Le 21 mai, en marge du Festival de Cannes, s’est tenue la première édition des Pawards, une cérémonie inédite dédiée à la place des animaux dans la culture. Le prix du Meilleur Livre a été attribué à Assise, debout, couchée ! d’Ovidie (JC Lattès). Dans ce récit engagé, l’autrice interroge les liens entre domination patriarcale et relation aux chiens. Portée par l’agence YLG, cette initiative entend inscrire durablement les enjeux animaux dans le paysage culturel contemporain.
Le 26/05/2025 à 16:53 par Ewen Berton
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26/05/2025 à 16:53
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Alors que Cannes déroule son tapis rouge aux grandes productions du cinéma mondial, une cérémonie alternative et engagée a fait son apparition cette année : les Pawards. Conçue pour mettre en lumière la représentation des animaux dans la culture, cette première édition a récompensé films, documentaires, œuvres d’animation, publicités et livres pour leur manière de donner une place singulière à ces « figures muettes mais puissantes » du récit contemporain.
Côté littérature, c’est Assise, debout, couchée ! d’Ovidie qui s’est vu décerner le tout premier Paward du Meilleur Livre. Dans ce texte personnel et politique, l’autrice interroge les liens entre domination patriarcale et condition animale, en s’appuyant sur sa propre trajectoire, marquée par la fidélité silencieuse de ses chiens.
Le récit s’inscrit dans une démarche féministe et réflexive, propre au parcours d’Ovidie, ancienne actrice de films pornographiques devenue réalisatrice, documentariste et docteure en lettres. Le livre explore la manière dont les animaux, en particulier les chiens, peuvent devenir des figures de résistance et de soutien dans une société marquée par les rapports de pouvoir.
Ovidie partage sa vie avec les chiens depuis toujours. Tour à tour protecteurs, confidents, membres du foyer ou figures de réconfort, ils cheminent à ses côtés. Témoins silencieux des étapes marquantes de son existence, ils en deviennent les jalons affectifs.
Dans un récit empreint de justesse, d’humour et d’émotion, elle explore ce lien si particulier. À travers lui, elle s’interroge sur la relation singulière que les femmes entretiennent avec les chiens. Car ces compagnons fidèles ne sont pas de simples alliés de l’homme : remparts contre les violences, substituts maternels ou refuges affectifs, ils forment avec les femmes une alliance intime et tacite, forgée dans l’épreuve.
Les Pawards, portés par l’agence de communication YLG, fondée par Yoann Latouche, entendent faire émerger une conscience collective autour de la représentation animale dans la culture. Le jury, présidé par la journaliste Stéphanie Chermont, a choisi de récompenser des œuvres sensibles et marquantes, telles que The Friend (Meilleur film), Nos meilleurs amis (Meilleur documentaire), Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau (Meilleur film d’animation) ou encore une campagne de la Peterborough Humane Society (Meilleure publicité).
Le prix d’honneur a été attribué à Sandrine Arcizet et Élodie Ageron pour leur engagement de vingt ans à la télévision en faveur du bien-être animal, notamment dans « Les Animaux de la 8 » et, prochainement, « Animaux à adopter » sur TMC.
Au-delà des distinctions, les Pawards visent à instaurer une nouvelle forme de reconnaissance dans le champ culturel : celle des animaux non seulement comme sujets de récit, mais aussi comme vecteurs d’émotion, de symboles et de réflexion éthique. En s’invitant à Cannes, la cérémonie ambitionne de conjuguer spectacle et responsabilité, et d’ouvrir une brèche dans l’univers très normé des récompenses culturelles.
Ci-dessous, la réponse d'Ovidie à la suite de sa nomination :
Crédits photo : DeuxPlusQuatre, CC BY-SA 4.0
Par Ewen Berton
Contact : avantparution@actualitte.com
Paru le 24/04/2024
195 pages
Jean-Claude Lattès
18,90 €
6 Commentaires
n
27/05/2025 à 00:11
Ben oui, et les hommes qui adorent tout autant leur chien ou tout autre animal de compagnie ?
Quel rapport avec le patriarcat, le rapport être humain -animal ?
Vraiment il ne faut pas tout mettre sur le dos de ces questions !
Ce n'est pas convaincant, cela ne rime à rien.
