École : les parents désormais autorisés à exclure les lectures LGBTQ+
Une onde de remous dans les classes primaires. La Cour suprême des États‑Unis a statué, ce 27 juin 2025, en faveur d’un groupe de parents du comté de Montgomery (Maryland). Le dossier Mahmoud v. Taylor a ouvert droit à l’exemption préalable pour les enfants exposés à des livres inclusifs LGBTQ+ lors de lectures en classe.
Le 28/06/2025 à 14:30 par Clément Solym
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28/06/2025 à 14:30
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Décision serrée, six juges pour, trois contre. La majorité, par l’intermédiaire de la justice Alito, avance la nécessité de protéger les convictions religieuses familiales. Obliger un élève à participer à la lecture d’un ouvrage présentant des personnages LGBTQ+ représente selon elle un véritable fardeau.
Obligation d’information aux parents et retrait possible aux séances concernées deviennent la norme, rapporte le Washington Post.
Pour les écoles, cette décision introduit de nouveaux défis logistiques. Chaque lecture jugée « sensible » exigera désormais préalablement une communication aux familles et la gestion individualisée de chaque demande. Enseignants et directions se trouvent plongés dans un quotidien remodelé, à jongler entre planning et réclamations.
DROIT - Censure validée : la justice autorise le tri idéologique des livres
Du côté des dissident·es, critique ouverte de cette orientation. Les magistrates Sotomayor, Kagan et Jackson dénoncent un affaiblissement de la vocation inclusive du système éducatif. Exposition à la diversité sociale, disent-elles, relève du rôle public. Autoriser des exemptions pourrait fragmenter l’expérience scolaire, estiment-elles, et instaurer une segmentation des enfants selon leurs croyances.
Origine de la démarche : six familles – chrétiennes, musulmanes, orthodoxes – s’étaient opposées dès 2022 à l’obligation de lecture de cinq albums jeunesse inclusifs. Au départ, retrait autorisé. En mars 2023, cette option a disparu, déclenchant la saisine du judiciaire.
Au-delà de ce cas, la décision s’inscrit dans un mouvement national. Plusieurs États ont déjà mis en place des dispositifs comparables, à l’instar de la Floride avec sa politique dite « Don’t Say Gay ». Des expert·es jugent probable une extension rapide à travers divers districts scolaires.
Conséquences immédiates pour les enseignant·es : planification du contenu doublée pour éviter complications. Des juristes avertissent d’effets indésirables : les établissements pourraient supprimer les lectures LGBTQ+ par anticipation afin d’éviter les litiges.
Réactions contrastées. Montgomery County, attristé par le verdict, annonce des ajustements sérieux dans l’intérêt des élèves. Associations LGBT+ dénoncent l’impact négatif sur l’inclusion, mettant en garde contre une possible augmentation des discriminations et de la détresse émotionnelle chez les jeunes concerné·es.
Au terme de ce chapitre, pas de conclusion définitive. Le jugement redessine l’équilibre entre liberté religieuse familiale et mission éducative inclusive. À chaque lecture désormais, se pose la question de la voix accordée à l’identité, à la diversité, à la compréhension mutuelle.
Crédits illustration : TyliJura CC 0
Par Clément Solym
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17 Commentaires
bb69bd
28/06/2025 à 16:10
Quand on sait que l'interdit pousse à la transgression...
Et réciproquement...
29/06/2025 à 01:26
Si l'on versa dans le vice !
Sic
29/06/2025 à 02:19
Etrange comme la teneur de l'article est beaucoup plus mesurée du fait que cet excès de conservatisme vient aussi de familles musulmanes.
Que n'aurais-je lu si seules des familles chrétiennes avaient été impliquées ?
Ca montre aussi les limites de l'inclusivité et des luttes intersectionnelles.
L'homme blanc hétérosexuel peut être la cible conjointe d'un islamiste et d'un lgbt+, dans les mouvements woke.
Sauf que le lgbt+ est susceptible aussi d'être la cible de l'islamiste.
