Rachida Dati marchant dans les pas d'Emmanuel Macron, voilà une image qu'on s'effacerait volontiers de l'esprit. Mais dans un secteur du livre qui se présente volontiers comme artisanal, alors que résolument industriel, dès qu'il se trouve quelques deniers à ramasser, on fait suivre la volonté politique.
Le 12/04/2025 à 22:54 par Nicolas Gary
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Quelle tornade a frappé entre 2016 et 2024, pour que, l’industrie du livre fonde sur le livre d’occasion, plus avide qu’un rapace sur un lagomorphe – déjà pris dans les phares d’une Porsche lancée à toute berzingue ? Qui, aujourd’hui, osera reconnaître qu’un modèle viable existait déjà il y a dix ans ? [lire notre encart en fin d'article : L'idée historique : rémunérer les auteurs]
Un simple prélèvement sur les reventes en ligne. Ni plus ni moins. La Sofia, alors dirigée par Christian Roblin, a enterré le dossier. Béton armé. Silence radio. Personne pour se souvenir de l’initiative de Booxup, en avance de 10 ans sur ces questions – et société depuis enterrée. En revanche, soutenir ReLIRE et le pillage des auteurs, par la numérisation des oeuvres indisponibles, voilà qui mobilisait l'énergie de l'ex-directeur général...
Et les délateurs de Booxup, en 2015 ? Gênés ? Ou simplement disparus du radar ? Ils conduisirent pourtant la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes à déclencher une double enquête visant Booxup en septembre 2015.
Voici comment l’obstination, la vue basse voire l’incurie, l’incompétence et l’immobilisme de 2016 face à une solution désormais saluée unanimement jette l’opprobre sur l’ensemble des structures professionnelles qui restèrent muettes. Car en apprenant que Rachida Dati recyclerait en 2025 la solution Booxup, obéissant à la demande générale de l’interprofession, on hésite : Hypocrisie ? Amnésie ? Ou mensonge organisé ?
Alors maintenant que le Festival du livre de Paris a fermé ses portes, que les réjouissances sont achevées et les annonces faites, regardera-t-on en face les causes profondes de la crise ?
Rappelons-le : taxer, ponctionner ou quel que soit le terme employé, le marché de la seconde main revient à faire l’autruche sur le véritable problème. Les livres se vendent moins, la surproduction a participé à tuer le marché et plutôt que de réfléchir à des solutions pérennes, on se rue sur ce qui ressemble à une poule aux œufs d’or. On dépiautera la poule aux œufs d’or. Et une fois dépecée, on pleurera quand il sera trop tard.
En outre, le modèle du droit de suite, option que privilégierait le ministère de la Culture, n’a jamais vraiment convaincu : « L’idée d’un droit de suite sur le livre d’occasion paraît juridiquement incertaine, techniquement complexe et peu à même de générer une ressource significative », lisait-on dans le Rapport Racine en janvier 2020 (p. 68).
De fait, la directive européenne 2001/29/CE et sa transposition dans le droit français interdisent à quiconque de chercher à exercer un droit sur l’objet-livre, dès lors qu’il a été vendu officiellement une première fois. Changer la loi française impliquera donc de modifier le droit européen : une broutille, n'importe quel juriste le confirmera. « Lorsque la France a créé le droit de suite en 1920, il existait un peu moins de contraintes juridiques sans doute… », reconnaît à ce titre le Médiateur du livre, Jean-Philippe Mochon. Au point que l'on demande son avis au Conseil d'Etat.
Régler la question de la vente d’ouvrages neufs serait une étape cruciale, mais se voiler la face semble la tendance actuelle : puisqu'il existe de l’argent ailleurs, tapons dans le grisbi, plutôt que de s’atteler aux vraies difficultés. Et inventons même au passage une notion de valeur à partager – point sur lequel le SNE bloque dans les négociations avec les organisations d'auteur. Les vendeurs d'occasion, en revanche, ça n'est pas pareil...
