Comme chaque semaine, la littérature est au coeur des programmes de France Culture. Du lundi 21 avril au vendredi 25, retrouvez de la bande dessinée avec David Prudhomme, une enquête intime avec Sophie Divry, du théâtre avec un Shakespear revisité, et toujours de la poésie avec Wajdi Mouawad.
Le lundi 21 avril : Débat critique, avec Antoine Guillot et Lucie Servin, autour de deux bandes-dessinées Krimi de Alex W. Inker (dessinateur) et Thibault Vermot (scénariste) (ed. Sarbacane), et Moheeb sur le parking de Clara Lodewick (ed. Dupuis, coll. Les Ondes Marcinelle).
La rencontre, avec Marianne Alphant, écrivaine, pour L'Atelier des Poussières paru chez POL.
Le jeudi 24 avril : rencontre avec David Prudhomme, auteur et dessinateur de bande dessinée, pour Rébétissa (l’antidote) (Futuropolis)
Le lundi 21 avril : Mémoire d’un monde confiné, avec Sophie Divry pour Pour tout le monde en même temps (Seuil)
Le mardi 22 avril : La ligne (L'Olivier), un inédit en français d’Aharon Appelfeld. Avec Valérie Zenatti traductrice d’Aharon Appelfeld et Olivier Cohen, éditeur.
Le mercredi 23 avril : Le théâtre infiltre la bande dessinée, avec Genis Rigol pour Brunilda à La Plata (Rivages)
Le jeudi 24 avril : Écrire l’histoire au présent, avec Malika Rahal pour Mille histoires diraient la mienne (EHESS)
Le vendredi 25 avril : Dans la bibliothèque de René Frydman.
L’Instant poésie de Wajdi Mouawad, une collection conçue par Camille Renard et réalisée par Christophe Hocké.
Wajdi Mouawad, directeur de théâtre, comédien, dramaturge et écrivain accorde aux mots une importance particulière et la poésie en est un des phares. Tout le mois d'avril, il nous présente son Instant poésie.
Pour cette 4ème semaine : Charles Baudelaire. « Recueillement » lu par Adama Diop ; Philippe Jaccottet, « L’insurrection au-delà des chesnaies » lu par Adama Diop ; Anne-Claire Legendre, « Les vérités abstraites pleuvent des étoiles », lu par Wajdi Mouawad ; Constantin Cavafy. « Vigueur » lu par Adama Diop ; Hyam Yared, poème sans titre, lu par Shady Nafar
Balzac, l'invention d'une esthétique, réalisé par Blandine Masson, avec Mathieu Bénézet, Philippe Morier Genoud, Mohamed Rouabhi, Marie Armelle Deguy, Jean Pennec, Michel Robin, Francine Bergé, Marie Armelle Deguy.
« Balzac présente et expose dans son oeuvre un certain nombre de théories esthétiques, mais l'écrivain, l'auteur de la Comédie humaine sait que pour bâtir son oeuvre il doit faire, quant à lui, le deuil des théories et illusions esthétiques qu'il prêtera à ses personnages, il y a chez Balzac, une esthétique de la désillusion.
Balzac éprouve une passion du génie, mais il sait que le génie fait courir à son auteur et à son entourage et, plus avant à l'organisation de la société, un danger, c'est le mauvais danger, c'est ce mauvais danger que l'on rencontre, par exemple, dans La Recherche de l'absolu ou dans Massimilla Doni, aussi Balzac, par un mouvement de feinte, va-t-il installer son oeuvre dans un réalisme de surface, face à ce qu'il faut bien nommer une esthétique du gouffre telle qu'elle se révèle, par exemple, dans Louis Lambert et dans sa fin tragique.
Telle est la tâche du roman, trouver une stratégie pour conjurer le danger du génie, son excès, c'est un peu comme si Balzac capitalisait le roman sur et dans une seule tête : la sienne!
Telle est la lutte comme avec le soleil, le mauvais soleil ! Une lutte qui entend une esthétique de la profondeur, de la concentration et de l'excès, telle que, dans Les Illusions perdues, Lucien, personnage emblématique, s'abolisse littéralement... »
Lundi 21 : Episode 1 « la désillusion romanesque »
« Les idées exprimées par Balzac, par ses personnages, sont des idées qui se brisent au contact de la force brutale du capitalisme. Le roman stigmatise les personnages comme personnages d’une désillusion plus générale, celle de Balzac lui-même. »
Mardi 22 : Episode 2 « Le génie et son mauvais danger »
« La Comédie humaine emporte une passion du génie pour le génie, pour le danger que le génie fait courir à son entourage, à lui-même et, plus avant, à l’organisation de la société. Par sa puissance créatrice, le génie balzacien est une menace portée au cœur même de la société. »
Mercredi 23 : Episode 3 « L’excès, l'abîme »
« Tous les romans de Balzac sont les romans d’un homme particulier, mais cet homme particulier est engendré par le fait même d’écrire, par l’esthétique de l’écrivain, une esthétique du cycle et de la circonvolution, du transport et du débordement… »
Jeudi 24 : Episode 4 « Des corps sans tête, le génie manquant »
« Balzac est sans discontinuer à la recherche du génie, un génie qui puisse conjurer les mauvais dangers de l’être en particulier, et ce mauvais danger, l’auteur le transportera jusque dans l’existence et le fonctionnement des groupes sociaux. »
Vendredi 25 : Episode 5 « Un désir d'œuvre »
« L’artiste, aux yeux de Balzac, est un artiste qui doit se sacrifier lui-même, au risque du suicide. Sur ce point crucial de son œuvre, Balzac se montre irrémédiablement romantique. »
Avec Adrien Genoudet, romancier, éditeur, historien pour évoquer Enfant vu de dos (Sun Sun éditions, collection Fléchette) et Maylis de Kerangal, romancière pour la parution de La valise noire (Sun Sun éditions, collection Fléchette, 2024)
Angle mort de Sylvie Granotier, réalisé par Michel Sidoroff
« Souvent tentée de m’essayer au roman à énigme, j’en ai saisi l’occasion en écrivant la pièce radiophonique : Angle Mort
Fausses pistes, chausse-trapes et retournement final, à ma façon, sans tricher mais en jouant sur le mensonge qui fonde la vie privée et sociale.
