Netflix a annoncé la date de diffusion de la très attendue saison 2 de Sandman, qui conclura cette adaptation de la célèbre œuvre de Neil Gaiman — malgré les accusations de violences sexuelles formulées contre l’auteur par plusieurs femmes. La plateforme, qui a par ailleurs annulé Dead Boy Detectives - autre série tirée de l’univers du Britannique -, après une seule saison, maintient donc Sandman, mais pour un ultime chapitre.
Le 18/04/2025 à 17:47 par Hocine Bouhadjera
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Publié le :
18/04/2025 à 17:47
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Il sera scindé en deux volumes : le premier, comprenant six épisodes, sera mis en ligne le 3 juillet prochain, tandis que le second, composé de cinq épisodes, arrivera le 24 juillet.
Le teaser dévoilé récemment laisse entrevoir une réunion des Éternels, avec les retours attendus de Death (Kirby Howell-Baptiste), Desire (Mason Alexander Park) et Despair (Donna Preston). La famille s’agrandit avec l’introduction de nouveaux membres : Destiny (Adrian Lester), Delirium (Esmé Creed-Miles) et The Prodigal (Barry Sloane).
Après avoir reconstruit son royaume dans la saison 1, Dream - interprété par Tom Sturridge - devra faire face aux conséquences de ses actes passés... Dans cette dernière saison, les spectateurs feront la rencontre de dieux nordiques tels qu’Odin (Clive Russell), Thor (Laurence O’Fuarain) et Loki (Freddie Fox), mais aussi de créatures féeriques comme Puck (Jack Gleeson), Nuala (Ann Skelly) ou Cluracan (Douglas Booth).
Sandman constitue une œuvre majeure de la bande dessinée contemporaine, écrite par Neil Gaiman et publiée entre 1989 et 1996 chez Vertigo, un label de DC Comics. Le récit graphique mêle fantastique, mythologie, horreur et littérature dans un univers riche.
L’histoire suit Dream, aussi appelé Morphée ou le Seigneur des Rêves, l’un des sept Éternels, entités anthropomorphiques représentant des concepts fondamentaux (Death, Desire, Despair, Delirium, Destiny, Destruction et Dream). Capturé au début du XXe siècle par un occultiste, Dream parvient à s’échapper après plusieurs décennies de captivité. Il entreprend alors de reconstruire son royaume et réparer les conséquences de son absence, tout en confrontant ses propres failles.
Sandman est salué pour sa narration littéraire, son érudition, sa poésie visuelle et la profondeur psychologique de ses personnages. L’œuvre convoque aussi bien Shakespeare que les mythes antiques, les contes populaires ou la culture gothique. Elle a contribué à légitimer la bande dessinée comme un art à part entière. Récompensée par de nombreux prix (dont le World Fantasy Award), la série est considérée comme l’un des piliers du roman graphique moderne.
Si la série fait quasi l'unanimité, son auteur est tombé de son pied d'estale : depuis l’été 2024, les accusations visant Neil Gaiman se multiplient. Plusieurs femmes dénoncent des violences sexuelles perpétrées par l’auteur britannique, dans un contexte de pratiques BDSM non consenties. L’affaire a récemment pris une nouvelle ampleur : Scarlett Pavlovich, première à avoir témoigné à visage découvert en juillet 2024, a désormais déposé plainte devant plusieurs cours fédérales américaines. Elle accuse Neil Gaiman de viol, coercition et trafic d’être humain, et vise également son ex-épouse Amanda Palmer dans la procédure.
Les plaintes ont été déposées dans les États du Wisconsin - où réside l’auteur -, du Massachusetts et de New York, territoires entre lesquels Amanda Palmer aurait résidé. Les faits dénoncés se seraient produits en 2022, en Nouvelle-Zélande, dans une résidence appartenant à Neil Gaiman.
Scarlett Pavlovich affirme avoir rencontré Amanda Palmer en 2020, à Auckland, alors qu’elle vivait sans abri. Cette dernière l’aurait hébergée chez le couple, lui confiant des tâches ménagères et la garde de leurs enfants. C’est dans ce contexte qu’une première agression sexuelle aurait eu lieu, dès la première nuit de rencontre avec Neil Gaiman, en février 2022, dans la salle de bain du domicile.