À LIRE - Livre d’occasion : pourquoi une taxe n’aidera ni auteurs ni éditeurs
Il est temps d’arrêter de courir après les miettes. Et de repenser la chaîne du livre en profondeur. Parce que même un droit de suite ne générera que de sporadiques millions d'euros. Le marché de l'occasion n'exprime qu'une chose : le malaise de l'industrie et la fuite en avant côté livre neuf : oui, la seconde main se vend industriellement, mais il en va de même et dans des proportions nettement supérieures pour le neuf.
En effet, le marché du livre d'occasion en ligne a connu une croissance significative, représentant près de 20 % des exemplaires achetés en 2022. Cette expansion a suscité des inquiétudes parmi les éditeurs, qui y voient une menace pour le modèle économique du livre neuf.
À LIRE - Livre d’occasion : un éditeur avait trouvé comment rafler le marché
En réponse, des propositions de taxation des ventes de livres d'occasion ont émergé, notamment une taxe de 3 % sur chaque transaction, visant principalement les grandes plateformes de vente en ligne. Cette mesure, soutenue par le Syndicat national de l'édition (SNE), est justifiée par la volonté de protéger le prix unique du livre et de mieux rémunérer les auteurs, éditeurs et traducteurs.
En 2016, la start-up française Booxup, initialement connue pour son application de prêt de livres entre particuliers, a lancé une nouvelle fonctionnalité : une marketplace permettant la vente de livres d'occasion. Dans ce contexte, Booxup a proposé une initiative inédite visant à rémunérer les auteurs sur les ventes d'occasion, un marché traditionnellement exclu de toute rétribution pour les créateurs.
Booxup a proposé de reverser 6 % de son chiffre d'affaires hors taxes, généré par les transactions de livres imprimés entre ses membres, à la Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit (SOFIA).
Cette contribution volontaire visait à soutenir les auteurs en leur assurant une rémunération sur le marché de l'occasion, en l'absence de cadre légal imposant une telle rétribution. Les fondateurs de Booxup ont qualifié cette démarche d'« ubérisation durable », soulignant leur volonté de concilier innovation technologique et équité pour les auteurs.
L'initiative s'inscrivait dans une stratégie visant à se différencier des autres plateformes de vente de livres d'occasion, en mettant en avant une approche éthique et responsable. En proposant une rémunération aux auteurs, Booxup répondait ainsi aux critiques formulées par les professionnels du livre et à instaurer une relation de confiance avec les ayants droit.
Malgré cette proposition innovante, la démarche de Booxup n'a pas abouti. La SOFIA, bien que sollicitée, n'aurai jamais donné suite à l'offre de Booxup au moment de la publication de l'article d'ActuaLitté en septembre 2016.
À l'époque, la complexité juridique entourant la rémunération des auteurs sur le marché de l'occasion, ainsi que l'absence de cadre réglementaire adapté, furent mises en avant pour dresser des obstacles à cette initiative. Mais peut-être la rémunération des auteurs ne comptait pas tant à cette époque – ou le bureau du SNE n'était pas à ce point sur les dents pour trouver comment renflouer les caisses des éditeurs.
Quelques points essentiels de l’étude Le livre d’occasion en France, réalisée en 2022-2023 par le ministère de la Culture et la Sofia, sous la direction de Bertrand Legendre :
• Le prix moyen d’un livre d’occasion est deux fois inférieur à celui du neuf.
À LIRE - Le livre d'occasion en France : la grande étude
• L’achat d’occasion est motivé avant tout par des raisons économiques, rarement écologiques.
• Le livre d’occasion progresse : en 2022, 20 % des livres achetés étaient des occasions, contre 16 % des Français qui en ont acquis au moins un.
• Le volume des ventes d’occasion augmente plus vite que celui du neuf, mais ne représente que 10 % en valeur du marché global, en raison de prix bien inférieurs.
• Environ 25 % des acheteurs combinent neuf et occasion, tandis que 75 % achètent exclusivement des livres neufs.
