry Magnier, devenait Cassandre : « Les auteurs finiront par ne pas aller au bout de leurs projets. Et je refuse que l’on en arrive là : en France, il ne peut pas être question d’accepter la moindre censure. Ou alors, on ferme le Louvre, on refuse aux enfants la lecture du Larousse médical, on leur interdit l’accès aux librairies. »
Avec On a chopé la puberté, deux choses sont à retenir : celle connue de la vendetta que facilitent les réseaux sociaux, et l’instinct grégaire qui gagne les internautes en quelques minutes. Mais ce fait est connu. L’autre, plus sournois, relève des pétitions en ligne, qui catalysent l’engouement, provoquant une boule de neige mortifère.
Pour l’ouvrage, imprimé à 5000 exemplaires, ce sont plus de 148.000 personnes qui ont signé. Combien ont pu lire ce livre avant d’apposer leur signature dans ce qui était devenu une chasse à l’homme ? Combien de commentaires, sur les réseaux, ces agoras modernes, de personnes qui ignoraient presque tout du livre ? De fait, quelques extraits ont suffi à cristalliser la colère, et condamnant quelques parties, c’est le tout qui méritait alors le bûcher.
Et chacun de s’indigner à bon compte.
Tout cela est inquiétant : autant de gens ne peuvent pas avoir tort, peut-on lire. Ici, le cap est franchi : on s’exonère du paradigme premier de toute société, savoir de quoi on parle, avant de s’exprimer. Le pire des scénarios de Margaret Atwood se concrétise : Trump a gagné.
Depuis quand pour devenir populaire faut faire des trucs de geeks ?
Ils posteraient des Sextape de leurs parents pour plus de « clics »,Orelsan — Plus rien ne m’étonne
On clique, on partage et on like, dans la plus totale ignorance. Et l’on s’y complaît, parce que son profil Facebook brillera de cette indignation aveuglée. Facebook, Twitter ou les pétitions restent des outils dont l’incidence dépend de notre intelligence. En parvenant à se substituer à la loi, seule dans un État de droit à juger un livre, ce cocktail ne conduit qu’à une violente gueule de bois. Et la quantité d’aspirine pour la faire passer dépasse l’imagination.
Le scandale est là : qu’en 2018, nous en arrivions à voir des livres disparaître, par la seule force d’une marée inhumaine, devenue folle.
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11/08/2024, 18:18
En dépit du salutaire GPS accompagnant vers les destinations estivales, abandonnerait-on nos appareils technologiques durant les congés ? Taxez-moi de grand romantique, d’accord, mais les vacances restent ma période favorite pour remplir une bibliothèque déjà bien peuplée. Quelque chose lié au soleil, au rythme apaisé : l’été m'est propice au “tsundoku“, cette manie d’accumuler du papier.
29/07/2024, 16:45
Mesure phare du Front populaire, nouvelle version, le passage d’un Smic à 1600 € net relève du voeu pieux. Mais dans l’industrie du livre, et plus spécifiquement pour les librairies, une pareille mesure équivaut à la promesse d’une hécatombe. Chronique d’une mort imminente ?
18/06/2024, 12:55
En débarquant sur Twitter ce mois de janvier 2012, Bernard Pivot provoqua un ras de marée chez les gazouilleurs : près d’un million d’abonnés depuis ont suivi ses facéties verbales et autres joutes linguistiques. Fédérateur, le père Pivot, assurément : un monument national qui aura traversé les siècles — si fait. Et fait lire au point d’en devenir une icône.
07/05/2024, 16:20
Voilà plus de 30 ans que le sujet était plié : interdiction de faire de vendre de la publicité à la télévision pour les livres. Tout le monde s’était entendu sur le sujet, ou presque, mais l’arrivée d’un décret ouvrant la porte à une expérimentation de deux ans fait grincer des dents. Ou comment la ministre de la Culture, Rachida Dati, se met à dos les grands faiseurs de l’édition.
13/04/2024, 15:47
Dans quel monde une salariée dénigrerait publiquement l’une des sociétés de son employeur, sans se faire tirer l’oreille ? Mieux : présenterait comme plus brillante une entreprise concurrente, du même secteur d’activité ? Eh bien… soit les anti-Bolloré reverront leur copie quant aux “méthodes” (censure, liberté de parole brimée, etc.) chez Vivendi… Soit Isabelle Saporta prépare son départ de chez Fayard ?
