Le jury du Prix des Libraires dévoile ce 15 mai 2025 les noms des deux lauréats de cette édition. Dans la catégorie littérature française comme dans celle, inédite cette année, de littérature étrangère, les ouvrages récompensés ont été choisis par les libraires indépendants de toute la France, à l’issue d’un processus entamé début avril.
Le 15/05/2025 à 10:45 par Louella Boulland
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Publié le :
15/05/2025 à 10:45
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Le Prix des Libraires souffle cette année sa 70ᵉ bougie. Et, pour la première fois, le prix distingue non seulement un roman de langue française, comme à son habitude, mais aussi un roman étranger. L’ensemble des libraires indépendants de France étaient donc appelés à voter : plus de 1000 d’entre elles et eux ont participé à cette édition.
Un jury, présidé par Nathalie Iris, a salué les deux lauréats de cette année : La Petite Bonne, de Bérénice Pichat (Les Avrils), récompensé dans la catégorie roman français, et Le chant du prophète, de Paul Lynch (trad. Marina Boraso, Albin Michel), honoré en tant que roman étranger.
Le premier narre le destin d’une jeune domestique, travailleuse et dévouée. Arrive alors un week-end singulier : laissée seule avec Monsieur, un ancien pianiste blessé à la bataille de la Somme, elle devra le nourrir, le laver, cohabiter avec son silence et son amertume. Mais l’homme a un projet en tête, irrévocable, inattendu. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et si, contre toute attente, quelque chose naissait entre eux ?
« Lorsque nous avons découvert le roman de Bérénice Pichat, nous avons tout de suite compris qu’il ferait partie de l’un de ces textes rares dont la lecture marque profondément », se remémore la présidente du jury. Elle ajoute : « Le fait est que La Petite Bonne a dès sa sortie bénéficié d’un formidable bouche-à-oreille auprès des libraires et des lecteurs. Ce texte, d’une très grande originalité, relate avec une forte humanité le quotidien d’une “gueule cassée” et les rapports humains qui en découlent. »
Paul Lynch et sa traductrice Marina Boraso ont, quant à eux, séduit les libraires avec le portrait d’Eilish Stack. Un soir de pluie à Dublin, deux hommes frappent à sa porte. Ils appartiennent au GNSB, une nouvelle unité de police, et cherchent son mari, Larry, enseignant et militant syndical.
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Absent ce soir-là, il se présente de lui-même au commissariat le lendemain… avant de disparaître sans explication. Dès lors, une inquiétude s’installe. Le quotidien d’Eilish et de ses quatre enfants se délite, rongé par la disparition et une liberté désormais menacée. L’état d’urgence est bientôt décrété, et les rumeurs évoquent l’ouverture de camps d’internement...
À leur sujet, Nathalie Iris n’a pas tari d’éloges, pour cette première nomination dans la catégorie roman étranger : « Ce roman, qui dénonce, avec force et talent, les conséquences sur nos vies quotidiennes d’un état autoritaire qui nous priverait de liberté, est magistral. C’est un tour de force que nous sommes ravis de couronner. »
L’année dernière, Éric Chacour était primé pour Ce que je sais de toi (Philippe Rey).
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Crédits image : Montage par le Prix des Libraires
Par Louella Boulland
Contact : lb@actualitte.com
Paru le 28/08/2024
272 pages
Les Avrils
21,10 €
Paru le 02/01/2025
304 pages
Albin Michel
22,90 €
8 Commentaires
Francine
15/05/2025 à 20:51
Très intéressant comme suggestions et bravo aux deux gagnants. J'aimerais tellement un jour être en nomination pour un tel prix comme roman étranger, je ne suis pas connue et je suis auto-éditée avec la maison : LES ÉDITIONS DE LA FRANCOPHONIE. Quand j'ai fait parvenir mon manuscrit aux éditeurs, il y en avait deux à Paris qui voulaient l'éditer mais vu la distance ça m'a un peu freinée. J'ai écrit mon premier roman (et probablementle seul) pour mes 75 ans. C'est mon histoire divisée en 3 amies de longue date qui ont une vie assez mouvementée mais qui restent fidèles à leur amitié. Enfin bref, si jamais ça vous intéresse, faites-le moi savoir. Mon roman à été envoyé en France dans le cadre du prix littéraire des 5 Continents. Alors, je vous souhaite une belle journée !