• 40 % des Français ont déjà revendu un livre ; ce sont surtout des jeunes CSP-, pour gagner un peu d’argent (moins de 50 €/an).
• Une grande part de l’offre concerne des titres épuisés ou publiés il y a plus de 5 ans.
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Par Nicolas Gary
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b4n4
13/04/2025 à 10:00
Les livres sont taxés une première fois si on les taxe une seconde fois voir une troisieme fois et pourquoi pas a l'infini cela devient mafieux.
C'est comme quand on economise de l'argent sur lequel on a payer des impôts on meurt et ensuite on repaye à nouveau une taxe qui va au gouvernement par l'intermédiaire du notaire taxe sur taxe sur taxe sur taxe.
Ca ne devrait etre payé qu'une seule fois.
Jojo
13/04/2025 à 20:19
Le jour de la sortie d'un livre neuf, vous pouvez déjà vous procurer ce livre en occasion. PAs de chronologie des médias. Cela ne défend en rien la rémunération des auteurs, non ?
Observateur
13/04/2025 à 21:32
La chronologie des médias n'existe pas, ne peut pas exister et n'a aucun sens dans le débat du livre d'occasion.
Pour mémoire : ladite chronologie est un dispositif législatif français qui encadre l’exploitation commerciale des œuvres cinématographiques après leur sortie en salle, en organisant dans le temps la disponibilité d’un film sur les différents supports de diffusion (DVD, VOD, télévision, plateformes de streaming, etc.). Elle repose sur le principe d’un étagement dans le temps pour préserver la salle de cinéma comme lieu privilégié de diffusion initiale et pour garantir un équilibre économique entre les différents acteurs de la filière audiovisuelle.
C'est donc un outil juridique strictement lié au cinéma et à sa diffusion sur plusieurs SUPPORTS. Le livre d’occasion est hors de ce système, car il relève d’un cadre juridique différent, où la revente libre prévaut. Il n’y a donc rien de commun entre les deux, si ce n’est une certaine logique de gestion des temporalités commerciales, mais fondée sur des principes économiques et juridiques totalement distincts.
Le livre, une fois publié et mis sur le marché, n’est pas soumis à une exclusivité temporelle selon les canaux de vente (librairies, grandes surfaces, plateformes numériques, etc.).
Une fois qu’un livre a été acheté neuf, son revente d’occasion n’est soumise à aucune régulation chronologique. Il peut être revendu immédiatement, sans condition de délai.
Cette liberté s’explique par le fait qu’en droit français, le droit de distribution d’un éditeur s’épuise après la première vente d’un exemplaire (principe d’épuisement des droits – article L122-3-1 du Code de la propriété intellectuelle). Cela autorise l’acheteur à revendre librement son exemplaire sans demander d’autorisation, contrairement à la diffusion d’un film ou d’une musique.
STOP par pitié avec cette notion pour le livre, c'est de l'enfumage de politiciens (et l'industrie n'en manque pas !).
Jojo
14/04/2025 à 08:17
Ce n'est pas parce que la chronologie des médias n'existe pas pour le livre qu'elle ne peut pas exister.
Et si demain, la majorité des exemplaires d'un livre sont disponibles d'occasion le jour de sa sortie ou les jours qui suivent, comment un auteur pourra encore être rémunéré pour son travail ?
un éditeur vend du papier imprimé, qu'il ne puisse pas prétendre à une rémunération pour la revente d'un objet vendu, c'est compréhensible. Mais que l'œuvre d'un auteur soit lue pour la première fois dans un exemplaire neuf, d'occasion ou prêté en librairie, il est lu pour la première fois. Qu'un petit pourcentage revienne sur le livre d'occasion revienne à son auteur (pas à son éditeur), en quoi ça vous pose un problème moral ?
Observateur
14/04/2025 à 08:39
Vous êtes difficile d'accès...
on parle de changement de support dans la chronologie des médias : où donc voyez vous un changement de support entre un grand format neuf et un grand format d'occasion ?
