Le mercredi 4 juin 2025, le musée Guimet a dévoilé les lauréats de la 8ᵉ édition du Prix Émile Guimet de littérature asiatique. Célébrant la richesse des littératures asiatiques traduites en français, le Prix Émile Guimet a distingué cette année des œuvres explorant les violences politiques, les drames intimes et les trajectoires artistiques hors normes.
Le Sri-Lankais Shehan Karunatilaka remporte le prix dans la catégorie roman pour Les Sept Lunes de Maali Almeida (Calmann Lévy), tandis que le duo sud-coréen Lee Dong-Eun et Jeong Yi-Yong est primé en bande dessinée pour Hana (Éditions Ça et Là). Le prix étudiant Inalco pour le manga a été attribué à Taiyô Matsumoto pour Tokyo, ces jours-ci, Tome 1 (Kana). La remise des prix s’est tenue au musée Guimet à Paris, sous la présidence de Laure Adler.
Le roman lauréat, Les Sept Lunes de Maali Almeida, met en scène un photographe de guerre sri-lankais assassiné, revenu d’entre les morts pour élucider son propre meurtre et livrer des clichés susceptibles d’infléchir le cours de la guerre civile qui ravage Colombo en 1990. Un récit entre polar métaphysique et satire politique, salué pour sa modernité narrative et sa force littéraire, déjà reconnu par le Booker Prize 2022.
Dans la catégorie bande dessinée, le jury a choisi Hana, un roman graphique coréen signé Lee Dong-Eun (scénario) et Jeong Yi-Yong (dessin), qui aborde les violences conjugales et les désirs contrariés dans un collège de province sud-coréen. Par sa dimension sociale, son réalisme psychologique et la poésie de ses images, l’ouvrage a été qualifié de "bouleversant" par Laure Adler, tandis que Yannick Lintz, présidente du musée Guimet, y voit "le cœur de la créativité asiatique du roman graphique".
Créé cette année en partenariat avec l’Inalco, le Prix étudiant pour le manga a été décerné à Taiyô Matsumoto pour Tokyo, ces jours-ci. Cette série en trois tomes suit Shiozawa, un éditeur de mangas qui, après trente ans de carrière, renoue avec ses anciens auteurs. Dans un style singulier, Matsumoto dresse un portrait mélancolique du lien entre création et solitude, en marge des codes narratifs du manga grand public.
Initié en 2017 par le musée Guimet, le Prix Émile Guimet de littérature asiatique vise à promouvoir les œuvres d’auteurs asiatiques récemment traduites et éditées en France. Depuis 2024, il comprend deux catégories, roman et bande dessinée, et s’enrichit cette année d’un prix étudiant dédié au manga, en collaboration avec l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Cette dynamique reflète une volonté d’ouverture culturelle, de soutien à la traduction et de dialogue renouvelé entre l’Asie et le lectorat francophone.
Le jury 2025, présidé par Laure Adler, réunissait notamment Pierre Haski, Constance Rivière, Nicolas Idier et Didier Pasamonik. Le Prix étudiant a quant à lui été décerné par un jury composé d’étudiants de l’Inalco.
L'année dernière, les lauréats étaient Han Kang pour son roman Impossibles adieux (Grasset) et Les artistes taïwanais Yu Pei-Yun et Zhou Jian-Xin pour leur roman graphique Le fils de Taïwan (Kana).
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 15/11/2024
220 pages
Dargaud
13,25 €
Paru le 03/01/2024
509 pages
Calmann-Lévy
23,90 €
Paru le 05/11/2024
392 pages
Editions ça et là
26,00 €
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