Le nouveau numéro de la revue Bibliodiversity se consacre à l’autopublication – notion floue souvent nommée autoédition. Nouveauté, la parution est désormais passée en modèle payant pour amorcer un équilibre financier sur le long terme. Cette édition a été assurée par Sylvie Bosser de l’université Paris 8.
Le 17/01/2019 à 08:52 par Nicolas Gary
Publié le :
17/01/2019 à 08:52
Coédition proposée par l’Alliance internationale des éditeurs indépendants et Double ponctuation, la revue Bibliodiversity s’attache à explorer les mutations du livre et de l’édition. Étienne Galliand, fondateur de l’Alliance et directeur de la publication, souligne que le passage au payant en vente directe vise à mieux équilibrer les comptes. Mais en soi, le montant de la vente représente plus une participation aux frais.
Dans ce numéro, c’est donc l’autoédition qui est au cœur des enjeux. Car s’éditer soi-même est de moins en moins perçu comme un geste égocentré, narcissique – voir revanchard. Contourner la fonction sélective d’un tiers (l’éditeur) au profit d’une relation directe au lecteur potentiel – que cela soit par choix ou par obligation, lorsque l’on a été rejeté par ceux « de la place » – semble au contraire en parfaite adéquation avec l’air du temps, qui prône l’horizontalité des rapports, l’absence d’intermédiaire et la relation directe du producteur au consommateur, les circuits courts, la méfiance des experts, des élites et de la comitologie.
Si l’auto-édition est décomplexée, elle est surtout dynamique sous format numérique, où les barrières à l’entrée sont aujourd’hui négligeables. Pour autant, l’auto-édition est-elle vecteur de bibliodiversité ?
La notion « d’indépendance » est elle aussi questionnée par cette évolution de la production. En effet, on parle très couramment aux États-Unis d’auteurs ou d’ebooks « indies », cette figure de l’auteur indépendant étant elle aussi maintenant assimilée et revendiquée dans le contexte hexagonal. Mais de quelle indépendance s’agit-il ?
On retrouvera au sommaire :
L’auto-édition : un vecteur de bibliodiversité ?
Par Sylvie Bosser, université Paris 8
De l’auto-édition en littérature française
Mise en perspective historique d’une pratique éditoriale multiforme
Par Olivier Bessard-Banquy, université Bordeaux-Montaigne
Les auteurs auto-édités sur Kindle Direct Publishing
Motivations, identités, pratiques et attentes
Par Stéphanie Parmentier, université Bordeaux-Montaigne
L’auto-édition de bandes dessinées
Une voie d’entrée spécifique au sein du champ éditorial
Par Kevin Le Bruchec, université Paris 13
Le tiers (in) visible
Le mentorat littéraire, un processus favorisant l’auto-édition ?
Par Marie Caffari et Johanne Mohs, Haute école des arts de Berne
Autopublication : un phénomène singulier par sa nature, son ampleur et ses acteurs
Radiographie de l’autopublication en Amérique latine et au-delà
Par Daniel Benchimol, pour le CERLALC
L’auto-édition littéraire au Maroc
Conditions, enjeux et significations sociales d’une pratique culturelle en expansion
Par Kaoutar Harchi, Centre de recherche sur les liens sociaux
L’auto-édition en Iran
Histoire d’un dilemme sur fond d’audace
Témoignage d’Azadeh Parsapour, éditrice
Les Éditions du Net
Un entretien avec Henri Mojon
Conduit par Sylvie Bosser, université Paris 8
Prix de vente (version papier) : 10 euros ; 15 dollars canadiens ; 10 francs suisses ; 6 000 francs CFA.
Prix de vente (version numérique) : 5 euros ; 8 dollars canadiens ; 5 francs suisses ; 3 000 francs CFA.
A commander à cette adresse.
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
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