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Les usagers occasionnels du métro parisien n’ont pas manqué la campagne de communication orchestrée dans les rames : l’invitation au RTT – Reste chez Toi Travailler. À l’approche des Jeux olympiques, les injonctions contradictoires pleuvent : rester ou ne pas rester sur Paris, prendre ou ne pas prendre les transports, travailler ou ne pas travailler… On ne fait pas d’Hamlet, sans casser des noeuds….
12/02/2024, 14:46
Dans les studios Disney, la poule aux œufs d’or serait plutôt un rongeur, qui après un siècle de bons et loyaux services a bien mérité une retraite non commerciale. Car ce 1er janvier 2024, Mickey Mouse entrera dans le domaine public. Autrement dit, la plus grande entreprise de divertissement de la planète perd l’exclusivité de sa manne financière. Émouvants adieux…
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L’industrie du livre — comprendre : ses hautes sphères, le Syndicat national de l’édition — n’aime pas l’idée que le livre soit un produit recyclable. Le recyclage de réflexions compte pourtant parmi les sports favoris : en déplaçant légèrement le curseur du mulot, les vessies se changent en lanternes. “Post tenebras lux”, certes, mais version Tomasi Di Lampedusa : que tout change, pour que rien ne change.
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Voilà une semaine que la Federal Trade Commission a déclenché une enquête contre Amazon, avec le soutien de 17 États américains. En cause, monopole, position dominante, manipulation des prix, comportement anticoncurrentiel, n’en jetez plus, la coupe est pleine. Et pendant ce temps, la France convoque les grands distributeurs pour obtenir une baisse des prix. Inflation, vous avez dit inflation ?
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Voilà plusieurs années qu’à l’approche de l’été, quelques milliardaires américains suggèrent des listes de lectures. Bill Gates, Warren Buffet ou encore Barack Obama : des figures aussi politiques qu’économiques. Et d’autres célébrités s’y mettent, comme Sarah Jessica Parker ou encore Emma Watson. En France, côté partis politiques, l’exercice ne semble intéresser que feu le Front national…
10/08/2023, 23:40
« Et la Maire de Paris eut soudainement un sursaut de conscience politique… » Cette petite phrase assassine résume bien la situation : que le groupe Bolloré décide d’acheter un fonds de commerce — celui de la librairie L’Écume des pages — et Anne se change en ingénieuse Hidalgo. Donquichottesque, elle sort de sa manche un va-tout plutôt gauche… Déformation professionnelle ?
07/07/2023, 12:18
Entre les négociations exclusives et la promesse d’achat dévoilée le 24 avril, un gros mois s’est écoulé. Daniel Kretinsky, sauf retournement de situation, deviendra propriétaire d’Editis, à 100 %. De son côté, l’industrie du livre a modéré ses attaques sur l’hypothétique rapprochement avec Hachette Livre. Elle a cependant trouvé un autre cheval de bataille : Fnac, dont le milliardaire tchèque possède 25 %.
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Les horribles médias : bien moins de pouvoir qu’on ne pense, mais plus d’influence qu’on ne croit ? Les cyniques répondront qu’il n’existe ni bonne ni mauvaise publicité : tout serait bon à prendre. Pourtant, une récente étude a montré que dès le premier ouvrage publié, la santé mentale des auteurs en prenait un coup. Alors… comment endurer la critique sans provoquer un ulcère ?
05/05/2023, 10:07
On n’est pas à un paradoxe près, dans l’édition. Et moins encore, quand il s’agit de l’univers numérique. On se souvient qu’au lancement d’Amazon en France, il s’était trouvé des éditeurs pour affirmer : « Des livres vendus sur internet ? Aucun avenir. » 23 ans plus tard, un livre sur cinq est vendu sur le net. Mais le traitement des acteurs du web demeure à géométrie variable.
20/04/2023, 18:29
Voici un magazine qu’avait soutenu — sans excès — le parti communiste, dont le héros naquit dans les colonnes de L’Humanité. Et qui depuis décembre 2020, est devenu un trimestriel, propriété d’un ex-UMP, ex-LR, et de secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy. Mais pourquoi diable un président parle dans Pif Gadget ?