Je vous aide, il ne s'en trouve pas.
Donc ce débat est faux, trompeur et manipulateur pour le public. Comparaison n'est pas raison, et perseverare dans cette argumentation c'est du diabolicum.
Notez que cela dénote au moins d'un point : il n'existe aucune justification intellectuellement honnête à cette tentative de braquage, sinon la volonté claire de prendre de l'argent là où il s'en génère.
Jojo
15/04/2025 à 08:08
Le braquage, ce sont les plateformes de revente en ligne. Ni les bouquinistes, ni les associations caritatives.
Et "une chronologie des médias", c'est une manière de comparer ce qui se passe avec les œuvres cinématographiques. Il faudrait parler d'une chronologie de l'accès au livre ou trouver une définition nouvelle, adaptée au livre. Qu'une plateforme ne puisse pas solder un livre le jour de la sortie et qu'il puisse y avoir un délai de quelques mois entre neuf et soldé. Le temps que la nouveauté puisse avoir le temps de faire sa vie. Pas qu'elle soit obsolète le jour de sa parution. Avec votre logique, le droit de prêt en bibliothèque est aussi un braquage.
Al
14/04/2025 à 11:27
Bonjour,
Pour qu'un livre se retrouve en occasion, c'est qu'il a été vendu neuf. S'il est proposé à un tarif relativement élevé à l'occasion, c'est qu'il y a une forte demande principalement basée sur un prix du neuf jugé trop élevé. On peut d'abord se féliciter du succès du livre. Les lecteurs (conquis) en parlent autour d'eux et le livre se vend bien en neuf aussi (le fameux bouche à oreille). Je connais encore des gens qui n'achètent jamais de livres d'occasion.
Le principe d'augmenter les tarifs (indirectement - loi Darcos) ou directement (plateforme de reventes de livres d'occasion) ne résout pas les problèmes de fond : surproduction, concurrence de la tablette sur la lecture, etc.
Jojo
15/04/2025 à 08:29
Le prix est trop élevé à cause de la surproduction qui est évidemment responsable de toutes les dérives.
Mais la révolution numérique oblige aussi à revoir le modèle économique du livre. Repenser la place de l'occasion. Les plateformes de revente ne sont ni des bouquinistes, ni des associations caritatives.
Pour reprendre un communiqué de la SGDL à propos d'une étude d'une étude du ministère de la Culture :
"20 % des livres achetés en France en 2022 l'ont été d’occasion (+ 4% par an).
Le chiffre d’affaires des revendeurs de livres d’occasion représentait 350 M€ en 2022, soit près de 10% du chiffre d’affaires du marché du livre neuf, et connaît une croissance exponentielle : +49% en 5 ans, quand le marché du livre neuf stagne, voire régresse (-5,4% en 2023). On observe en effet une « cannibalisation » du marché du livre neuf, porteur d’investissements et d’emplois qualifiés, par celui du livre d’occasion."
Quoi en penser ? Que cette étude et cette société civile délirent ?
Iga Biva
13/04/2025 à 11:03
Pour paraphraser Montesquieu - qui parlait de la Constitution - on ne devrait toucher aux Taxes que d'une main tremblante.
Hélas en France, c'est goulûment qu'on s'agite sur la question. Un fait divers, une loi ! Un problème, une taxe !
Mais, j'ai le droit de rêver, peut-être ne s'agit-il que de gesticulations politiques, pour faire croire à la profession qu'on se bouge ? Aujourdhui, c'est le président du Festival du livre de Paris qui réclame une taxe, pardon une contribution, forcément minime, il parle de 30 centimes ! On sait comment ça commence...
Avant d'aller plus loin, connaît-on l'impact de l'occasion sur la lecture, l'impact d'un prix bas sur l'accès à la culture, la perte de lecteurs induite par l'augmentation du prix moyen ?
