Le Prix Eugène Dabit du roman populiste 2018 a été décerné à Estelle-Sarah Bulle pour son titre Là où les chiens aboient par la queue, publié par les éditions Liana Levi. La récompense salue un livre qui « préfère les gens du peuple comme personnages et les milieux populaires comme décors à condition qu'il s'en dégage une authentique humanité ».
Le 21/11/2018 à 09:28 par Antoine Oury
Publié le :
21/11/2018 à 09:28
Un vote extrêmement serré a permis de départager au troisième tour (et à un cheveu) Estelle-Sarah Bulle et Guy Boley dont le livre Quand Dieu boxait en amateur (Grasset) avait trouvé lui aussi d’ardents défenseurs.
Mais tous les titres retenus en deuxième sélection (Pascal Manoukian, Le Paradoxe d'Anderson, Seuil ; Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux, Actes Sud ; Sonia Ristić, Des Fleurs dans le vent, Intervalles ; François Salvaing, H.S., Arcane 17) méritaient la distinction et l’auraient obtenue au sein d’une concurrence moins vigoureuse.
Estelle-Sarah Bulle nous entraîne avec talent et conviction dans une saga familiale haletante, sur trois générations de « négropolitains » entre Guadeloupe et métropole. Dans une langue d’une rare richesse, ponctuée d’expressions créoles, elle sculpte avec humour, tendresse et poésie des personnages singuliers aux caractères puissants, les inscrivant dans un récit qui ne cesse de renvoyer à l’histoire mouvementée de l’île caraïbe.
Le résumé de l'éditeur pour Là où les chiens aboient par la queue :
Une jeune femme née en banlieue parisienne, que seuls sa couleur de peau et des souvenirs de vacances relient à la Guadeloupe d'où est originaire son père, s'interroge sur son identité métisse. A sa demande, Antoine, une vieille tante baroque et indomptable, déroule l'histoire de leur famille, les Ezechiel, qui épouse celle de l'île dans la seconde moitié du xxe siècle. Dans un récit bouillonnant, entrecoupé par les commentaires des autres membres de la famille, Antoine raconte : l'enfance dans la campagne profonde entre un père un peu brigand et une mère à la peau claire prématurément disparue, les splendeurs et les taudis de Pointe-à-Pitre, le commerce dans la mer des Caraïbes, les traditions et les croyances, l'irruption de la modernité, les rapports hommes-femmes, les clivages d'une société très hiérarchisée... Au fil des échanges se dessine aussi l'état d'esprit de cette génération d'Antillais, " immigrés de l'intérieur ", qui choisiront de s'installer en métropole. Porté par des personnages inoubliables et une langue bluffante d'inventivité, Là où les chiens aboient par la queue restitue toutes les nuances de la culture guadeloupéenne, ses richesses et ses blessures secrètes.
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