Du 5 au 12 juin 2025 à La Pagode, puis du 14 juin au 19 juillet à la Galerie Jean-François Cazeau, une exposition braque les projecteurs sur trois maîtres chinois de l’encre du XXe siècle : T’ang Haywen, Zao Wou-Ki et Chu Teh-Chun. L'occasion de (re)découvrir l'art de la calligraphie, dans le cadre du Printemps Asiatique.
La Galerie Jean-François Cazeau participe cette année au Printemps Asiatique en mettant à l’honneur trois grands noms de la peinture chinoise moderne : T’ang Haywen, Zao Wou-Ki et Chu Teh-Chun.
L’exposition, présentée d’abord à La Pagode du 5 au 12 juin 2025, se poursuivra du 14 juin au 19 juillet dans l’espace parisien de la galerie, situé dans le Marais, pour offrir aux spectateurs une immersion visuelle dans l’art du XXe siècle.
Réunis sous le titre « Maîtres de l’encre du XXe siècle », ces trois artistes, tous nés en Chine dans les années 1920, incarnent une génération en exil qui trouva en France un terrain d’expression libre. Dans le Paris de l’après-guerre, marqué par les remises en question du rationalisme, ils adoptent l’abstraction comme un langage commun, nourri par leur héritage calligraphique.
T’ang Haywen et Zao Wou-Ki arrivent à Paris en 1948. Chu Teh-Chun les rejoint quelques années plus tard, en 1955. Leur départ de Chine coïncide avec la montée des tensions politiques et la fermeture progressive du champ artistique dans leur pays d’origine. À Paris, ils rencontrent un climat intellectuel propice aux expérimentations formelles, à l’expression du geste, à la dissolution de la figure.
Cette immersion dans les courants européens, notamment l’abstraction lyrique et l’expressionnisme abstrait, n’efface pas leur formation initiale. Tous trois demeurent marqués par la philosophie et les techniques picturales chinoises, en particulier par l’usage de l’encre, qu’ils intègrent à des pratiques résolument modernes. Leur œuvre se construit sur un équilibre entre la tradition et la création.
Zao Wou-Ki, formé à l’Académie des Beaux-Arts de Hangzhou, noue rapidement des liens avec les avant-gardes européennes. Ami de Henri Michaux, de Pierre Soulages et de Joan Miró, il développe une œuvre qui, bien que principalement réalisée à l’huile, conserve l’esprit et les principes du lavis. L’encre, bien que minoritaire dans sa production, constitue une matrice esthétique essentielle de son oeuvre.
T’ang Haywen, quant à lui, abandonne rapidement ses études de médecine pour se consacrer à la peinture. Après un passage par l’Académie de la Grande Chaumière, il se détourne de l’enseignement classique pour revenir à la pratique de l’encre. Inspiré par les maîtres de la dynastie Qing, qui a régné sur la Chine de 1644 à 1911, et les écrits du peintre Shitao, il construit une œuvre libre, intuitive, et surtout dépourvue d’académisme.
Si la trajectoire artistique de ces artistes suscite votre curiosité, rendez-vous sur le site internet des lieux d'accueil pour plus d'informations sur les expositions.
Crédits image : À gauche, T’ang Haywen, Sans titre, 1970, encre sur papier fort Kyro, 70 x 100 cm © ADAGP. À droite, Zao Wou-Ki, Sans titre, 1992, encre de Chine sur papier, 65 x 66 cm © ADAGP
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Commenter cet article