Observateur
13/04/2025 à 11:44
Précisément. Mais quand il s'est agi de mettre en place ReLIRE, la numérisation des livres indisponibles, sur un financement par l'Etat, avec un vol caractérisé des auteurs, il fallu la Cour de justice de l'Union européenne pour que finalement le délire prenne fin.
S'il y a de l'argent à prendre, c'est haro sur le baudet.
(montesquieu, pour légiférer en tremblant ?
Jojo
13/04/2025 à 11:20
Il y a du vrai dans ce que vous affiemz mais des failles, aussi !
• Une grande part de l’offre concerne des titres épuisés ou publiés il y a plus de 5 ans.
Et aujourd'hui, sur les plateformes de vente de livres neufs qui sont des sites de revente, vous pouvez acheter d'occasion un livre qui vient d'être publié le jour même ou la veille. Comment est-ce possible ?
Aucune chronologie des médias.
Le livre est une marchandise comme une autre. Le contenu et le contenant ne font qu'un. Sauf que non. C'est un peu plus subtil que ça. L'intérêt d'une taxe sur un livre d'occasion n'est pas le même pour un éditeur (marchand de papier) que pour un auteur (ce qui fait sens et l'intérêt de ce produit fabriqué industriellement). Les lecteurs n'achètent pas seulement des ouvrages pour caler des meubles et décorer des bibliothèques. Ils les lisent et quel est tle prix réel de ce qu'ils lisent ? PAs le prix de l'objet mais le prix du contenu intellectuel, littéraire, poétique, esthétique. Le prix de la dimension immatérielle de la création d'un auteur. Dans un monde aussi matérialiste et utilitariste, comment peut-on rémunérer un auteur autrement qu'avec une taxe sur chaque exemplaire lu ? Qu'ils soit neuf, prêté ou d'occasion ?
Mais pour un auteur qui vient d'être publié, si 20% de ses exemplaires sont immédiatement vendus soldés, quel bénéfice tire-t-il du produit de son travail. Je vous rappelle que les auteurs sont uniquement rémunérés sur les ventes de leurs ouvrages neufs et sur les prêts en bibliothèques. Ils ne sont pas payés pour leur travail mais seulemnt sur le succès réel ou estimé de leurs ventes.
Nicolas Gary - ActuaLitté
13/04/2025 à 11:40
Bonjour
merci de votre intervention : je suppose (à tort peut-être) que vous avez découvert ActuaLitté : la rémunération des auteurs compte parmi les combats que le média a toujours menée. Appropriée et proportionnelle.
L'attaque ne porte pas sur la taxe, mais sur son irréalisme, sur l'arrivisme qui soudainement la sous-tend et sur le fait qu'en montant ce débat en épingle, on continue d'oublier l'enjeu principal : la vente de livres neufs. A ce jour, l'épuisement des droits portant sur l'objet (distinct de son contenu, c'est ce que dit la loi) n'autorise personne à revendiquer le moindre droit.
Mais en effet, comme les lecteurs désertent, l'industrie a trouvé une vache à lait avec l'occasion, vache qu'elle a elle-même créée.
Selma
14/04/2025 à 06:32
En théorie et selon mon expérience, l'auteur est payé entre le chiffre du tirage (ce qui sort de l'imprimerie) et ce qui reste en entrepôt après un temps donné avec une provision dégressive pour les retours.
Bonjour...
14/04/2025 à 07:56
Bonjour...
Oui mais... sur ces 20% ... combien acheteraient le livre au prix du neuf ?... Peu... selon moi...
Le marché d ' occasion... permet à un auteur... d' être lu par un plus grand nombre... N ' est-ce pas là le desir d' un auteur ?!... S ' il veut faire fortune... à lui de se debrouiller... pour accoucher d' un best-seller !...
Pour les autres... qu ' ils negocient des contrats plus fructueux... voire... plus honnêtes !... avec leurs éditeurs !...