30/03/2023, 11:27
On connaît la chanson, ses paroles et son refrain : ne pas juger un livre sur sa couverture, ouvrir avant de critiquer (si seulement…), attention aux préjugés, etc. Quand le monde moderne pousse à sortir de sa « zone de confort », voire de se « mettre en danger », pour le lecteur, qu’est-ce à dire ? Passer de Paul Valéry à Thomas Piketty ? Peut-être bien… mais pas seulement.
13/01/2023, 18:09
Quiconque parcourt nos colonnes l'a constaté : ActuaLitté attache la plus grande importance à ce que l’information objective et plurielle du public soit respectée. Des règles déontologiques gouvernent notre profession, à raison : notre journal se fait un devoir de les suivre.
06/01/2023, 09:50
Basculer de 2022 à 23 ne changera rien à l’amoncellement de romans éparpillés à même le plancher. Ce mal compulsif rapproche le lecteur de l’être enrhumé : ça commence par un ou deux mouchoirs à côté du lit, ça se conclut avec une bibliothèque foutraque qui s’est érigée à côté de la couette.
30/12/2022, 16:25
Chaque année, le même enfer : les rues se peuplent de créatures mues par un désir frénétique de consommation. Comme possédées, elles déambulent d’un pas grotesque, bras décharnés tendus sans but, l’œil hagard, un mot à la bouche : « Cadooooo… » Heureusement, pour ces zombies de Noël en quête d’un truc à empaqueter, il existe des librairies. Et des livres, ce fameux cadeau favori des Français…
27/12/2022, 11:03
Qui reprendra Editis — du moins, les parts du groupe Bolloré ? La question agite le Landerneau de l’édition, avec un nom qui revient depuis quelques jours : Bernard Arnault. Que diable irait-il faire dans cette galère, le patron de LVMH ? Exercice prospectif d’éditoriale fiction, option grosse phynance.
20/09/2022, 14:55
Oh, la boulette ! Oh, la plaisanterie de mauvais goût, qui conduit à accuser la petite planète de n’avoir pas d’humour. Mais quand on est entraîneur du PSG, n’a-t-on pas, avant de faire des blagounettes, quelques responsabilités ? Mieux : quand on est l’idole des jeunes comme Kylian Mbappé — et qu’on a créé une maison d’édition — n’y aurait-il pas des lectures obligatoires ?
08/09/2022, 14:12
Secret de polichinelle, qui parfois fuite lors d’une indiscrétion habilement manœuvrée, le rachat de Lagardère par Vivendi fait l’objet de multiples surveillances. À commencer par la Commission européenne, explique Édition Multimédi@, en tant que première concernée. Si la notification du rachat doit s’effectuer en septembre, l’enquête, elle suit déjà son cours. Avant de prendre congé, imaginons un autre état des lieux...
22/07/2022, 16:52
EDITO – Il venait de s’offrir une splendeur : toute de noir et de blanc, pas même jaunie par les âges, une bande dessinée d'exception. Ses phylactères sentaient l’encre ancienne à ses narines fébriles, et l’année d’impression donnait le vertige. Fou amoureux, il s’était dit que l’une des cases, reproduite et agrandie, habillerait d'un cadre magnifique un mur de son appartement. Encore fallait-il trouver un prestataire pour imprimer et mettre sous cadre… Et là, c’est le drame…
15/07/2022, 10:26
Les rêveurs se changent parfois en grands pragmatiques – HP Lovecraft en savait quelque chose. Le romancier américain sera d’ailleurs à l’honneur de la rentrée littéraire… dans une bande dessinée dont la lecture est hautement recommandée : Le bestiaire du crépuscule, de Daria Schmitt. Une oeuvre dont nous reparlerons en temps et en heure. Car pour l’instant, rêvons un peu, la tête dans le cloud...
07/07/2022, 15:50
Voici qu’une tendance – de celles qui font tousser les gardiens du temple – s’installe dans le paysage : dernièrement, c’est la chanteuse (et actrice, et productrice) Ashely Tisdale qui a fait pousser des soupirs à pierre fendre. Qu’a-t-elle fait pour ainsi briser des âmes ? Simplement avoué que les ouvrages de sa bibliothèque étaient une stricte et récente décoration. Diantre !