[Cf la petite ville de Hamtramck (Michigan)]
Le drame vient sans doute d'un immense malentendu. Ce que beaucoup nomment "inclusivité" n'est qu'un rapport de forces accordant des prérogatives à telle ou telle communauté, au détriment des autres.
Dit autrement : le communautarisme, de quelque nature qu'il soit, n'est pas soluble dans l'inclusion...
nico
29/06/2025 à 13:05
c est surtout un rééquilibrage des forces. il y a les dominants et les dominés puis les racisés et les non racisé c est inévitable qui s ajoute aux minorités et aux inégalités. pour réussir l inclusion il ne faut surtout pas fermer le dialogue a toutes les parties prenantes.
Sic
29/06/2025 à 19:52
Dès l'instant où l'équation est posée en termes de (anciens) dominants et (anciens) dominés, le ver est dans le fruit. Il s'appelle revanche ou vengeance.
Ce ver est d'autant plus destructeur qu'il est un mythe. Dans une démocratie, tous les citoyens sont égaux en droit. Les inégalités posées (en droit) sont quasi de la légende urbaine.
Ça sent un peu la resucée marxiste, où pour justifier une violence rédemptrice vis à vis de l'autre, on invente un rapport de domination.
Tout ça est inutile et probablement contre-productif. On a négocié de nouveaux droits (comme l'avortement en 1975 ou le MPT en 2013) avec les outils de la démocratie (parlement, presse...) sans avoir recours à un discours marxisant - eux contre nous.
L'autre point critique est que pour faire masse - luttes intersec - on agrège des compagnons de route qui ont tôt fait de devenir ennemis, d'autant plus vite que tout ce petit monde a toujours utilisé la violence comme outil de progression...
Ça me rappelle 1793 où parce qu'il fallait un monde toujours plus pur, en se débarrassant des dominants d'hier, tout le monde a fini par guillotiner tout le monde.
Le modèle de révolution réussie est 1789, pas 1793. Que reste-t-il aujourdhui, la DDHC de 1789... Celle de 1793 n'a pas survécu.
nico
30/06/2025 à 14:56
le droit de vote des femmes et toutes les luttes ouvrières et toutes les luttes écologiques et sociales sont bien dans un rapport de force entre dominant et dominé. et heureusement que le courage de certaines et certains les ont poussés a ne pas rester dans leur pantoufles. le statu quo est le privilège de certains quand pour d autre cela devient un désavantage voir de la discrimination.
Sic
01/07/2025 à 09:23
Ce que vous dites et qui correspond au couramment admis a tout de la légende urbaine, hélas.
Pour vous déciller les yeux sur la réalité, je vous conseille l'excellent Féminicene de Vera Nikolski qui explique comment et pourquoi les droits actuels des femmes ont été acquis.
J'ai rarement lu un ouvrage d'une telle acuité.
Bref résumé sur cette page wiki (pourquoi le faire quand d'autres le font très bien) :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9minic%C3%A8ne
nico
01/07/2025 à 15:24
merci pour le lien réflexion intéressante, qui me prend un peu a contre pied. et j aime quand une lecture m oblige a me remettre en question, a penser contre moi même.
je prend en compte ceci et y rajoute a cela:
"La phrase « la femme est-elle l'avenir de l'homme » peut être interprétée de plusieurs manières :
Philosophiquement, elle soulève des questions sur le rôle des femmes dans le progrès de l'humanité et l'égalité des genres.
Littérairement, elle est attribuée à Louis Aragon, qui souligne l'importance de la femme dans la société et la culture.
2
Sociologiquement, elle évoque la lutte pour l'égalité et les transformations des rôles de genre dans la société moderne.
En somme, cette expression invite à réfléchir sur l'importance des femmes dans l'avenir de l'humanité et sur les dynamiques de genre qui évoluent constamment."
résumé généré par google.
nico
01/07/2025 à 15:39
j ai parcourus un peu le net a l recherche d interview de Vera Nikolski. et j ai relevé une phrase qui me semble intéressante. L'autrice analyse un contre-sens à propos du capitalisme : "les conditions économiques du capitalisme ont plutôt permis aux femmes de travailler et donc de devenir peut-être des exploités comme les autres !" source France culture Féminisme et écologie : une histoire alternative, entretien avec l'essayiste Véra Nikolski émission signes des temps mai 2023.
il me semble, ou peut être cela est une mauvaise interprétation de ma part, qu' elle nous invite a une convergence des luttes.
