Avoir ses règles n'a jamais empêché Cléopâtre, Frida Kahlo ou Rosa Parks d'accomplir de grandes choses. Avec ses illustrations originales et le hashtag #mightymenstruation, l'Américaine Ariella Elovic fait exploser les poncifs autour des menstruations et de leurs effets sur les femmes. Et c'est heureux.
Le 05/04/2018 à 14:09 par Laure Besnier
Publié le :
05/04/2018 à 14:09
Capture d'écran / Site d'Ariella Elovic
« T’as tes règles ou quoi ? » Quelle femme n’a jamais entendu cette — très agréable ! — interpellation ? Car, souvent, incompréhension, méconnaissance, clichés et tabous règnent lorsque l’on parle des menstruations.
Comme le rappelle l’excellent article de TV5 Monde, la honte qui entoure le sujet des règles — considérées comme « sales », par exemple — servirait de prétexte pour écarter les femmes de la place publique. Ces dernières seraient inaptes, dysfonctionnelles, au cours de cette période.
Ariella Elovic est une illustratrice basée à New York, fondatrice du Cheeky Blog dont l’objectif est de « célébrer tous les instants de la vie féminine (y compris les aspects solitaires et délicats et sales) ». Aussi, en l’honneur du Mois de l’histoire des femmes, début mars 2018, elle se décide à lancer l’opération #mightymenstruation.
Comme elle l’explique à BuzzFeed : « Je voulais un moyen de communiquer la vérité sur les femmes — que nous avons toutes nos règles et que cela ne nous rend pas moins productives, fiables ou respectables. Je voulais faire passer le message que, lorsque vous avez vos règles, vous vous joignez à ce groupe de femmes puissantes, célébrez-le! »
Ainsi de l’idée de dessiner des femmes « historiquement éminentes », d’énumérer leurs nombreux accomplissements pour terminer sur cette phrase : « And she got her period. » (« Et elle a eu ses règles. »)
Pendant que Cléopâtre, Rosa Parks, Frida Kahlo, Elizabeth Iere, Nina Simone, Jeanne d’Arc, Eleanor Roosevelt ou Tammy Duckworth réalisaient leurs projets ou se battaient pour leurs convictions, elles ont toutes eu leurs menstruations. Toutes sont représentées par Ariella Elovic dans des positions dans lesquelles on n’a pas l’habitude de les voir : assises sur des toilettes (dont la forme varie selon les périodes historiques).
« Je veux permettre aux femmes/filles de ressentir plus de fierté entourant leurs règles et de dissiper/contrer toutes les affirmations selon lesquelles ces règles rendent les femmes improductives, déséquilibrées ou peu fiables. Revient beaucoup cette idée que les sautes d’humeur nous rendent peu instables : l’accent devrait plutôt être mis sur le fait que nous continuons à faire les choses tout en devant gérer avec les joyeusetés hormonales et une substance visqueuse sur nos sous-vêtements. Ça nous rend plus fortes » explique l'artiste.
Ariella Elovic entend continuer ses illustrations, notamment avec des personnes transgenres ou « au genre non conforme » qui saignent aussi. Une bonne idée pour continuer d’exploser les nombreux tabous et stéréotypes.
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