11/06/2022, 11:42
La lecture, remède contre le stress, plus personne ne le nie. D’autant que la science l'affirme : les bienfaits de cette activité sur le cerveau font l’objet d’études multipliées — l’imagerie cérébrale aidant les chercheurs dans leur démarche. Qu’une œuvre suscite également des émotions, les plus diverses, se comprend par certains mécanismes. Mais pourquoi, une fois l’ouvrage achevé, garde-t-on en soi une certaine mélancolie ?
17/05/2022, 09:15
Marvel et DC Comics partagent cette notion d’univers fictifs coexistants et susceptibles de se croiser : le Multivers. Des dimensions parallèles, peuplées d’êtres semblables sans être identiques, se déclinent pour mieux assurer la commercialisation d’histoires. Pendant ce temps, dans les monstrueux ordinateurs d’entreprises de tech, se développent des métavers, réalités virtuelles prochaines, comme autant d’El Dorado. Or, à l’époque de la ruée vers l’or, seuls les vendeurs de pioches firent vraiment fortune…
31/03/2022, 11:19
« L’industrie des médias, en Italie, comme partout ailleurs, doit accélérer, voir plus grand et rechercher l’agrégation, l’union des forces. » Cette phrase aurait tout du verbatim de Vincent Bolloré, Bernard Arnault et autres capitaines d’industrie qu'a auditionnés la Commission d’enquête du Sénat. Petit indice toutefois, elle vient bien du Bel Paese, et plus spécifiquement de Marina Berlusconi, patronne, entre autres, du groupe Mondadori.
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Silence : Jupiter parle. Mieux encore : il parle de création. Memento : « Au commencement était le Verbe. » En ces dernières semaines d’un quinquennat qui fut certainement le pire de tous pour les artistes-auteurs — encore qu’il reste de la marge pour dégrader un peu plus la situation —, Emmanuel Macron revient sur sa carrière d’écrivain. Cet instant de grâce, nous le devons à Bernard-Henri Lévy et sa revue La Règle du jeu. Parce que Servir la soupe n’était pas un nom raisonnable pour une revue.
21/01/2022, 09:17
L’industrie du livre semble avoir repris son souffle : un vil criminel a été appréhendé, même s’il a plaidé non coupable. Caution de 300.000 $ — on se croirait dans une série juridico-gaudriolesque américaine — et un doute qui subsiste : pourquoi rechercher des manuscrits et brouillons encore non publiés ?
14/01/2022, 10:35
Dans les bibliothèques fut instauré un régime drastique de nettoyage et de quarantaine pour le retour des documents : on redoutait que le Covid soit transmissible par les livres. Toute une littérature a fleuri pour indiquer comment désinfecter ses ouvrages, le temps d’infectiosité des couvertures. L’une des rares certitudes en la matière fut que passer un livre au micro-ondes n’était pas la meilleure des options.
31/12/2021, 17:37
Battre le fer tant qu’il est chaud ? Chez un forgeron, ou un maréchal-ferrand, l’expression s’entend sans peine. Généralement, cette invitation à rejeter la procrastination se comprend sans difficulté : le risque est d’accumuler les tâches, au point de se trouver fort dépourvu quand la bise pointera son nez. Dans l’édition, on tarde encore à adopter le terme japonais, tsundoku – qui, littéralement, désigne l’empilation de livres non lus.
26/11/2021, 17:50
EDITO – Révélation : pour le plus grand bonheur des amateurs, le président de la Confédération suisse, Guy Parmelin, compte parmi les Gastonophiles avisés et autres adeptes de la Franquintescence. Et il le démontre. Durant une conférence de presse, le président helvète a employé les grands moyens, ayant recours à l’unique argument audible (et salvateur) quand toute forme d’intelligence a déserté : Gaston Lagaffe. M'enfin ?
11/11/2021, 18:28
Elles se ressemblent, passé le carton de la couverture, dont le dos gémit dans un mouvement inconnu encore. Ces premières pages passées distraitement, avant de parvenir au sésame : le premier chapitre d’une nouvelle histoire. Ces premières pages, à peine regardées, dégagées du pouce, dans un feuilletage méthodique : une, deux, trois peut-être, quatre rarement, recto-verso méticuleusement évacuées… Ah, ces toutes premières pages.