Sic
02/07/2025 à 09:16
Sur la base d'une seule phrase, je ne saurais vous dire ce qu'elle souhaite.
En revanche, je vois, pour l'avoir lu dans son livre et relu dans cet interview [https://www.gaucherepublicaine.org/respublica-idees/entretien-avec-vera-nikolski/7434100?amp=1]
quelle est la nature de ses inquiétudes pour les femmes :
qu'une évolution de nos sociétés, du fait d'une crise des ressources, fasse faire un bond en arrière aux acquis des femmes, qu'elle résume en ces termes :
"Si on admet que les progrès de l’infrastructure matérielle de nos sociétés ont eu une influence déterminante sur l’évolution du statut des femmes, on ne peut qu’être attentif au sort de cette infrastructure, car si elle en vient à être fragilisée, c’est tout l’édifice de l’émancipation qui sera en danger. Or le progrès technologique, auquel on doit tant de bienfaits, se révèle comme une force foncièrement ambivalente : le même usage immodéré des énergies fossiles qui nous a permis de nous hisser à des hauteurs inégalées de confort – et, accessoirement, d’asseoir l’égalité réelle entre les hommes et les femmes – nous conduit désormais vers un monde dégradé, sous l’effet conjugué de la crise des ressources et de la crise climatique."
Je n'ai pas de boule de cristal pour déterminer l'évolution du monde - bien que plutôt optimiste sur les bienfaits du libéralisme/capitalisme - mais je lui reconnais une cohérence parfaite dans sa pensée. En effet, toute évolution vers une forme de décroissance matérielle donnera, entre autres, un avantage à la force physique, donc aux hommes, dans la marche du monde.
nico
02/07/2025 à 15:43
Ca se tient dans le continuum productiviste. si l on opère un changement radical de ne société productiviste il est possible que hommes et femmes en toute liberté de choix puissent exercer un métier qu' elles et ils lui conviennent sans souffrir des différences physiologique sexuelle. Certaines femmes sont plus forte physiquement que certains hommes même si ce n est pas la majorité et certains hommes sont plus attentionné que certaines femmes qui sont reconnu pour leur rapport au care, au soin. Genre et sexe ne sont pas assujetti a une profession. des différences existent certes. mais cela n empêche pas d avoir des sage femme homme, des agricultrices, des éleveuses. ma femme est aide soignante et moi je travail dans les espaces vert il y a certain jours ou elle fourni des efforts physique supérieur aux miens.
Et je rappelle que la décroissance ce n est pas revenir a la bougie. j avoue le mot est mal utilisé mais on entend par décroissance "La décroissance est une réduction de la production et de la consommation, avec quatre aspects : on le fait pour alléger l’empreinte écologique, de manière planifiée démocratiquement, en faisant attention aux inégalités et dans le souci du bien-être." cit Timothée Parrique
pour conclure sa vision du féminisme est très pertinente et il faut en tenir compte mais elle ne permet pas de dépasser le problème des inégalités aux qu elle l article fait allusion surtout si l on y rajoute la liberté religieuse. vaste débat. Mais gardons le dialogue ouvert.
Roljo
29/06/2025 à 09:02
Nous sommes enfin libre de choix et actes sur cette planete, sans dépendre de quiconque. Mais enfin, quoi pour qui ils se prennent ces gens ?
seingelt
30/06/2025 à 08:46
Fin d'un mouvement de fond : l'école n'est pas là pour éduquer mais pour instruire. Elle ne transmet pas des valeurs mais des savoirs.
nico
30/06/2025 à 14:45
oui une vraie question. l école forme t elle des citoyens ou des travailleurs ou les deux?
nico
30/06/2025 à 14:47
https://www.education.gouv.fr/contre-l-homophobie-et-la-transphobie-l-ecole-40706
Le rôle de l’école : protéger les élèves et former des citoyens
La lutte contre l’homophobie et contre la transphobie fait partie des missions de l’école. L’équipe pédagogique veille à ce que chaque élève trouve sa place, poursuive sa scolarité dans les meilleures conditions d’apprentissage et soit pleinement respecté et accepté par toutes et tous.