Eléonore, la victime, est une femme riche d’une soixantaine d’années. Elle a élevé trois enfants, Alice, sa fille légitime, Luc, devenu récemment le fiancé d’Alice et François qu’elle a sorti de la misère. C’est ce dernier qui trouve le cadavre de sa bienfaitrice gisant dans son salon, au pied de l’escalier. Coupable idéal, il est immédiatement incarcéré mais proteste avec véhémence de son innocence. La vieille femme de ménage, madame Parmentier, en dit trop ou pas assez. L’excentrique avocate de François, Prudence, tire les ficelles pour mieux les emmêler et Luc et Alice règlent leurs comptes.
Trois héritiers, trois suspects.
La clé de l’énigme est dans l’angle mort. »
Avec Nathalie Blanc (Prudence ), Brigitte Faure (Mme Parmentier), Sonia Manson (Alice), Thibault Vinçon (François ), Philippe Weissert (Luc), et les voix de : Catherine Artigala, Marc Léonian, Corinne Rousseau
À l’occasion de la 77ème édition du Festival d’Avignon, dont l’anglais était la langue invitée, ARTCENA – centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre, a invité quatre auteurs ou autrices d’aujourd’hui à revisiter Shakespeare à travers quatre textes commandés par France Culture. Ces textes ont ensuite été enregistrés en studio pour France Culture par le réalisateur Tidiane Thiang.
Dans cette Saison Anglaise proposée par ARTCENA en partenariat avec France Culture, quatre auteurs - Claudine Galea, Fabrice Melquiot, Lola Molina et Christophe Fiat - relèvent le défi d’imaginer la vie de personnages emblématiques de Shakespeare, ancrés dans notre époque. Chaque texte nous transporte dans un univers où l’imaginaire shakespearien se mêle à la réalité contemporaine, avec des résonances poignantes et souvent surprenantes.
Lear for real, de Claudine Galea, réalisé par Tidiane Thiang, avec Hervine de Boodt et Dominique Pinon : Un vieux père, en proie à la folie dans une EHPAD et les appels constants passés à sa fille. Un soliloque à deux voix, intense, tragi-comique et aux accents beckettiens.
« Lorsque ARTCENA et France Culture m’ont fait la proposition d’écrire pour « Les douze heures des auteurs à Avignon » à partir d’un personnage de Shakespeare, j’ai pensé à Lear, ma pièce préférée de l’auteur anglais. Des circonstances personnelles ont mis en écho la vie d’un homme placé en Ehpad, et les appels constants passés à sa fille, tragi-comiques. Ce vieil homme monstrueux fait, sans le vouloir, un numéro de clown. Il nous exaspère et nous bouleverse tout en nous faisant hurler de rire. »
Puis La Fêlée, Tombeau d’Ophélie, de Fabrice Melquiot, avec Aurore Frémont : dans La Fêlée, Fabrice Melquiot projette Ophélie loin d’Hamlet - Ophélie l’amoureuse éconduite, l'humiliée, la noyée - aux confins d’un cauchemar féminin où désespoir et rébellion se répondent. Debout comme pour la première fois, clamant son droit à la lumière, Ophélie est toute femme qui tremble.
Ensuite, Puck, que la nuit commence enfin, de Lola Molina, avec Guillaume Mika, Cécile Arnaud, Pauline Ziadé, Christophe Paou et Charlie Nelson : Puck s’est hissé jusqu’au 21ème siècle et a trouvé refuge dans un bar des grands boulevards : L’After aux étoiles. Le lieu abrite les espèces en voie de disparition, les rêves et la musique. Dehors : un monde militarisé et ultra-capitaliste. Puck, qui n’a rien perdu de son goût pour le hasard et de son envie de s’amuser un peu avec le monde, va quitter la boîte quelques heures avec deux capsules : l’une explosive, l’autre euphorisante…
Enfin, Juliette rêve d’être une astronaute, de Christophe Fiat, avec Jessica Jaouiche, Léone Métayer et Sohan Pague : Dans Juliette rêve d’être une astronaute, Christophe Fiat modernise Roméo et Juliette en suivant une Juliette de 18 ans, perdue dans ses réflexions sur l’amour, la solitude et l’avenir. Depuis son balcon parisien, elle interroge ses relations et son rôle face à la crise climatique, oscillant ainsi entre rêve d’évasion et réalité oppressante. Une immersion poignante dans les tourments d’une génération en quête de sens dans un monde où la musique et Greta Thunberg sont peut-être les dernières boussoles.
Crédits image : William Shakespeare, attribué à John Taylor — Official gallery link, Domaine public
Par Dépêche
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