22/10/2021, 16:31
Ce matin, ton regard était froid et distant. Presque je t’aurais entendu ravaler tes sanglots, quand entrant dans la pièce, tu m’as tourné le dos. Enfin, tu l’aurais certainement souhaité, mais inamovible, tu m’as battu froid. Dans ce silence que je connais, tu m’as laissé déposer ce vélo coutumier, sans broncher. Et après le premier café, timidement, tu as geint : « Tu ne me regardes plus comme avant ! » Mince : ma bibliothèque parle ?
01/10/2021, 13:59
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Coédité par Double ponctuation et l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, le prochain numéro de la revue Bibliodiversité sortira ce 15 octobre. Avec pour thème Précarité de l’édition indépendante. Un ouvrage collectif qui aborde le sujet à travers des témoignages inédits d’éditeurs et éditrices, des analyses universitaires et bien d’autres.
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La rentrée littéraire est portée cette année par des romanciers comme Aurélien Bellanger, Gaël Faye ou Mélissa Da Costa. Alors que les débats font rage autour d'un roman en particulier - preuve qu'il est le plus intéressant de tous ? -, et en attendant les premières sélections des prix littéraires les plus prestigieux, ActuaLitté élargit son horizon, et met en lumière des voix de la littérature contemporaine latino-américaine. Troisième et dernier épisode, avec Pablo Casacuberta, d'Uruguay.
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14/08/2024, 10:42
En 2023, le Prix des Deux Magots célébrait ses 90 ans d'existence, en 2024, c'est le café qui l'accueille depuis tout ce temps qui fête ses 140 ans. Malgré un âge plus que canonique, la récompense littéraire est toujours aussi alerte, notamment grâce à l'injection régulière de sang neuf... L'année dernière, elle accueillait trois nouveaux jurés, cette année rebelote : le journaliste et auteur Nicolas Carreau et l'éditrice et écrivaine Jessica Nelson rejoignent le prix du café des écrivains.
13/08/2024, 11:06
En deux années, Tim Boucher, artiste canadien, s'est fait l'auteur de plus de 100 livres. Pour ce faire, il a pu compter sur l'aide d'un écrivain des plus dociles, qui répond au moindre ordre qu'on lui donne, ne dort jamais et peut écrire plus vite que la musique : l'intelligence artificielle. Alors que le premier de ces bouquins a été publié le 7 août par la maison d'édition Typophilia, ActuaLitté a pu s'entretenir avec lui et son éditeur.
13/08/2024, 09:25
Laura Swan, née en 2001 à Sassari en Italie, est une romancière française qui a connu un succès fulgurant dès son adolescence. Passionnée par l'écriture dès son plus jeune âge, elle commence à partager ses récits en ligne pour obtenir des retours extérieurs et captive plusieurs millions de lecteurs et lectrices.
12/08/2024, 09:30
À l'orée de l'automne, la rentrée littéraire enflamme le paysage culturel français, prélude de débats passionnés sur les prétendants aux prestigieuses récompenses littéraires nationales. Cette année, ActuaLitté entend aussi mettre en lumière des voix contemporaines qui comptent d'Amérique Latine, à travers trois auteurs, de trois pays. Après Gustavo Rodriguez du Pérou, l’autrice du remarqué et remarquable Notre Part de Nuit.
09/08/2024, 17:40
Les Jeux olympiques battent leur plein pour quelques jours encore : leur succèderont les Jeux paralympiques fin août, pour une rentrée tout aussi sportive. Pour l'occasion, le journaliste Nelson Monfort publie Mémoires Olympiques, ouvrage qui dépasse le récit sportif : on y redécouvre l'essence même de cet événement mondial à travers les yeux d'un témoin très privilégié.
