Une fumée blanche s’est élevée ce jeudi 8 mai au-dessus de la chapelle Sixtine, annonçant au monde l’élection d’un nouveau souverain pontife. Les cardinaux réunis en conclave ont porté leur choix sur l’Américain Robert Francis Prevost, 268e pape de l’Église catholique. Léon XIV, le nom qu’il a choisi, n’est pas inédit : il fut déjà celui d’un autre pape, incarné dans un film sorti en 1986...
Le 09/05/2025 à 14:40 par Hocine Bouhadjera
2 Réactions | 40 Partages
Publié le :
09/05/2025 à 14:40
2
Commentaires
40
Partages
Le premier pape américain a été annoncé par un film du même pays, enfin Léon XIV en tout cas. Tiré d'un roman de l'oubliée Celia Gittelson, Saving Grace - non traduit en français - met en scène un évêque de Rome imaginaire, proche du peuple, qui s’éloigne un jour du Vatican et se retrouve dans un pittoresque village pauvre du sud de l’Italie.
Dans cette bourgade, l’activité principale consiste à faire semblant d’être frappé par une épidémie, afin que les agences humanitaires y envoient de la nourriture. Ce dont le village a réellement besoin, c’est d’un aqueduc et d’un esprit communautaire. Léon surmonte de nombreuses résistances pour bâtir les deux...
Un long-métrage réalisé par Robert Milton Young, avec Tom Conti dans le rôle du pape Léon XIV, qui porte donc un message social avant tout. Dans cette lignée, et dans le sillage du pape François, Robert Francis Prevost est perçu comme un cardinal profondément engagé sur les questions sociales. Le choix de la dénomination Léon XIV n'est pas anodin : il s'agit d'un clin d'œil au précédent pape Léon XIII, qui a officié entre 1878 et 1903.
Ce dernier, dans un ouvrage titré Rerum novarum publié en 1891, défendait les droits des travailleurs à disposer d'un salaire équitable et à avoir des conditions de travail sûres. Un document qui entendait préciser la pensée de l’Église face aux conséquences de la révolution industrielle. Pour le vaticaniste John Allen, cité par l’AFP, Léon XIII incarne pleinement « le pape de l’enseignement social », ce qui lui a valu le surnom de « pape social ».
Le lien avec le monde du travail a d’ailleurs été explicitement souligné jeudi soir par le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, lors d’un court point presse. Il a précisé que le nouveau pape avait souhaité, par le choix du nom Léon XIV, faire écho à la condition des travailleurs dans un contexte marqué par les bouleversements liés à l’intelligence artificielle.
Jorge Bergoglio, devenu François en 2013, adoptait pour la première fois ce prénom papal, en hommage à François d’Assise — figure de pauvreté et d’humilité au XIIIe siècle. Il avait surpris le monde catholique, alors que les observateurs misaient plutôt… sur un Léon.
Outre d'être le premier pape américain, Robert Francis Prevost possède la nationalité péruvienne. Il est par ailleurs le premier pape issu de l’ordre de Saint-Augustin depuis le XVe siècle. Ses origines sont riches et mêlées : son père, Louis Marius Prevost, était d’ascendance française et italienne, tandis que sa mère, Mildred Martínez, avait des racines espagnoles, créoles louisianaises et haïtiennes.
Missionnaire au Pérou pendant plus de dix ans, il y fut évêque de Chiclayo avant d’être nommé préfet du Dicastère pour les évêques en 2023. Créé cardinal la même année par François, il devient cardinal-évêque d’Albano en 2025.
Ci-dessous, le film qui annonçait un futur Léon XIV :
Crédits photo : Saving Grace
Par Hocine Bouhadjera
Contact : hb@actualitte.com
2 Commentaires
NAUWELAERS
09/05/2025 à 22:04
Incroyable trouvaille, bravo !
Seulement dans ActuaLitté !
En tant que Belge, je suis fier que le nouveau Pape ait presque choisi son nom d'artiste en hommage à l'institution belge multiséculaire (et internationale depuis longtemps, Paris y compris) Chez Léon !
Le roi (parfois contesté, mais bon...) des moules-frites !
CHRISTIAN NAUWELAERS
Félix
10/05/2025 à 17:28
Une belle coïncidence dystopique entre la littérature et la vie!
Les spécialistes du cinéma ont aussi tendance à dire que plus l'adaptation d'une oeuvre est éloignée de l'original, plus celle-ci connait de succès à l'écran, le fameux "Traduttore, traditore" (aphorisme italien signifiant que toute traduction est fatalement infidèle et traduit par conséquent la pensée de l'auteur original" (pages roses du Petit Larousse Illustré, 2010, page LXXVII).
Espérons que dans le cas du Pape Léon XIV, son épiscopat démentira cela. Car nous avons tous besoin d'un peu de "baume" du Pérou pour guérir les coeurs, n'est-ce pas?