Les ponts du mois de mai n'empêchent pas France Culture d'inviter ses auditeurs à prêter l'oreille aux écrits et aux discours d'auteurs et d'autrices. Du lundi 5 mai au dimanche 11 mai, Nathalie Quintane, Adrien Bosc ou encore Irène Frain seront conviés sur les ondes de la station publique.
Du lundi au vendredi de 12h à 13h30
Jeudi 8 mai :
La rencontre :
Avec Nathalie Quintane, autrice, pour Chemoule, un chat français (POL)
Du lundi au vendredi de 15h à 16h
Lundi 5 mai : Le labyrinthe poétique du poète nigérian Christopher Okigbo
Avec Christiane Fioupou, traductrice du recueil et Sofia Dati, petite-fille de Christopher Okigbo
Mardi 6 mai : Tristan Egolf, écrivain météore
Avec Adrien Bosc pour L’invention de Tristan (Stock)
Mercredi 7 mai : Les Mille et une nuits : l’aventure littéraire d’Antoine Galland
Avec Irène Frain pour L'Or de la nuit (Julliard)
Jeudi 8 mai : Johnny Depp Vs Amber Heard : un procès, mille fictions
Avec Elisabeth Benoit pour Toronto (POL)
Vendredi 9 mai : Dans la bibliothèque d'Anne Quéffelec
Du lundi au vendredi de 21h35 à 22h
Mythologies de Roland Barthes (Rediffusion)
Réalisateur Jean Couturier
Dans ce volume paru pour la première fois au Seuil en 1957, Roland Barthes décrypte les mythes dont se nourrit la vie quotidienne, avec le souci de réconcilier le réel et les hommes, la description, l'explication, l'objet et le savoir.
Au travers de la DS, du bifteck-frites, du strip-tease ou du plastique, les Mythologies ne sont pas seulement un formidable portrait d'une France entrant, avec les années cinquante, dans la culture de masse moderne, elles sont aussi l'invention d'une nouvelle critique de l'idéologie : d'une part celle-ci ne loge pas dans les grandes abstractions, mais dans les objets les plus quotidiens, d'autre part elle n'appartient pas au monde des idées, elle est d'abord langage, ou plus précisément un certain système de langage que seule une sémiologie — une science des signes — est en mesure de décrypter.
Mythologies, de Roland Barthes, est paru aux éditions du Seuil
Avec notamment Marc Henri Boisse, Karine Adrover et Olivier Chauvel
Lundi 05/05/2025 Episode 6 : Martiens. Astrologie. Jouets.
« Le mystère des soucoupes volantes a d’abord été tout terrestre, on supposait que la soucoupe venait de l’inconnu soviétique, de ce monde aussi privé d’intentions claires qu’une autre planète… »
Mardi 06/05/2025 Episode 7 : Le strip-tease. L’homme-jet. Vin et lait.
« Le strip-tease est fondé sur une contradiction : désexualiser la femme dans le moment même où on la dénude. Comme si l’érotisme restait ici une sorte de terreur délicieuse dont il suffit d’annoncer les signes rituels pour provoquer à la fois l’idée de sexe et sa conjuration. »
Mercredi 07/05/2025 Episode 8 : Les Romains au cinéma. Bichon chez les nègres.
« Paris Match nous a raconté une histoire qui en dit long sur le mythe petit-bourgeois du nègre. La science va vite et droit en son chemin, mais les représentations collectives ne suivent pas, maintenues stagnantes dans l’erreur par le pouvoir, la grande presse et les valeurs d’ordre. »
Jeudi 08/05/2025 Episode 9 : Le monde où l’on cache.
« La justice est ce corps d’une transgression possible. C’est parce qu’il y a une loi que le spectacle des passions qui la débordent a tout son prix. »
Vendredi 09/05/2025 Épisode 10 : L’écrivain en vacances.
« Gide lisait du Bossuet en descendant le Congo, cette posture résume assez bien l’idéal de nos écrivains en vacances photographiés par Le Figaro. Joindre aux loisirs banals, le prestige d’une vocation que rien ne peut arrêter, ni dégrader. »
Le samedi de 15h à 15h30
Conversation avec Lena Merhej et Selim Nassib pour leur roman graphique Le génie de Beyrouth, vol 1, rue de la Fortune de Dieu aux éditions Dargaud et avec l’autrice Dima Abdallah qui publie D’une rive l’autre aux éditions S. Wespieser.
Le samedi de 21h à 22h
Fire of émotions
Niagara 3000 de Pamina de Coulon
Réalisation Chisitophe Hocké
Avec Pamina de Coulon
« Niagara 3000 est un essai parlé dans lequel les thématiques se superposent et se recouvrent l’une l’autre comme une sédimentation dans un lit de rivière, chaque partie est distincte, mais toutes forment le tout cohérent, la fondation du discours, sur laquelle je m’appuie dans un seul souffle pour faire couler les idées et les émotions mélangées, toutes colorées par les différents limons.
Niagara 3000 est une conjuration, une méthode de soin, de prise d’énergie et de rétablissement d’un rapport de force, même moindre, même juste fait de précisions et de langage, qui a l’image des glaciers ont une capacité d’existence et de transformation toujours minimisée et rabaissée.