07/08/2024, 12:36
Le philosophe forain Alain Guyard copie Sylvain Tesson en faisant son livre de cabane solitaire. Peut-être espère-t-il, enfin, atteindre le même succès que le poseur des Lettres françaises ? Rien à voir, car le « décravateur de concepts » et l'auteur de Dans les forêts de Sibérie, c'est la nuit et le jour. Le premier est du côté du satyre plutôt que de celui du saint, de Dionysos-Philippe Katerine. L'autre d'Apollon-Baptiste Morizot…
06/08/2024, 17:41
Les Jeux olympiques battent leur plein, au gré des médailles qu’arrachent les sportifs des nations en lice. Paris sous la chaleur de ces derniers jours vibre d’épreuves en épreuves et la déferlante JO se propage à tout le territoire investi. Les sorties de livres n’ont pas manqué pour l’occasion, mais certains maisons ont un lieu plus personnel avec la compétition.
04/08/2024, 08:56
Redonnant une voix et une image à la résistance des femmes face à l’autoritarisme, à l’intégrisme islamique et à sa terreur de masse durant la guerre civile algérienne (1990-2000), le récent couronnement de Houaria, roman écrit en langue arabe par la traductrice et romancière In‘âm Bayoud, du Grand Prix Assia Djebar 2024, a libéré le vieux remugle misogyne, réactionnaire et nostalgique de la culture sanguinaire du FIS (Front Islamique du Salut) d’une grande partie de l’ « intelligentsia » algérienne, majoritairement composée d’hommes pour lesquels le cours de l’Histoire s’est arrêté le 5 juillet 1962.
03/08/2024, 12:12
La rentrée littéraire met chaque année en valeur les romans nationaux, en lice pour les plus prestigieux prix, du Goncourt au Renaudot, en passant par le Grand Prix de l’Académie Française. Les plumes étrangères sont toutefois au rendez-vous de l’événement annuel de l’hexagone littéraire, et même mises en valeur par le Prix Fémina ou Médicis, pour ne citer qu'eux. ActuaLitté a choisi de mettre un focus sur le continent de Maradona, à travers trois auteurs contemporains, venus de trois pays.
02/08/2024, 17:14
Suite à un article intitulé “Départ de Bertrand Py, endurant directeur éditorial d'Actes Sud”, paru ce vendredi 2 août 2024, Bertrand Py a fait parvenir à ActuaLitté un droit de réponse rédigé par ses soins. Nous le reproduisons ici dans son intégralité.
02/08/2024, 16:07
Ce 29 juillet disparaissait Annie Le Brun, écrivaine, essayiste, poétesse et critique littéraire française. À l'annonce de cette nouvelle, la Bibliothèque nationale de France (BnF) a partagé un texte hommage à « la dernière des surréaliste ». ActuaLitté le relaie tel quel ci-dessous.
01/08/2024, 17:20
Depuis bientôt vingt ans, les lecteurs sont à l’honneur sur les côtes de la Seine-Maritime (nom de code : 76). Au fil de l’eau et des plages de galets et de sable, si, si, avec un peu de malice, des baraques installées offrent chaises et livres. Des bibliothèques éphémères, certes, mais particulièrement appréciables, avec La Manche et le soleil pour voisins.
01/08/2024, 10:30
Esther Merino, la présidente, le Conseil d'Administration et toute l’équipe de la Fédéi, Fédération des éditions indépendantes, souhaitent de bonnes vacances. Dans un dernier mot, l'organisation invite qui le pourra à prendre un peu de repos. Et partage quelques réflexions avant le retour à la réalité...
31/07/2024, 14:51
14 Commentaires
Olivier
09/03/2018 à 13:11
Aujourd'hui, il est facile de jouer les donneurs de leçons, de morales quand on est caché derrière un écran d'ordinateur. Il d'autant plus grave que les politiciens prennent parti et fassent pression. J'approuve cet article car il nous fait sentir que nous revenons aux heures les plus sombres.
marionet
09/03/2018 à 15:50
Pour rester dans la logique de NG, j'avoue n'avoir pas lu "On a chopé la puberté" mais je reste ferme sur un principe intangible: la liberté d'expression, adaptée, certes, à l'âge adéquat, ne doit pas être menacée. Or elle avance avec une Kalachnikov dans le dos depuis un moment...
Deborah
10/03/2018 à 08:14
Le buzz des réseaux sociaux est un phénomène qui a lieu dans tous les domaines, et chacun sait qu'il est impossible de l'arrêter. C'est aux éditeurs d'expliquer et d'aider leurs auteurs à tenir le coup.
Tout internaute a le droit de critiquer un livre, que ce soit en bien ou en mal.
