Avec son premier roman Mon vrai nom est Elisabeth (éditions du Sous-sol), Adèle Yon a reçu le Prix littéraire du Barreau de Marseille. Ce récit oscille entre enquête, mémoire familiale et réflexion juridique, et a séduit un jury composé d’avocats, qui y a reconnu un écho fort à sa pratique professionnelle.
Le Prix littéraire du Barreau de Marseille, remis cette année pour la sixième fois, distingue un ouvrage contemporain qui entre en résonance avec les préoccupations du monde judiciaire. Pour l’édition 2025, le jury, présidé par Marion Brunet, lauréate en 2024, a récompensé Mon vrai nom est Elisabeth, publié en février aux Éditions du Sous-sol. Son autrice, Adèle Yon, normalienne et chercheuse en études cinématographiques, y retrace un destin individuel pris dans les filets d’une époque et de ses normes.
Le livre met en lumière l’histoire d’une femme internée dans les années 1960, non pas en raison d’un trouble psychiatrique avéré, mais pour avoir transgressé les attentes liées à son genre et à son milieu social. Une mécanique de mise à l’écart dans laquelle s’articulent autorité médicale, silence familial et contrôle patriarcal. « Une situation dans laquelle le système va broyer l’individu », souligne le jury, qui évoque les liens avec certaines réalités encore observables dans les audiences d’hospitalisation d’office.
Le jury a également salué la composition « hybride » du roman, mêlant récit personnel, démarche documentaire et réflexion analytique. Cette forme, jugée proche de celle d’un dossier d’instruction, fait écho aux exigences de l’enquête judiciaire : « Sa capacité à ordonner les pièces d’un lourd dossier fait écho à notre travail quand nous préparons un procès », note le communiqué.
Adèle Yon, née en 1994, a su transformer une recherche universitaire en un premier livre salué pour sa force littéraire et sa rigueur. Elle recevra une dotation de 5000 € grâce au soutien de la Société de Courtage des Barreaux et de l’Ordre du Barreau de Marseille.
Le Prix littéraire du Barreau ne récompense pas exclusivement des textes ayant un lien direct avec le droit : il s’intéresse à des œuvres qui interrogent des enjeux contemporains que les avocats peuvent rencontrer dans leur pratique. Cette année, six romans étaient en compétition. Outre celui d’Adèle Yon, figuraient dans la sélection :
Ceux que la nuit choisit de Joris Giovannetti (Denoël)
La Longe de Sarah Jollien-Fardel (Sabine Wespieser)
La Profondeur de l’eau de Jessica Martin, pseudonyme de François Beaune (Albin Michel)
Badjens de Delphine Minoui (Seuil)
Un perdant magnifique de Florence Seyvos (Éditions de L’Olivier)
La remise du prix aura lieu dans le cadre du festival Oh les beaux jours !, le mercredi 28 mai à 18 h 30, au Théâtre de La Criée. Elle sera suivie d’une rencontre avec l’autrice et Marion Brunet. Adèle Yon participera également à une discussion avec la psychanalyste Laurie Laufer, le lendemain à 16 h au Conservatoire Pierre Barbizet.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Crédits image : Adèle Yon © Charlotte Krebs
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 06/02/2025
416 pages
Editions du Sous sol
22,00 €
Paru le 02/01/2025
473 pages
Editions Denoël
23,00 €
Paru le 09/01/2025
153 pages
Sabine Wespieser Editeur
18,00 €
Paru le 02/01/2025
336 pages
Albin Michel
20,90 €
Paru le 19/08/2024
160 pages
Seuil
18,00 €
Paru le 03/01/2025
141 pages
Editions de l'Olivier
19,50 €
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