Au sein d’une famille en pleine décomposition, un beau-père singulier qui attire tous les regards. Voici le roman que le jury du Prix de la Closerie des Lilas a salué cette année : Un perdant magnifique, de Florence Seyvos, publié aux éditions de L'Olivier.
Ce mardi 6 mai les fondatrices, Emmanuelle de Boysson, Carole Chrétiennot, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Stéphanie Janicot, Jessica Nelson et Tatiana de Rosnay, accompagnées du jury invité, Marine Delterme, Karine Dijoud, Catherine Frot, Ophélie Meunier, Valérie Perrin se sont réunies pour délibérer.
Un perdant magnifique l'emporte à 7 voix contre 4 voix à Paule du Bouchet, Le parloir (Hachette Fictions, collection La belle étoile), de la seconde sélection. La lauréate sera l’invitée privilégiée de La Closerie des Lilas durant une année, pour un montant de 3000 euros.
C’est l’histoire d’un homme, Jacques, qui revient après une longue absence. Gravement malade, il partage néanmoins avec sa belle-fille les nombreux projets qu’il continue d’imaginer, souvent au cours de leurs nuits sans sommeil. Jacques est un personnage atypique, à la fois homme d’affaires et figure singulière, qui aborde la vie comme un spectacle qu’il orchestre à sa manière.
Parallèlement, c’est l’histoire d’Anna, une jeune fille vivant au Havre avec sa mère et sa sœur Irène. Jacques est son beau-père. À son arrivée, peu avant Noël, il introduit dans le foyer familial des règles imprévisibles, dictées par ses humeurs changeantes. Tour à tour charmeur, autoritaire, généreux ou instable, son comportement trouble profondément Anna. Il oscille entre élégance et marginalité, donnant à voir une personnalité insaisissable, pour qui la réalité semble toujours sujette à réinterprétation.
Le récit se déroule entre Le Havre, Abidjan et Rome, dans les années 1980. Les journées sont rythmées par des rituels ordinaires – les filles boivent du gin en regardant Rocky – tandis que le temps s’écoule vers une conclusion inéluctable : celle d’un effondrement, celui de Jacques, mais aussi la fin d’une époque, marquée par une jeunesse dont le souvenir reste douloureux.
Le Prix de la Closerie des Lilas célèbre cette année sa 19ᵉ édition, fidèle à son exigence littéraire dans le choix de ses lauréates. Il conserve l’originalité d’un jury entièrement féminin, tout en perpétuant la tradition d’un jury invité renouvelé chaque année.
Créé pour promouvoir une littérature féminine de qualité, le Prix s’inscrit dans une démarche d’indépendance et d’ouverture. C’est dans cet esprit que les fondatrices ont souhaité qu’un jury invité, composé chaque année de nouvelles personnalités issues des milieux artistiques, littéraires, médiatiques, scientifiques ou politiques, vienne enrichir les délibérations.
Florence Seyvos est née en 1967. Aux Éditions de l’Olivier, elle publie Gratia en 1992 puis Les Apparitions en 1995, premier roman pour lequel elle a reçu le prix Goncourt du premier roman 1995 et le prix France Télévisions 1995.
Elle a publié, depuis, L’Abandon en 2002, et Le Garçon incassable en 2013 (prix Renaudot poche). Elle a également publié à l’Ecole des loisirs une dizaine de livres pour la jeunesse et coécrit avec la réalisatrice Noémie Lvovsky les scénarios de ses films, comme La vie ne me fait pas peur (prix Jean-Vigo), Les Sentiments (prix Louis-Delluc 2003) ou Camille redouble (2012).
Un perdant magnifique, sorti en janvier dernier, affiche s'est écoulé à près de 4400 exemplaires.
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 03/01/2025
141 pages
Editions de l'Olivier
19,50 €
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