Claudine
10/03/2018 à 08:21
Oui je souscris totalement à votre commentaire . Je trouve cette histoire absolument incroyable, d'autant que les signataires de cette pétition l'ont fait par suivisme absolu, sans aller même regarder le livre . Où es-tu "esprit Charlie" ???
Dans les années 1987, MC MONCHAUX avait mis à son index les livres pour ado qui abordaient des sujets tels divorce, homosexualité, considérant que cela mettait de mauvais modèles dans les esprits des enfants ; on y revient ? C'est consternant, car les signataires ne se rendent pas compte que leur signature sera manipulée, utilisée, et de toutes façons seule la liberté d'expression et de création est attaquée en cette occurrence.
Et c'est dramatique de voir que des personnes se disant "féministes" donc luttant contre l'oppression, se retrouvent à être du côté des plus conservateurs dans une lecture au premier degré, sans aucun recul, sans comprendre qu'un livre c'est un objet mais aussi un sujet de discussion, de réflexion et que à partir de ces lignes et dessins on pouvait engager un dialogue sur les stéréotypes. Qu'attendent donc tous ces pétitionnaires pour pétitionner contre les magazines dits "féminins" qui sont 20000 fois plus insidieux, tous les jours, pleine page, et beaucoup plus diffusés, dans leur promotion du corps de la femme comme objet ?
Il faudrait peut-être aussi attaquer d'urgence les blogs et les youtubeuses ?
Ma seconde inquiétude est encore plus grave: l'éditeur, qui normalement avant assumé la responsabilité de l'édition, se plie à cette "bronca" dans la minute, stoppe toute réimpression et "lâche" ses auteurs. Terrible signal pour les autres auteurs, comment vont ils / elles exercer leur liberté en se disant, si je suis trop original/e je risque la pétition, et mon éditeur me lâche ! Et elles ont dit immédiatement "OK on abandonne notre série et nos personnages". Dommage! certains et certaines appréciaient beaucoup leur humour, il nous manquera.
Enfin quel silence du côté de la rue de Valois !!!!
Jean-Luc Fromental
10/03/2018 à 20:32
Le pire, c'est que toute cette affaire part d'une radicalité bien-pensante qui ne mesure ni ce qu'elle professe ni ce qu'elle réclame. Nous ne sommes plus en face d'intégristes rancis ou extrêmes, faciles à marginaliser. Le ver est dans le fruit. Nous devons compter comme nôtres ces jeunes gens saisis par l'ivresse du combat, par l'aveuglante justesse de leur cause, la glaçante légitimité de leurs indignations. Entre leurs mains repose l'arme atomique de la virtualité, l'arsenal incontrôlé des réseaux sociaux. L'inexpérience, combinée à l'amnésie historique, parfois à l'ignorance, transforme leur passion égalitariste en fureur de la vertu. La somme des indignés devient – le plus souvent à leur insu – une meute lyncheuse. De leur soif de justice émergent les contours d'un futur totalitaire, scrutant la création à la loupe pour débusquer les auteurs "malsains". La plupart ne perçoivent pas ces conséquences. Combien d'intervenant.e.s ont écrit depuis la décision pleutre de Milan qu'ils ou elles "regrettaient d'avoir signé cette pétition", "ne savaient pas que ça aboutirait à la suppression du livre" (demande pourtant clairement formulée dans le manifeste). C'est un énorme chantier de pédagogie qui s'ouvre. Leur réapprendre la valeur absolue de la liberté. Le faire dans leur langage, sur leurs réseaux. Un défi pour les écrivains, jeunesse ou non. Et les éditeurs, qui doivent impérativement continuer de les soutenir .
Liehd
12/03/2018 à 18:33
Sur le fond comme la forme, je suis admiratif.
C'est brillamment pensé et brillamment écrit.
Merci.
Philippe
11/03/2018 à 14:02
Je trouve cette histoire effarante. J'ai lu des justifications improbables. Personne n'a lu le livre, même pas celle qui a lancé la pétition... On a tous défendu la liberté d'expression quand il était bon ton de le faire, mais la meute et la rumeur aveuglent même des esprits éclairés.
