Jeudi 12 juin, Madame Figaro a décerné son Grand Prix de l’Héroïne 2025, dans les salons feutrés de l’hôtel Mona Bismarck à Paris. Cette 21e édition, placée sous la présidence de l’écrivaine Colombe Schneck, a récompensé cinq auteures dans quatre catégories : roman français, roman étranger, biographie/essai et bande dessinée. Une manière de célébrer, une fois de plus, les figures féminines fortes, sensibles ou rebelles qui peuplent les littératures d’aujourd’hui.
Initié par Madame Figaro en 2004, le Grand Prix de l’Héroïne distingue chaque année des ouvrages dont le personnage central est une femme singulière, parfois en lutte, souvent en quête. Derrière cette ambition : mettre en lumière les récits où les femmes occupent la scène, qu’elles soient réelles ou fictives, à travers des genres littéraires variés.
Organisé avec le soutien de la maison horlogère Panerai, et la complicité de S.T. Dupont et Volvo, le prix est devenu au fil des éditions un baromètre affûté de la représentation féminine dans les lettres contemporaines.
Le jury 2025, composé d’écrivaines, d’artistes, de libraires et de lectrices engagées, parmi lesquelles Rachida Brakni, Florence Loiret Caille, Louison ou encore Minh Tran Huy et Bernard Babkine, a distingué cinq œuvres explorant chacune à leur manière des destins féminins profonds.
Roman français : Mathilde Henzelin, La Saison des bêtises (Les Avrils)
Le prix du roman français a été attribué à La Saison des bêtises, premier roman de Mathilde Henzelin, chronique d’une jeunesse urbaine mouvante et lumineuse, à travers les errances de Victoire entre Berlin et Paris. De ses 25 à ses 30 ans, l’héroïne cherche moins à se fixer qu’à inventer une façon d’exister, entre fêtes, désillusions, amour, solitude et soif de beauté.
Roman étranger : Susie Boyt, Amours manquées (La Croisée)
Dans la catégorie roman étranger, c’est l’autrice britannique Susie Boyt qui est distinguée pour Amours manquées. Le livre suit Ruth, une mère dépassée par l’addiction de sa fille, Eleonor, et qui choisit d’élever seule sa petite-fille Lily. Un récit tout en tension émotionnelle, porté par la complexité des liens maternels et la persistance de l’amour même lorsqu’il prend des chemins dérobés.
Bio/Essai : Christine Angot, La Nuit sur Commande (Stock)
Christine Angot remporte le prix dans la catégorie biographie/essai avec La Nuit sur Commande, écrit dans le cadre de la collection « Ma Nuit au Musée ». L’écrivaine s’installe une nuit à la Bourse du Commerce – Pinault Collection, en compagnie de sa fille, et livre une méditation intime sur l’art, la transmission et le pouvoir des mots, entre introspection et observation du monde de l’art contemporain.
BD/Roman graphique : Flore Mongin et Coline Naujalis, Suzanne Valadon, sans concession (Seghers)
Enfin, le prix de la BD a été attribué à un portrait dessiné de Suzanne Valadon, figure majeure mais longtemps éclipsée de l’histoire de l’art. D’abord modèle pour Renoir et Toulouse-Lautrec, Valadon devient peintre à part entière dans un Paris encore peu ouvert aux artistes femmes. Flore Mongin et Coline Naujalis restaurent avec force et précision le parcours de cette femme indocile, libre et créative.
En soulignant la richesse des trajectoires féminines et la diversité des formes littéraires, le Grand Prix de l’Héroïne 2025 réaffirme son objectif : mettre en lumière les voix de femmes qui dérangent, éclairent ou bouleversent.
L'an passé, les lauréates étaient Marie Darrieussecq dans la catégorie roman français pour Fabriquer une femme, Beata Umubyeyi Mairesse dans la catégorie Bio/Récit pour Le Convoi, Bea Lema dans la catégorie BD/Roman graphique pour Des maux à dire et Patrícia Melo dans la catégorie Roman étranger pour Celles qu'on tue.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 08/01/2025
256 pages
Les Avrils
21,10 €
Paru le 21/08/2024
234 pages
Delcourt
22,00 €
Paru le 12/03/2025
180 pages
Stock
19,00 €
Paru le 09/01/2025
240 pages
Seghers
25,00 €
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