Taxer le livre d' occasion... n ' est rien d' autre qu ' une escroquerie !... Surtout qu' on connaît la chanson... 2-3% pour commencer... la suite... on la devine ... Il y a d ' ailleurs lieu de distinguer... entre le pekin lambda... qui en revendant son livre... aura payé... cher... sa seule lecture... et les professionnels de l' occasion... qui... je le suppose... doivent déjà payer des taxes... repercutées... il va de soi... sur leur prix de revente...
Qu ' on arrête de pousser mémé dans les orties !...
Jojo
14/04/2025 à 12:34
L'occasion
"permet à un auteur... d' être lu par un plus grand nombre... N ' est-ce pas là le desir d' un auteur ?!"
Quel cynisme !
Lu par le plus grand nombre et de plus en plus gratuitement. Et votre auteur, il vit d'amour et d'eau fraiche ? Et la recette pour un bestseller, vous croyez qu'un éditeur la connaît et qu'il s'amuse à publier une majorité de livres qui ne se vendent pas juste pour le plaisir ?
Vous vivez sur quelle planète ?
PASSANT
14/04/2025 à 18:03
" De plus en plus gratuitement ...?... Euh...
Supposons un livre vendu 20 euros... Je l 'achète et le revends 10 euros... Mon acheteur le revend 8 euros... et son acheteur le revend 6 euros... à un qui garde le livre... J' ai payé 10 euros... la seule lecture... 2 euros et 2euros et 6 euros... les autres lecteurs... Total 20 euros... Le prix fixé par l ' editeur... L' auteur aura eu 4 lecteurs pour le prix d ' un !... et 3 de ces lecteurs... s' etant défaits de l ' article de commerce... auront payé la seule lecture !... Les editeurs vendent leurs produits... une bonne fois pour toutes... point à la ligne !... Les acheteurs d' occasion... dont l ' immense majorité n' auraient pas acheté le livre neuf... ne lesent ni l ' editeur ni l' auteur... en créant une espece de tontine... Tout ceci n ' a rien à voir avec les droits d' auteur et patin couffin... Déjà... la taxe sur les prêts en bibliothèque... est une escroquerie !... Mais de nos jours... les meninges tournent à plein régime... pour racler tout ce qu ' on peut racler... dans le fond des poches !... Les margoulins de l' edition n ' ont qu' à revenir à de plus saines pratiques...
Envoyé de cette autre planète... dans laquelle vous me voyez... 🪂🛸💬...
Jojo
15/04/2025 à 12:28
Le point de vue d'un consommateur qui se fiche d'un commerce équitable. Vous voyez le livre comme un produit industriel seulement parce que ça vous arrange.
Et non, le droit de prêt en bibliothèque n'est pas une escroquerie.
PASSANT
15/04/2025 à 17:20
Le livre... en tant que vehicule " spirituel "... n ' est peut-être pas de ce monde... mais il est... dans cemonde... et dans ce monde... il est un artefact... qui circule comme tous les autres... au sein de la communauté humaine... et se trouve donc soumis aux mêmes lois des echanges commerciaux... Rien de nouveau sous le soleil ... il en a toujours été ainsi... Il y a quelques jours... je suis tombé par hasard... sur la satire de LUCIEN... " Le bibliomane inculte "... l ' histoire... d' un mec... qui dépense des fortunes à acheter des livres... juste pour épater la galerie... Il ne les lit pas... Satire qui n ' a rien perdu de son actualité... mais je ne la cite que pour faire ressortir... qu' en ce temps-là... le livre etait déjà... un objet... aureolé de tout le prestige qu ' on voudra... comme aujourd' hui encore... mais un objet... de commerce... Un petit souvenir personnel... Il y a bien longtemps... j ' ai été inscrit un an... à une fac de lettres... Tout le premier cours... etait consacré à l' objet livre... dans sa matérialité la moins contestable... sauf par les adeptes de la Maya Universelle !... Ô M !... Donc... D ' un autre côté... on ne peut contester non plus... que pendant longtemps... les droits d' auteur... etaient des plus mal établis... et qu ' on leur tondait sans vergogne la laine sur le dos... Ce n' est plus le cas... quoi que vous ayez l ' air d' en penser... Tout le contraire !... Non contents d ' un droit moral des plus avantageux... en France... les voici pousser des cris d' orfraie... Au vol ! Au voleur !... tels des harpagons ... et reclamer... ce qui n ' est que la confusion du droit moral avec le droit patrimonial... comme l' a très bien fait ressortir... Nicolas GARY... Eh bien... non !...