Mais dans ce marasme puant, que dire des grands médias internet, qui ont relayé l'affaire en donnant les liens pour la pétition, prenant parti sans vraiment le dire des détracteurs. Seul "mademoizelle" a relayé en apportant sa vision. N'est ce pas le rôle aussi des journalistes d'éviter de propager des f@tw@?....
Jean-Paul Thorwirth
12/03/2018 à 09:25
Je rajoute à mon commentaire premier: le clou, c’est que je n’ai fais aucune remarque concernant le sujet de fond, mais uniquement sur le phénomène comportemental de la grande masse, suivre à l’aveuglette pour avoir un sentiment d’appartenance. Et après avoir été rabroué par les féministes sexistes qui se concentraient sur le dit sujet de fond, j’ai dû leur expliquer la nature de mon propos. Le silence éloquent qui s’en est suivi a été très parlant. Mort de rire...
Emma Peel
12/03/2018 à 09:47
>:( Merci marionet pour le "Je ne l'ai pas lu mais". Sinon cet article est d'une mauvaise foi affligeante, surfant sur le populisme "internet c'est le mal", La liberté de penser et d'écrire est inséparable de celle de critiquer et protester. Ce livre est un torchon exposant à de très jeunes filles que leurs seins sont là pour exciter les garçons.
Liehd
12/03/2018 à 18:39
A la lecture de votre commentaire, il me vient ceci à l'esprit :
"à mauvaise foi, mauvaise foi et demi".
Tout a commencé par un post populiste sur internet, relayée de façon populiste par des internautes peu enclins à la réflexion (sans quoi ils auraient vu que le post en question orientait volontairement leur lecture pour les instrumentaliser), avec à la clé un brillant (j'ironise) "Les éditions Milan c'est le mal".
Quant à votre dernière phrase, elle démontre objectivement que vous n'avez rien compris à ce que vous critiquez, et que l'entreprise manipulatoire du post initial est une réussite.
Mais hé ! Quand on ne peut pas critiquer un texte pour ce qu'il dit, autant interpréter ce qu'il dit à notre avantage et tenter de berner les gens ainsi. Sur un malentendu, ça peut passer. Surtout sur internet.
Bob
12/03/2018 à 17:30
L'illustratrice se comporte comme une marchande de soupe caractérielle et l'éditeur a la hauteur de vue d'un chef de rayon charcuterie d'une supérette de village.
N'oubliez pas le côté "commercialisation des produits de l'édition" de cette histoire de médiocre de part en vacances part.
Liehd
12/03/2018 à 18:41
Je ne sais pas qui est le plus caractériel, entre l'illustratrice ou les 150000 personnes qui ont signé la pétition.
Donc quand quelque chose ne nous plaît pas, on se roule par terre à 150000 et ont crie très très fort ?
Je croyais que ça, c'était la technique pour obtenir un nouveau jouet quand on a cinq-six ans... mais non, c'est devenu le must de l'intellectualisme moderne. C'est dire où on en est arrivé.
Liehd
12/03/2018 à 18:31
Merci pour cet article essentiel, vraiment, et tant pis si les "contre" passent à côté (une fois de plus, une fois de moins...).
Pour paraphraser plus illustre que nous tous réunis :
"this is how the worlds ends, not with a bang nor with a whimper, but with a tweet".
Et je ne sais pas pourquoi (ou plutôt si, je sais très bien, c'est une figure de style), j'ai envie de relire d'anciens classiques qui n'auraient jamais dû cesser de l'être :
- Fahrenheit 451 de Bradbury
- 1984 d'Orwell
- The Crucible de Miller
- Matin Brun de Pavloff.
On serait avisé d'en faire autant.
Et de réfléchir, pour changer.
Katarina41
12/03/2018 à 23:20
Certes...
Mais il esr bien des cas où on est révolté, énervé, inquiet d'une publication nullarde, et c'est compliqué d'agir ce que permettent les réseaux sociaux.
Je pense à , il y a longtemps une exploitation mercantile du suicide d'adolescents... Saisir une instance judiciaire en urgence est compliqué.
Là c'est moins grave, mais les photocopies des pages de ce livre étaient suffisamment explicites pour avoir une idée de ce contre quoi on signait une pétition. Au nom de sacrés-saints principes de liberté on va trop loin.
Désolée pour l'auteure de ce petit livre, c'est un gros boulot, il y en aura d'autres