Publié à l’occasion de l’exposition éponyme au Louvre, Mamlouks (1250-1517) est bien plus qu’un catalogue d’exposition : c’est un ouvrage de référence qui redonne vie à un empire éclipsé par l’histoire. En quelque 300 pages illustrées, il explore la richesse d’un monde à la croisée de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie, guidé par des souverains issus de l’esclavage, devenus bâtisseurs de civilisation.
Ce livre met en lumière l’extraordinaire trajectoire des Mamlouks, enfants captifs d’origine turque ou caucasienne, formés pour la guerre, et qui établirent un sultanat prestigieux entre Le Caire, Damas, Jérusalem et Alep. Mais c’est bien au-delà des armes que le livre nous invite : au cœur d’une société foisonnante, mécène des arts, raffinée et cosmopolite.
Grâce à une iconographie somptueuse et des textes accessibles sans sacrifier l’érudition, Mamlouks dévoile un art fastueux fait de manuscrits enluminés, de céramiques émaillées, de métaux précieux et d’architectures spectaculaires. Il restitue aussi l’étonnante modernité d’un monde connecté, où circulaient idées, artistes et savoirs. Parmi les trésors présentés, le célèbre baptistère de Saint Louis, objet d’étude fascinant, incarne cette fusion entre Orient islamique et Europe médiévale.
Pensé comme une plongée sensible dans cette civilisation oubliée, l’ouvrage éclaire aussi les usages politiques, diplomatiques et esthétiques d’un empire dont les échos résonnent jusqu’à la campagne d’Égypte de Bonaparte. Entre mythe, pouvoir et culture visuelle, ce livre propose un regard renouvelé sur un âge d’or islamique souvent réduit à sa seule puissance militaire.
Un ouvrage indispensable pour tout lecteur curieux de comprendre la richesse et la complexité du Proche-Orient médiéval. À découvrir, en parallèle ou indépendamment de l’exposition présentée au musée du Louvre jusqu’au 28 juillet.
Publiée le
16/06/2025 à 18:15
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Paru le 30/04/2025
359 pages
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49,00 €
1 Commentaire
Félix
19/06/2025 à 18:11
Molière faisait référence aux personnages de "janissaires" dans ses pièces sur le sérail.
Très intéressant étymologiquement parlant, car ce terme provient du turc "jehanicere" (attesté en 1546), par l'italien"giannizzero", lui-même une altération de "yeni seri" ou nouvelle milice/troupe.
En effet, c'était un corps d'infanterie - recruté parmi les enfants enlevés aux peuples soumis d'Asie Centrale, entre les XIVe et XVIe siècles - et qui contribua fortement à l'établissement de l'empire ottoman, notamment sous le règne du Sultan Murad 1er (1362-1389). Et il fut supprimé en 1826 par le Sultan Mahmud II.
Quant aux fameux Mameluks ou Mamelouks - terme existant dans l'arabe d'égypte autour de 1611 et signifiant "celui qui est possédé" - et dont parlait le chanteur Carlos, c'était des soldats-esclaves dans l'histoire égyptienne et épisodiquement en Inde aussi. En fait, des soldats d'élite du Sultan. Cela fit que parfois ils faisaient référence à un régime despotique.
Finalement, le terme "mameluk" fut à la mode après l'expédition de Bonaparte en Égypte. Il désignait également un cavalier d'un escadron de la Garde de Napoléon 1er (1802).
Vers 1867, il était employé pour décrire un partisan zelé et fanatique, mais depuis est tombé en désuétude et ce sens a complètement disparu.