Le prix littéraire Paul-Jean-Toulet révèlera, le 17 mai prochain dans le jardin de la maison Etcheberria à Guéthary, son lauréat. La résurrection de la récompense littéraire est portée par Frédéric Beigbeder, qu'on ne présente plus, et le philosophe Frédéric Schiffter. Il distinguera un auteur ou une autrice de roman, de poésie, d’essai ou de biographie, pour une œuvre publiée au début de l’année.
Le 14/04/2025 à 13:02 par Hocine Bouhadjera
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Publié le :
14/04/2025 à 13:02
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Créé à la mémoire de Paul-Jean Toulet (1867-1920), ce prix avait autrefois compté parmi ses jurés des écrivains tels que Michel Déon ou Jean Dutourd.
La nouvelle mouture du jury est présidée par Frédéric Beigbeder, tandis que Frédéric Schiffter en assure le secrétariat. Y siége également Frédéric Martinez, biographe de Toulet (Une vie en morceaux), Maria Larrea, Florence Châtaignier, Aude Lancelin et Léon Mazzella.
Voici la sélection 2025 :
Jean-Paul Enthoven, Je me retournerai souvent, Grasset
Jean-Louis Ezine, La Chaise, Gallimard
Eva Ionesco, Grand Amour, Robert Laffont
Pierre Michon, J'écris l'Iliade, Gallimard
Frédéric Pajak, Les Etrangers, Noir sur Blanc
Esther Teillard, Carnes, Pauvert
Originaire de Pau, Paul-Jean Toulet mena une vie entre sa terre natale, Paris et de nombreux voyages. Son parcours s’inscrit dans la tradition d’une littérature à la fois élégante et désabusée. Après une période parisienne marquée par les mondanités, l’alcool et l’opium, il s’installe à Guéthary, où il passera les dernières années de sa vie.
Son œuvre, empreinte de mélancolie et de raffinement, se distingue par une écriture ciselée, teintée d’ironie, oscillant entre légèreté et lucidité profonde. Il reste surtout connu pour ses Contrerimes, recueil posthume paru en 1921, dans lequel il sublime une forme poétique singulière, alternant vers courts et longs.
Souvent perçu à tort comme un écrivain régionaliste du fait de son ancrage basque, Toulet propose en réalité une poésie intime et universelle, où la beauté du langage porte une réflexion désenchantée sur la condition humaine.
Déjà initiateur de plusieurs récompenses littéraires, Frédéric Beigbeder a cofondé en 1994 le Prix de Flore avec Carole Chrétiennot, qu’il préside toujours. En 2001, il crée également le Prix Sade, aux côtés de Lionel Aracil.
En janvier dernier, il publiait chez Grasset Un homme seul, un portrait de son père, Jean-Michel Beigbeder (1938–2023), homme discret et cosmopolite, à la croisée entre chasseur de têtes et possible agent de l’ombre. Par ce récit personnel, Beigbeder interroge une génération façonnée par la guerre, fascinée par l’Amérique, tout en dessinant en creux son autoportrait d’héritier.
Né en 1956 en Haute-Volta (actuel Burkina Faso, « pays des hommes intègres »), Frédéric Schiffter s’installe à Biarritz à l’âge de dix ans, après le décès de son père. Philosophe de formation, il a enseigné, pratiqué le surf, et consacre ses moments qu’il qualifie lui-même de « plus précieux » à l’écriture d’essais et de romans.
Son dernier ouvrage, Indispensable précis de détestation du travail, publié au Dilettante, propose une critique radicale du monde du travail, assimilant le salariat contemporain à une forme d’esclavage moderne.
Crédits photo : Prix littéraire Paul-Jean-Toulet
Par Hocine Bouhadjera
Contact : hb@actualitte.com
4 Commentaires
Eric Dubois
14/04/2025 à 18:08
Paul-Jean Toulet fut un poète ( Les Contrerimes) . Là, on a affaire avec cette sélection à de l'escroquerie intellectuelle basé sur du quant à soi germanopratin, avec des gens qui se connaissent bien et qui se décernent entre des prix !
Eric Dubois
14/04/2025 à 19:39
Premier commentaire : à lire l'entre-soi et non le quant à soi.
FredEx
15/04/2025 à 17:52
Que ces familiers de l'anodin aient choisi le gentil Toulet (de Pau) plutôt que le méchant Tailhade (de Tarbes) pour déguster ensemble la cuisse de porc noir (de Bigorre) arrosée de Jurançon (du Béarn) me semble être dans l'ordre des choses… régional, gastronomique et littéraire
virgil audoin lamotte
16/04/2025 à 16:24
"Entre bouffons, on trinque à la médiocrité."
Léo Malet