Alors que l'Académie Nobel a été entachée par le scandale, et que le Prix officiel a été pour cette année annulé, le Prix Nobel de Litterature alternatif a été décerné à Maryse Condé. Annoncé par un jury composé de professionnels du milieu littéraire, l'annonce de la lauréate a été faite aujourd'hui à Stockholm, et le Prix lui sera remis le 9 décembre prochain.
Le 12/10/2018 à 12:34 par Christine Barros
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Publié le :
12/10/2018 à 12:34
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L'écrivaine guadeloupéenne avait déclaré il y a quelques jours au NYTimes :
Je viens d'une île dont on ne parle jamais. On la mentionne seulement lorsqu'il y a un ouragan, mais je suis persuadée depuis toujours que nous avons une culture merveilleuse, faite de tant d'influences, européennes, africaines, indienne, chinoise.Remporter ce prix signifierait que notre voix, la voix des Guadeloupéens, commence à se faire entendre. Cela signifierait la naissance d'une véritable identité guadeloupéenne.
Le prix est doté d'une bourse d’un million de couronnes suédoises.
Rappelons que les deux autres finalistes étaient Neil Gaiman et Kim Thuy Ly Thanh, après le retrait d'Haruki Murakami.
« Elle m’apprit que tout vit, tout a une âme, un souffle. Que tout doit être respecté. Que l’homme n’est pas un maître parcourant à cheval son royaume » (in Moi, Tituba sorcière… de Maryse Condé)
Françoise Nyssen, ministre de la Culture, a adressé ses plus chaleureuses félicitations à notre compatriote Maryse Condé, écrivaine de langue française native des Antilles (Guadeloupe), qui vient de recevoir le prix de littérature remis par l’organisation indépendante « La Nouvelle Académie », au terme d’un vote ayant mobilisé à Stockholm des bibliothécaires suédois et plusieurs dizaines de milliers de participants dans le cadre d’un vote participatif.
Ce prix est attribué, cette année, en l’absence de remise du prix Nobel de littérature par l’Académie suédoise.
Annoncée alors que s’achevait le XVIIe Sommet de la Francophonie en Arménie, cette reconnaissance illustre la richesse des lettres francophones, ainsi que le rayonnement d’une grande conteuse.
Née en 1937 à Pointe-à-Pitre, Maryse Condé contribue, à travers ses œuvres romanesques (Ségou ; Moi, Tituba sorcière… ; La Vie scélérate ; etc) où se mêlent tant la magie, le rêve, l’amour, que la prise de conscience lucide du réel et des drames de l’Histoire, au dialogue des cultures entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, trois continents où elle a vécu, et enseigné dans les plus prestigieuses universités.
Elle a notamment contribué à la création du Centre d’études francophones de l’Université Columbia à New York, qu’elle a présidé jusqu’en 2002.
« Inlassablement marquée par la question des origines et de l’esclavage, elle a été la première présidente du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage. Ses œuvres, qui sont habitées par les préoccupations du monde actuel, sont traduites dans de nombreuses langues. Maryse Condé est grand officier de l’Ordre national du Mérite et Officier de l’Ordre national de la Légion d’honneur », indique la ministre de la Culture.
Son dernier livre Le fabuleux et triste destin d'Ivan et d'Ivana est paru aux éditions Lattès en mai 2017 ( 9782709660662 - 19 € )
Par Christine Barros
Contact : cb@actualitte.com
Paru le 24/05/2017
365 pages
Jean-Claude Lattès
19,00 €
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Patricia Joseph Gautier
13/10/2018 à 01:07
Bravo à ma chère compatriote qui mérite tant ce prix reconnaissant le grand écrivain en elle avec tout le talent dont elle a fait preuve à travers ses différents écrits. Félicitations à vous Maryse!