Francine Bélanger auteure
Francine Bélanger
15/05/2025 à 21:17
Bonjour,
Je viens de vous laisser un commentaire et j'ai oublié de vous donner le titre de mon roman : CES RENDEZ-VOUS À 4 HEURES .
Francine Bélanger
Luna
16/05/2025 à 09:06
Quatre heures ?
Sale heure
Sale quart d’heure
Pas de bonne humeur
Dans ce quartier où tout est en chantier
C'est un joli titre et bien meilleur que la faiblarde et bâtarde traduction de cette sélection
Cathy
16/05/2025 à 09:07
"Le chant du prophète". Excellent choix tant au niveau du sujet, dur mais "probablement" réaliste, dans un futur proche, que de la plume éblouissante avec laquelle il raconte le plus noir, et digne d'un Chateaubriand français et contemporain. Il a décrit les plus beaux ciels de la littérature dans "Un ciel rouge le matin" et "La neige noire". Il faut tout lire de Paul Lynch qui pose toujours une perle de lumière dans ses roman les plus noirs. "Le chant du prophète" pourrait être une prophétie. C'est un chef-d'œuvre au sens non galvaudé de ce terme...
Bravo aux libraires d'en avoir fait le lauréat de leur prix, plus représentatif que bien d'autres grands Prix littéraires renommés à mon sens
Luna
16/05/2025 à 09:16
Faiblarde et bâtarde traduction.
Rien ne se traduit sans corrompre le message.
LUNA
16/05/2025 à 12:52
Le sentiment que prix ou pas..nous sommes pris au pas cadencé d ' événements monstrueux, du Caucase à Gaza. Un " ouragaman" mal famé, tournicote sur la planète achetant les misères des peuples ..
nous est t il encore loisible de lire? Ce Livre était le baromètre de nos vies, y scrutant mauvais ou petit temps..semble cassé..Fermé à clés..
esther lorraine
20/05/2025 à 13:26
Ce Paul Lynch m'a tout l'air d'un beau serial killer.
LUNA
24/05/2025 à 13:48
Tiens un morceau
d 'ennervement: les petites bonnes..les femmes de chambre, que ce soit les gouvernantes pro- Proust révélées pour obtenir un prix, on voit que l imagination a fait un bond dans le trampoline populaire..et ça semble porteur.
Mais jamais les concierges. Oubli à réparer. A quand un livre, au souffle celinien ou Dumas sien, ou Fèval ien?
Ou même Xavier de Montépin..dédié aux secrets des concierges?
l image de " la une"de couverture est toute trouvée: le célèbre dessin d' un trou de serrure avec un œil au fond..
..en fouillant un peu on peut trouver dans le stock de Magritte..
Et on créerait un prix..Le prix des Concierges. Cri du cœur!
L'année suivante on se rangerait ( égalitarisme oblige)du côté des garçons de café.. eux aussi ils en connaissent un rayon dans le 5ème ou 6ème arrondissement de Paris, sur les us et coutumes de leurs clients, ceux qui ont connu
Sempé attablé même table ronde ( "une table carrée ne sait pas tourner.. rond,..) qui regardait toujours le même endroit de trottoir..et si quelques jambes féminines.. non je dis pas...
.ou Cabu, qui allant de petit noir en petit noir, posait sa veste sur le dos d 'une chaise, partait la laissant, puis de poursuivre ..
( angle rue St Andre des Arts et place Dauphiné, ) oubliant son carnet de petits croquis, tout petit..petit..il en avait plusieurs dans les poches.
.et vers 19 heures "Madame Cabu" commençait sa promenade..de récupérer ce que son amoureux de Trènêt avait semé.
Et ce tous les jours. Ils s' aimaient ainsi ces deux là. L Amour ça tient à rien!
Autre chose? Dites..dites..¹
Oui. Rue St Andre des Arts..dont nous parlions..y vivait le dessinateur Dubout, dont Cabu disait: c est le plus grand! , vraiment?