Si on suit votre logique... jusqu ' au bout... il ne reste plus qu' à supprimer le livre imprimé !... Les livres seraient accessibles sur le seul Internet... et les lecteurs paieraient à la lecture... Comme pour les fims... Car c ' est bien de cela qu' il s ' agit... Taxer le livre d' occasion... c ' est considérer qu' un livre ne peut plus vivre sa belle vie et circuler librement... Tout lecteur doit cracher au bassinet !... Comme les emprunteurs aux bibliothèques !... Voilà les extrêmes où conduit l ' insatiable Cupidité !... Et faire ainsi les poches des acheteurs et revendeurs de livres... ameliorerait-il notablement le sort des auteurs à quia ?... Permettez-moi d' en douter !... Encore un argent sale... qui profiterait aux mêmes qu ' aujourd' hui... suivez mon regard...
Sauf vols caractérisés... un livre d ' occasion... est un livre neuf... qui a été vendu et acheté... au prix fixé par l' editeur... La transaction a été faite... bonjour bonsoir...
Et sur ce... Bonsoir à vous...
Eugène Morel
13/04/2025 à 12:32
Taxe sur les prêts en bibliothèques, maintenant taxe sur la vente de livre d'occasion (modèle d"économie circulaire et de recyclage pendant que l'édition mainstream pilonne à tour de bras et fait sa trésorerie sur le dos des libraires), la clientèle rentière parafiscale du ministère de la culture (SNE, sociétés d'ayant droits rapaces et autres Orsennas se rapproche de la victoire totale, il ne lui reste plus qu'à taxer les boîtes à livres et le boook crossing au nom des bébés phoques (entendez les zauteurs nécessiteux).
Pendant que les à valoirs des pipoles flambent.
Team ActuaLitté
13/04/2025 à 12:34
Ne plaisantez pas : ce serait presque possible
Nous l'avions dénoncé ici : https://actualitte.com/article/106975/droit-justice/hotel-gite-une-redevance-sur-les-livres-proposes-aux-clients
et dans une suite (sans droit cette fois), ici :
https://actualitte.com/article/107796/droit-justice/gite-chambre-d-hotes-la-redevance-sacem-elargie-aux-boites-a-livres
Creative Commons
13/04/2025 à 12:58
Au point où nous en sommes de l'exception culturelle française bien comprise, il y aurait une mesure d'urgence à prendre pour améliorer l'accès au livre et à la lecture : supprimer le Ministère de la Culture. Surtout, que, de toute évidence, ses politiques sectorielles notamment les aides aux auteurs et éditeurs du CNL, n'atteignent pas leurs objectifs, puisqu'on doit sans arrêt inventer en plus de nouvelles taxes pour maintenir l'édition sous perfusion.
André Malro
13/04/2025 à 13:08
"C'est la femme aux bijoux, celle qui rend fou, c'est une enjôleuse ... "
loran marx
13/04/2025 à 18:26
encore un "bijou" de notre ministre Rachida Dati
la Macronie n'en finit plus d'agoniser
et avec elle la république
R I P
adnstep
13/04/2025 à 19:57
Le monde du livre ressemble de plus en plus au monde du jeu vidéo, où Ubisoft vous explique que le jeu que vous avez acheté ne vous appartient pas. Vous avez juste acheté le droit de l'utiliser. Appliqué au livre, vous avez le droit de le lire, mais pas de le revendre.
