L’enceinte connectée d’Amazon, Echo, fait fureur : capable de lire des livres, de répondre aux questions les plus saugrenues, mais surtout de passer des commandes de produits, elle envahit les chambres d’hôpital. Une forme de nurse 3.0 dirait-on...
Le 26/02/2019 à 14:36 par Clément Solym
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26/02/2019 à 14:36
On connaissait déjà Echo, et l’assistante vocale Alexa, dans le rôle du room service : en juin 2018, une chaîne d’hôtels – groupe Mariott – décidait de mettre l’enceinte à disposition de ses clients. Objectif simple : que l’on puisse s’adresser à Alexa directement pour tout type de demandes. Et permettre à Amazon de collecter plus de données personnelles encore.
Eh bien, de la chambre d’hôtel à celle d’hôpital, le processus se poursuit, guilleret. En effet, le centre médical Cedars-Sinai de Los Angeles expérimente dans plus de 100 chambres l’utilité de l’enceinte. En s’appuyant sur Aiva, plateforme d’assistants vocaux dédiés à la santé, le centre veut éprouver l’usage d’Echo pour établir un lien entre patients et soignants.
Dans les faits, Alexa pourrait changer de chaîne de télé, interpeller le personnel infirmier pour des soins, et d’autres.
Aiva est assez peu connu de notre côté de l’Atlantique, mais cette solution est soutenue financièrement par le Fonds Alexa (piloté par Amazon, peu ou prou) et le programme d’investissement de Google Assistant. Aiva sort d’un programme d’accélérateur de start-up, toutes dédiées au domaine de la santé.
Concrètement, le patient pourra demander des médicaments, et d’autres choses, via l’enceinte d’Amazon, par une série de requêtes qui ont été implémentées tout spécialement. Et comme Amazon semble toujours occuper la première place sur ce segment de l’enceinte connectée, c’est assez logiquement que l’entreprise a été choisie.
Dans un communiqué, le centre indique que le personnel va gagner un temps précieux : les aides n’auront plus à se déplacer pour changer de chaîne ou éteindre la télévision – diable, personne n’avait donc de télécommande dans ces chambres d’hôpital ?
C’est également pour l’interaction avancée que propose Alexa que le choix s’est porté sur le produit d’Amazon. D’une manière ou d’une autre, l’assistant vocal pourrait faire la conversation – et pourquoi pas, lire des histoires, ou diffuser des audiolivres, aux patients qui le demandent. Une manière de lutter contre la solitude et divertir un moment les personnes hospitalisées.
N’oublions pas trop vite qu’Amazon n’a pas que des intérêts humanistes dans ce type de partenariats. En juin dernier, la firme annonçait le rachat d’un spécialiste de la livraison de médicaments à domicile, PhillPack. Une opération chiffrée à un milliard de dollars, mais qui reste bien peu en regard des résultats insolents de la firme de Seattle.
Si les connexions entre Echo/Alexa et le site de vente en ligne ne sont pas encore établies, la présence auprès des malades aura assurément une incidence. On prend rapidement l’habitude de parler à l’enceinte pour tout et n’importe quoi – et une personne hospitalisée est avant tout quelqu’un qui nécessite des soins. Et possiblement un suivi une fois sorti de l’hôpital...
Par Clément Solym
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