La prévention des violences
Au sein de chaque établissement, des personnels sont formés pour identifier les situations de violence ou de harcèlement et être à l’écoute des élèves. Les conseillers principaux d’éducation (CPE), infirmiers, assistants sociaux et l’équipe de direction peuvent être des interlocuteurs privilégiés des élèves et de leurs familles. Ils disposent de ressources pour prévenir et gérer les comportements homophobes et transphobes.
Des associations engagées et agréées par l’Education nationale
Plusieurs associations (à retrouver dans l'encadré ci-dessous), agréées par l’Education nationale, prolongent cet effort de prévention en intervenant dans les classes de collège et de lycée. Assurés par des intervenants formés et sous la responsabilité du chef d’établissement, ces temps de débat entre élèves ont pour but de les sensibiliser aux mécanismes et aux conséquences de l’homophobie.
Des campagnes de prévention
Enfin, des campagnes de prévention sont diffusées dans les établissements du second degré. Les élèves peuvent être accompagnés par les enseignants dans la compréhension du sens et des enjeux de la lutte contre l’homophobie, dans le cadre d’une démarche pédagogique.
Le respect des différences, ça s’apprend !
Le respect d’autrui s’acquiert tout au long de la scolarité. Le respect de l’autre et de la diversité des familles, la déconstruction des stéréotypes sexistes et la lutte contre les comportements homophobes sont des enjeux qui peuvent être abordés dès l’enseignement primaire.
La lutte contre l’homophobie est notamment au programme de l’enseignement moral et civique (EMC), qui est un enseignement obligatoire pour tous les élèves, de l’école au lycée. Le sujet est traité sous différents aspects : le respect des pairs et l’acceptation des différences, l’analyse des préjugés et des stéréotypes, l’apprentissage de l’égalité des droits.
Comme pour les autres formes de discriminations, la lutte contre l’homophobie et la transphobie peut également trouver sa place dans l’enseignement de plusieurs disciplines (histoire, langues vivantes, lettres, SVT, EPS, etc.) à tous les niveaux de la scolarité.
Ces enseignements participent à la construction d’une culture commune de l’égalité et d’un socle de valeurs partagées, qui sont celles de la République.
"Ici on peut être soi" : la campagne nationale de prévention et de sensibilisation contre les LGBT+ phobies
Malgré un engagement constant depuis plus de dix ans pour faire reculer les préjugés et comportements délétères, il reste encore du chemin à parcourir pour que tous les élèves se sentent pleinement accueillis dans les établissements scolaires.
C’est pourquoi, le message de la campagne "Ici on peut être soi" donne toute leur place aux élèves LGBT+ dans le collectif et rappelle aussi à l’ensemble de la communauté éducative que l’école est un lieu de sécurité et de bien-être, autant qu’elle est un lieu d’apprentissage.
Dans tous les collèges et lycées, la campagne lancée à l’occasion de la journée du 17 mai, constitue un moment fort de mobilisation, de solidarité, de visibilité et de réflexion autour des questions relatives à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.
Marie
07/07/2025 à 08:28
Que les parents qui lisent...s'attellent à en lire un du genre (!) pour justifier leur opposition.
Keff
08/07/2025 à 09:02
C'est sûrement déjà fait. Ne sous-estimez pas les censeurs ni les idéologues. Ils ont le temps pour eux. Regardez par exemple les Frères musulmans et ce qu'on appelle désormais leur entrisme.
Nous moquons les Etats-Unis, mais en matière d'autocensure, nous y sommes déjà en Europe, au point même de maquiller les stats et la réalité...
https://www.lefigaro.fr/international/allemagne-une-campagne-contre-le-harcelement-a-la-piscine-fait-polemique-en-designant-une-femme-blanche-comme-agresseur-20250703