Les bibliothèques municipales de la Ville de Paris disposent d’un fonds de plus de 20 millions de documents, dont plus de la moitié fait l’objet d’un emprunt chaque année. Au sein de cette offre riche et variée, certains ouvrages rencontrent un succès particulièrement fort auprès du public. Qu’il s’agisse d’albums jeunesse, de romans adolescents ou de lectures pour adultes, quels ont été les titres plébiscités par les usagers parisiens en 2024 ?
Le 15/04/2025 à 13:41 par Hocine Bouhadjera
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15/04/2025 à 13:41
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Avec Mortelle Adèle – L’Enfer c’est les autres en tête de tous les classements, la série de Mr Tan et Miss Prickly s’impose une fois de plus comme la référence de la bande dessinée pour enfants. Plus : l'album est le livre le plus emprunté en 2024, avec 1746 emprunts.
D'autres titres de la série trustent également les premières places, toujours dans la catégorie bande dessinée pour enfants : Jurassic mamie (tome 16), Ça sent la croquette (tome 11), Prout atomique (tome 14) ou encore À la pêche aux nouilles ! (tome 12). Tous confirment le succès phénoménal de cette fillette pas comme les autres...
Dans la catégorie livres jeunesse, la série Max et Lili de Dominique de Saint-Mars (Calligram) continue de faire recette. En abordant des sujets de société à hauteur d’enfant – de la peur du noir à l’usage des téléphones portables – ces petits albums mêlant bande dessinée et réflexion pédagogique séduisent toujours autant parents et enfants. Parmi les tomes les plus empruntés : Max et Lili ont des pouvoirs magiques (852 fois), sont accros au portable, ou encore veulent soigner tout le monde.
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La littérature dite ado fait la part belle aux intrigues fantastiques et aux énigmes adolescentes. Le Prince cruel de Holly Black (Rageot), premier tome de la trilogie Le Peuple de l’air, domine les emprunts (244 lecteurs) avec son univers de fæs cruels et fascinants. La suite, Le Roi maléfique, figure également dans le top. À leurs côtés, des thrillers jeunesse à succès comme Inheritance Games de Jennifer Lynn Barnes et Qui ment ? de Karen M. McManus s’imposent, prouvant que le suspense reste un moteur de lecture puissant pour les adolescents. Enfin, La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur, préquel des Hunger Games, séduit aussi bien les nouveaux lecteurs que les nostalgiques de la saga originelle.
Côté adultes, c’est Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea (L’Iconoclaste), Prix Goncourt 2023, qui a été le plus choisi. Une fresque italienne empruntée 900 fois en 2024, qui devance Sur la dalle de Fred Vargas, où le commissaire Adamsberg revient pour une enquête teintée de mystères bretons, et Le Silence et la Colère de Pierre Lemaitre, deuxième volet des Années glorieuses, saga sociale sur fond de Trente Glorieuses.
Enfin, en bande dessinée adulte, L’Arabe du futur de Riad Sattouf (Allary Éditions) s’impose comme la série graphique la plus empruntée. Du premier tome (1978-1984) au sixième et dernier (1994-2011), en passant par le volume 5 (1992-1994), les lecteurs suivent avec fidélité le parcours de ce jeune garçon tiraillé entre les cultures.
Ci-dessous, les titres les empruntés dans les bibliothèques parisiennes, par catégorie :
Pour les enfants
Catégorie : bande dessinée
1. Mortelle Adèle, L’Enfer c’est les autres (tome 2), de Mr Tan et Miss Prickly (Bayard Jeunesse)
2. Mortelle Adèle, Jurassic mamie (tome 16), de Mr Tan et Miss Prickly (Bayard Jeunesse)
3. Mortelle Adèle, Ça sent la croquette (tome 11), de Mr Tan et Miss Prickly (Bayard Jeunesse)
4. Mortelle Adèle, Prout atomique (tome 14), de Mr Tan et Miss Prickly (Bayard Jeunesse)
Catégorie : livres jeunesse
Max et Lili ont des pouvoirs magiques, de Dominique de Saint-Mars (Calligram)
Max et Lili disent que c’est pas de leur faute, de Dominique de Saint-Mars (Calligram)
Max et Lili sont accros au portable, de Dominique de Saint-Mars (Calligram)
Max et Lili veulent soigner tout le monde, de Dominique de Saint-Mars (Calligram)
Max et Lili ont peur du noir, de Dominique de Saint-Mars (Calligram)
Pour les ados
Catégorie : littérature
Le Peuple de l’air, Le Prince cruel (tome 1), de Holly Black (Rageot)
Le Roi maléfique (tome 2), de Holly Black (Rageot)
Inheritance Games, de Jennifer Lynn Barnes (Pocket Jeunesse)