Niagara 3000 est une méthode pour essayer de vivre le monde que l’on veut au sein
du monde que l’on a, pour retrouver de la latitude face à tout ce qui est fait en notre nom, tout en ne perdant pas de vue qui sont les véritables responsables de TERRE MORTE EAU MORTE et des déluges de violences qui en découlent.
Niagara 3000 est une pièce où l’on rit et l’on pleure ensemble et dans son coin, où l’on aime la vie et les fleurs et on est prêtes à se lancer entières dans la bataille pour ne pas abandonner ce qui nous tient à cœur au plus profond de notre petit nous-mêmes. Niagara 3000 est une méthode, un essai parlé, pro-bougie et post-ironique. “
P. de C.
Cette pièce, 4e volet de Fire of Emotions, vaste recherche transdisciplinaire que Pamina de Coulon a entamée en 2014, avec comme point de départ des questionnements politiques et philosophiques sur le rapport des humains au temps, ainsi que les différentes conceptions et expériences que l’on en a. Elle a été créée en 2023 — production : Bonne Ambiance, co-production : feu Le Magasin des Horizons de Grenoble (2017 et 2020) et l’Arsenic-Lausanne.
Pamina de Coulon se réfère aux Alpes et au Rhône pour définir d’où elle vient et situer où elle est.
Autrice et performeuse, sa forme d’expression principale est la parole, qu’elle articule dans l’essai parlé : une forme orale de non-fiction créative.
Par ailleurs, elle fait aussi pousser des fleurs et des patates, lutte contre le nucléaire et le capitalisme patriarcal en général.
Elle vit avec une maladie chronique qui lui procure une expérience spécifique à la fois de la douleur et du validisme inquestionné de nos sociétés occidentales, le fait que tout soit organisé autour de corps ‘en forme’.
Le dimanche de 21h à 22h
Cycle Marguerite Duras (Rediffusion)
India Song De Marguerite Duras
Réalisation Georges Peyrou
C'est l'histoire d'une création sonore et radiophonique qui précéda une création cinématographique. India Song est né de l'amitié d'Alain Trutat (alors responsable des émissions dramatiques sur France Culture, et créateur de l'ACR) et de Marguerite Duras. Alain Trutat a toujours œuvré pour mêler la radio aux autres disciplines artistiques, pour l'ouvrir aux écrivains, aux artistes, à la création sous toutes ses formes. En bref, pour que la radio ne reste pas une affaire de spécialistes. C'est ainsi qu'il donna la possibilité à Marguerite Duras, de créer India Song à la radio, accompagnée d'une équipe de réalisation. Elle fabriqua cette bande sonore dans la perspective du film à venir, celui que nous connaissons aujourd'hui, et qui reste légendaire, avec les voix inoubliables de Delphine Seyrig et Michael Lonsdale.
À la radio, Duras confia le rôle d'Anne Marie Stretter à Vivianne Forrester, écrivain, qui publia plus tard, un très beau récit dans un numéro spécial du Magazine littéraire, sur le tournage radiophonique d'India song. En voici quelques extraits : « Je me souviens du saisissement, de ce ‘ravissement’, à la première lecture d'India Song, où Lol V. Stein et en palimpseste, le vice-consul, Anne-Marie Stretter, Michael Richardson, la mendiante de Savannakhet, palpitaient dans les vestiges de leur propre récit happé, interrogé par des voix qui le décantaient, l'offraient à ses propres échos, lui conféraient une acuité nouvelle. Et puis la navigation de ces voix, leur turbulence pure, leur mélodie véhémente émise à la radio. Je me rappelle Marguerite me proposant de jouer à la radio le rôle d'Anne Marie Stratter et moi l'acceptant comme le plus beau, le plus surprenant des cadeaux. Et cette volupté de dire un texte qui n'était pas de moi, dont je n'avais pas pris le risque, où je pouvais d'autant mieux laisser passer toutes les voix d'Anne-Marie Stretter, ses silences. La musique interdite, érotique et la science nouées, oscillantes dans la gorge d'Anne-Marie Stretter. Le texte en abyme de Marguerite Duras, le texte remué d'autres textes, eux-mêmes évoquant tant de mémoires, d'absences possibles, semblait tout englober, contenir, enserrer jusqu'au déchirement, au déferlement du cri interdit, qui d'ordinaire, en permanence, n'en finit pas de se taire et de tout imprégner. Ce cri, je me souviens de Lonsdale le hurlant, le modulant, le voyageant dans la cour de la Maison de la Radio. Toute la souffrance, les opéras du monde, dans le viol des mutismes coercitifs, à travers le corps, la voix du vice-consul. Michael se ployait, s'agenouillait, se relevait, se balançait, portait le son de la détresse, de la protestation, de l'aveu, de la clameur enfin déchaînés. J'assistais avec Marguerite, Claude Régy et Georges Peyrou à cette supplication comme on y assiste toujours, séparée par une vitre du lieu où elle appelle et s'achève. » Vivianne Forrester
Avec Marguerite Duras (narratrice), Vivianne Forrester (Anne-Marie Stretter)
Et notamment Alain Adair, Louis Amiel et Jean-Pierre Andrean
Musique originale Carlos d'Alessio
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 08/05/2025
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Paru le 09/04/2025
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