Neil Gaiman a reconnu un contact physique, parlant de « câlins » et de « baisers », ainsi que d’une relation sexuelle consentie, limitée à « des pénétrations digitales » durant les trois semaines suivantes. Scarlett Pavlovich, elle, décrit des « pénétrations sexuelles violentes et dégradantes ».
La plainte affirme aussi qu’Amanda Palmer aurait « présenté et mis à disposition » Scarlett Pavlovich à son mari, en toute connaissance de cause. Elle est donc également accusée de trafic d’être humain. L’ex-couple aurait versé de l’argent à Scarlett Pavlovich, notamment pour l’aider à payer un loyer, mais selon la plaignante, cette aide servait à maintenir une relation d’emprise, sous prétexte de soutien à sa carrière littéraire.
Dans sa plainte, Scarlett Pavlovich évoque également le fait que l’ex-épouse de l’auteur lui aurait confié que douze autres femmes avaient rapporté des comportements similaires, suggérant ainsi que Gaiman pourrait être un agresseur en série. Elle réclame 7 millions de dollars de dommages et intérêts.
Elle a également signalé ces faits en Nouvelle-Zélande, où une plainte a été déposée mais classée sans suite, Amanda Palmer ayant, selon la plaignante, refusé de coopérer avec les autorités.
Neil Gaiman, de son côté, a qualifié Scarlett Pavlovich de « fantaisiste qui a fabriqué un récit d'abus ». Pour appuyer ses propos, l’écrivain a fourni des captures d’écran de conversations WhatsApp avec la plaignante, affirmant que ces échanges témoignent du caractère consensuel de leur relation. Les avocats de Neil Gaiman ont également décrit les accusations comme une « supercherie », estimant qu’il s’agit d’une tentative de détruire sa réputation par des allégations « fausses, minutieusement détaillées, et inventées ».
Le témoignage de Scarlett Pavlovich rejoint celui de Caroline Wallner, une autre femme interrogée dans le cadre de l’enquête menée par le média britannique Tortoise. Caroline Wallner résidait depuis 2014 dans une dépendance de la propriété de Gaiman à Woodstock, New York, et travaillait pour le couple. Après son divorce, elle se serait retrouvée dans une situation financière difficile. Elle rapporte que Gaiman lui aurait réclamé des faveurs sexuelles sous la menace de perdre son logement.
À ce jour, neuf femmes accusent Neil Gaiman de violences sexuelles et de pratiques BDSM non consenties. Huit d’entre elles ont témoigné dans un long article publié le 13 janvier par le New York Magazine. Le lendemain, le Britannique a pris la parole sur son blog pour démentir fermement : « Je n’ai jamais participé à une activité sexuelle non consensuelle avec quiconque. Jamais. » Il y reconnaît cependant avoir été « profondément égoïste » et négligent vis-à-vis des sentiments d’autrui.
Il a été abandonné par la majorité de ses éditeurs anglo-saxons : Dark Horse Comics a annulé la publication de la série de bandes dessinées Anansi Boys, tandis que HarperCollins et W.W. Norton ont officiellement annoncé la fin de leur collaboration avec l’auteur.
Ces allégations ont également eu des répercussions majeures sur les projets audiovisuels inspirés de son œuvre. La série Good Omens, diffusée sur Prime Video depuis 2019, ne connaîtra pas de troisième saison. En guise de conclusion, un épisode spécial de 90 minutes sera tourné en 2025 en Écosse, avec Michael Sheen et David Tennant reprenant leurs rôles d’Aziraphale et Crowley. Disney a également mis en pause le développement du film tiré du roman L’Étrange Vie de Nobody Owens.
Crédits photo : Netflix
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Par Hocine Bouhadjera
Contact : hb@actualitte.com
1 Commentaire
Luna
19/04/2025 à 15:32
Netflix, ce gros balaise du streaming, augmente généreusement ses tarifs de 33% avant la taxe Trump de 20% sur tous les services numériques et vous osez appeler ça une polémique.