Les papiers d'agrumes, une histoire d'art modeste
Avec Superbemarché, le Musée International des Arts Modestes (MIAM) nous invite à cheminer au sein de sa remarquable collection de papiers d’agrumes. Véritable plongée dans une imagerie populaire foisonnante autant que méconnue, cette déambulation compose une mythologie contemporaine de l’orange, de ses origines (biologiques comme mythiques) jusqu’à sa marchandisation mondialisée, en passant par les pratiques agricoles, les circuits de transport et les modes de consommation.
Cette collection unique entrera en résonance avec des œuvres d’art, des documents et autres ephemera liés à l’histoire du commerce. Ensemble, ils interrogent la place de ces objets à la frontière du document et de l’œuvre, dans une tentative de réenchantement de notre quotidien de consommateurs globalisés.
Dans le prolongement de l’exposition Beaubadugly, qui s’intéressait aux images marchandes en lien avec la peinture, le MIAM affine ici son regard vers les productions graphiques issues de la culture commerciale.
Si nombre d’images de collections elles sont destinées à disparaître, certaines échappent à l’oubli pour devenir objets de collection. C’est notamment le cas des papiers de soie enveloppant les agrumes, dont le MIAM conserve plusieurs milliers d'exemplaires, traces chatoyantes et souvent anonymes d’une industrie agroalimentaire mondialisée.
La première section de l'exposition est entièrement consacrée aux papiers d’agrumes. Par un jeu de rapprochements thématiques, elle esquisse une narration implicite, retraçant l’épopée de l’orange à travers ses représentations visuelles. Elle permet également d’approfondir l’histoire de ces papiers de soie, leur fabrication, leur diffusion, ainsi que les motivations de ceux qui les collectionnent.
En écho direct avec les collections de papiers d’agrumes, des oeuvres d'artistes comme Louise Bourgeois, Antoni Miralda, Pascale Herpe, Éric Tabuchi et Nelly Monnier, Christian Bonifas et Les Matons et de designers tels que Félicité Landrivon, El vivero (Florencia Grassi et Leandro Lattes), Daniel Eatock, Bruno Munari ou Savignac apportent leur regard sur les oranges, leur commerce et leur consommation.
La seconde partie entend prendre de la hauteur pour interroger le contexte global de ces productions : celui de nos échanges marchands quotidiens. Dans un monde saturé d’images, nombre de produits de consommation sont accompagnés de visuels conçus pour captiver, marquer, séduire et parfois, survivre à l’objet qu’ils accompagnent.
Crédit image : Collections du MIAM – Papiers de fruits
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
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