Hunger Games, La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur, de Suzanne Collins (Pocket Jeunesse)
Qui ment ?, de Karen M. McManus (Nathan Jeunesse)
Pour les adultes
Catégorie : littérature
Veiller sur elle, de Jean-Baptiste Andrea (L’Iconoclaste)
Sur la dalle, de Fred Vargas (Flammarion)
Le Silence et la Colère, de Pierre Lemaitre (Calmann-Lévy)
L’Anomalie, d’Hervé Le Tellier (Gallimard)
Le Mage du Kremlin, de Giuliano da Empoli (Gallimard)
Catégorie : bande dessinée
L’Arabe du futur, Une jeunesse au Moyen-Orient, 1994-2011 (tome 6), de Riad Sattouf (Allary)
L’Arabe du futur, Une jeunesse au Moyen-Orient, 1985-1987 (tome 3), de Riad Sattouf (Allary)
L’Arabe du futur, Une jeunesse au Moyen-Orient, 1978-1984 (tome 1), de Riad Sattouf (Allary, Fauve d’or du meilleur album 2015 à Angoulême)
L’Arabe du futur, Une jeunesse au Moyen-Orient, 1992-1994 (tome 5), de Riad Sattouf (Allary)
L’Arabe du futur, Une jeunesse au Moyen-Orient, 1987-1992 (tome 4), de Riad Sattouf (Allary)
Les bibliothèques municipales parisiennes disposent de plus de 20 millions de documents. Parmi eux, 3,6 millions relèvent des bibliothèques de prêt et 16,6 millions des bibliothèques spécialisées. Chaque année, plus de 10,4 millions de prêts sont enregistrés, soit environ 860.000 par mois. Ces chiffres témoignent de la vitalité du réseau et de l’attachement des Parisiens à leurs lieux de lecture.
Avec 154 489 documents en lecture publique, la médiathèque Marguerite-Duras est la bibliothèque de prêt la plus fournie. À l’inverse, la bibliothèque de l’Hôtel de Ville, bien qu’elle conserve plus de 600.000 documents, n’en propose aucun en libre accès au public.
En 2023, les bibliothèques de la Ville de Paris ont enregistré 4,8 millions d’entrées. Si les lecteurs viennent bien sûr pour emprunter, les établissements offrent bien plus : espaces de travail, coins lecture confortables, programmation culturelle dynamique (plus de 4400 animations proposées en 2023), ressources numériques, et même prêt de jeux vidéo à domicile.
Le réseau parisien se compose de 58 bibliothèques de prêt, ouvertes à toutes et tous sur simple inscription, et de 15 bibliothèques patrimoniales ou spécialisées, qui regroupent à elles seules plus de 6,5 millions de documents, souvent rares ou précieux.
Certaines de ces bibliothèques se distinguent aussi par leur architecture remarquable. C’est le cas, entre autres, de la bibliothèque Forney, de la bibliothèque historique de la Ville de Paris ou encore de celle de l’Hôtel de Ville, véritables joyaux patrimoniaux.
Crédits photo : Bibliothèques Ville de Paris (CC BY-NC-SA 2.0)
Par Hocine Bouhadjera
Contact : hb@actualitte.com
5 Commentaires
Pinailleur
15/04/2025 à 18:52
Merci pour cette article très intéressant mais permettez moi de pinailler sur la phrase d'accroche qui est factuellement fausse.
J'imagine que le "plus de la moitié fait l’objet d’un emprunt" est une interprétation du fait que ces 20M de documents génèrent plus de 10M de prêts.
Étant donné que les prêts se concentrent sur les documents les plus attractifs, qui sont empruntés plusieurs fois dans l'année, c'est forcément beaucoup moins de la moitié des titres qui ont été empruntés. Ceci n'enlève absolument rien a la vitalité du réseau !
Luna
16/04/2025 à 06:31
Comme on peut le lire dans ce dernier ouvrage phare, d'une bibliothèque à l'autre " Elles sont des refuges de gratuité dans un monde où tout se monnaie, des havres de silence dans un monde assourdissant. Elles sont le berceau des vocations littéraires, ces lieux magnétiques où naît l’amour des livres, où les étagères pleines de romans et de récits rassurent comme une promesse d’éternité. Mais elles sont aussi les antichambres de l’avenir, ces espaces où l’on se penche sur ses études "
Pas sur son smartphone, j'ai envie d'ajouter et c'est ce qui fait toute la différence.
rez
16/04/2025 à 12:15
un horreur, on nous confirme que le niveau est digne d'un tabac-pmu de petite ville déprimée et sont les mêmes stats que les ventes d'occasion chez momox.
Luna
16/04/2025 à 15:18
Digne d'un tabac-pmu de petite ville peut-être, mais pas tant que ça, quand lire est un art qui ne s'achète pas et où n'importe quel livre jeunesse contient trois fois plus de mots peu fréquents que les contenus télévisés ou que les conversations entre adulte.
taylor lemarchard du côté des Batignolles
17/04/2025 à 13:28
Yann Moix proche de se passer une corde.
Les incompris portent des chemises de droite.
Pull sur les épaules, on vous aimeeuuuuuuuuuuuuuuu