Que le chien (ou autre animal de compagnie) soit avec un homme ou une femme, il veut être bien traité et aimé.
Il se fout du sexe et genre de l'être humain auquel il est attaché, enfin !
Et l'amour d'une femme ou homme ou non-binaire pour un bête, c'est du pareil au même !
Enfin, si on oubliait un peu ces obsessions pour laisser leur liberté sans arrière-pensées aux gens qui ont un animal de compagnie, point barre, sans y mettre du patriarcat ou de l'anti-patriarcat ?
C'est totalement hors sujet, de la confusion mentale.
Une Bardot se dit masculiniste par provocation, même sincère, et elle est folle de ses bêtes comme on sait !
Alors si lui ou elle possède un animal, le maître ou la maîtresse doit le respecter, bien le traiter et rien de plus ni de moins, je pense.
Pour l'amour d'un homme -et un mâle alpha dans ce cas -pour une bête: voir ou revoir un des plus beaux films de tous les temps...
«Le Prisonnier d'Alcatraz» avec un prisonnier condamné à tort que sauve du désespoir un moineau entré dans sa cellule et qui lui redonne goût à la vie.
De fil en aiguille, l'innocent détenu devient un très grand ornithologue et c'est basé sur une histoire vraie !
Le genre qui moi me touche profondément...
On dirait qu'en cette époque, on a du mal à produire des récits qui tirent vraiment vers le haut sans tout adosser artificiellement et faussement à des problématiques sans aucun rapport.
Cela devient comme un passage obligé voire une ornière: on ne peut plus faire un pas de côté.
Je préfère les chemins buissonniers aux ornières où tout le monde s'engouffre jusqu'à saturation qui finira par arriver...
CHRISTIAN NAUWELAERS
NAUWELAERS
27/05/2025 à 00:15
Rectification ci-dessous entre guillemets: une, pas un bête, évidemment...
«Et l'amour d'une femme ou homme ou non-binaire pour un une bête,...»
Mais surtout, ajout suite à une omission: l'immense acteur dans «Le Prisonnier d'Alcatraz»; bien sûr Burt Lancaster !
Rôle principal...avec le petit volatile qui le sauve littéralement (chapeau au dresseur...!).
CHRISTIAN NAUWELAERS
Rose
27/05/2025 à 08:03
Si cette ouverture permettrait de faire prendre conscience de l'esclavage que subissent les êtres vivants par les humains, cela serait une avancée.
Cette cruauté dans les fermes usines où les pattes des poulets se cassent toutes seules dans leur immobilité, tous les animaux qui ne voient jamais le soleil, les chevaux, asservis, parqués, isolés quand on sait qu'ils vivent en groupe dans la nature qui les nourrit, libres, puissants et splendides. Je passe sur toutes ces belles bêtes domestiquées qui ont perdu leur nature, soumis aux diktats des humains. La souffrance est terrible et la route est longue.
NAUWELAERS
27/05/2025 à 22:26
Rose,
Mille fois d'accord avec vous.
Tant d'animaux subissent une existence de camp de concentration avant de finir dans nos assiettes (de tous les non végétariens ou végans, s'entend).
Et le combat de Bardot pour les animaux est profondément juste et digne d'admiration.
Ses idées politiques, mais qu'on arrête de s'en occuper: c'est son action incessante et infatigable qui compte et elle en fait bien plus qu'Ovidie, bien concrètement.
Bien plus que les donneurs de leçons qui ne font rien d'autre que réitérer leurs vains discours.
BB agit pour les animaux et encore une fois: ces histoires de patriarcat n'ont rien du tout à voir !
Ni les idées politiques de BB, point barre.
Pour ce que vous dénoncez, c'est la religion totalitaire du profit maximal qui impose ces souffrances horribles, voilà.
Et si les responsables de cete religion votent à gauche ou à droite, cela n'a aucune importance et seul le concret compte.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Aurélien Terrassier
27/05/2025 à 08:13
Ça serait une lourde faute voir une insulte de considérer Ovidie comme une nouvelle Brigitte Bardot. Ovidie est avant tout une grande féministe de sa génération et c'est très bien qu'elle ait eu une récompense au Festival de Cannes pour son ouvrage sur le patriarcat et la relation aux chiens.
Lyo
01/06/2025 à 13:24
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