Dans cette carte blanche, Stéphane Bellat retrace la genèse de La chambre d’Hannah, née de la rencontre avec Robert Goldberg, rescapé de la rafle du Vel d’Hiv. Son récit, centré sur le regard d’un enfant au cœur d’un drame historique, cherche à saisir ce que les plus jeunes ressentent et comprennent d’un événement souvent raconté par les adultes.
L'idée d'écrire La chambre d'Hannah m'est venue après avoir rencontré Robert Goldberg, rescapé de la rafle du Vel d'Hiv, alors qu'il était âgé de 15 ans. Le 16 juillet 1942, son travail nocturne lui a sauvé la vie. Lorsqu'il est revenu chez lui en milieu de matinée, ses parents et sa sœur Dora venaient d'être raflés. Ils furent internés durant plusieurs jours au Vel d'Hiv, avant d'être dirigés vers Auschwitz, où ils furent gazés dès leur arrivée.
Je me suis alors perdu dans mes pensées en regrettant de ne pas pouvoir traverser le temps, afin de les prévenir puis de les sauver. Hannah venait de naître.
J'ai souhaité donner la parole à des enfants, a qui l'on demande rarement leur avis. Comment perçoivent-ils le monde qui les entoure ? Comment analyser un drame ? En ont-ils la même analyse que les adultes ?
J'ai lu de très nombreux ouvrages consacrés à la Shoah et j'ai remarqué que tous se clôturaient de la même manière dramatique. D'ailleurs, que pouvais-je proposer de neuf, puisque tout ou presque avait déjà été écrit sur ce thème dramatique ?
Il me fallait imaginer une belle histoire au beau milieu de ce que l'humain peut imaginer de pire. C'est ainsi qu'Hannah, Pierre et Maxime ont vu le jour. Ainsi que l'a écrit Antoine de Saint Exupéry, tous les adultes ont été un jour des enfants, mais peu s'en souviennent.
Stéphane Bellat
Crédits image : Édition des Libertés
DOSSIER - Édition des libertés : écrire l’histoire autrement
Par Auteur invité
Contact : contact@actualitte.com
Paru le 22/02/2023
325 pages
P.S. Bartlett
20,00 €
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