Jojo
14/04/2025 à 09:20
Sur un livre que vous achetez (comme sur toutes les œuvres reproduites)demeure un droit de propriété qui ne vous appartient pas. Ça s'appelle le droit d'auteur. Sinon, vous achetez un livre et libre à vous de le copier et de le revendre à l'infini ou de prétendre que ces mots que vous avez lu sont de vous.
Ce droit de propriété n'est pas matériel mai immatériel. Vous avez du mal à vous fourrer ça dans le crâne. Vous êtes bine trop matérialiste et utilitariste pour séparer le contenant de son contenu.
Vous achetez un livre (objet) mais ce que vous y trouver n'est pas un objet mais la pensée d'un auteur, la transcription de sa pensée. La taxe sur ce livre d'occasion ne devrait donc pas revenir à l'éditeur (qui, lui, ne vend qu'un objet, un éditeur n'est qu'un marchand) mais uniquement à son auteur qui lui, s'adresse à votre cerveau.
Nicolas Gary - ActuaLitté
14/04/2025 à 16:10
Bonjour
Attention à ne pas confondre le droit moral – inaliénable – et le droit patrimonial, qui vaut pour le support.
Vous semblez mélanger un peu tout, apportant de la confusion dans vos commentaires. Le droit d'auteur se compose de ces deux éléments.
Le droit moral est un droit personnel et inaliénable attaché à la personne de l’auteur. Il protège le lien entre l’auteur et son œuvre, en tant qu’expression de sa personnalité.
Le droit patrimonial est un droit économique qui permet à l’auteur (ou à ses ayants droit) de tirer un profit financier de l’exploitation de son œuvre.
Dans le cas d'une oeuvre vendue en occasion, la doctrine dite d'épuisement des droits fait que le droit moral demeure, mais le droit patrimonial s'épuise du fait de la vente réalisée.
A ce titre, j'imagine qu'en défendant ce principe d'une nouvelle ponction pour les oeuvres d'occasion, vous plaidez en faveur du même fonctionnement pour le textile, les voitures, les meubles etc.
Jojo
15/04/2025 à 08:50
Merci de votre condescendance.
Dans un livre, le droit patrimonial et le droit moral se mêlent.
Vous voulez sans cesse ramener la valeur économique d'un livre à son strict support. C'est une marchandise comme une autre. Ben non. Je ne partage pas les conclusions de votre analyse.
La proposition d'une taxe sur le livre d'occasion ressemble au droit de prêt en bibliothèque. Beaucoup de bibliothécaires sont contre cette taxe, estimant que la culture doit être accessible à tous et gratuitement. Ils n'ont aucune idée de ce qu'est la rémunération d'un auteur. Beaucoup croient que l'auteur reçoit un salaire et des droit d'auteurs à la sortir du livre. Ben non. Auteurs, c'est du libéralisme pur et dur, pas du socialisme. Ces bibliothécaires sont pour la gratuité de la culture mais pas bénévoles.
Le modèle économique du livre est devenu obsolète à cause de la révolution numérique. Il faut le changer, trouver de nouvelles façons de rémunérer les auteurs. Avec les IAG, ne vous inquiétez pas, les éditeurs disparaîtront. Resteront les diffuseurs et distributeurs. Le livre deviendra un produit de luxe et s'adresser au plus grand nombre passera uniquement par le net. Mais pour accompagner cette transition, vous proposez quoi ? Que les plateformes de revente en ligne type Amazon et Momox absorbent tout le marché du livre ? Que ces géants se gavent sur le dos des auteurs ? Comme si les éditeurs ne suffisaient pas.
Vous avez quoi comme solution à part être contre et dire que les éditeurs sont des hypocrites et qu'il ne faut surtout rien changer parce que c'est la Loi ?
Nicolas Gary - ActuaLitté
15/04/2025 à 10:25
Quand je pratiquerai la condescendance, vous le sentirez réellement : là je suis en phase pédagogique. Mais à vous arc-bouter sur votre position, vous en finissez par croire que je suis opposé alors que l'article dénonce en premier lieu l'hypocrisie actuelle.
Et pourquoi ce sujet, porté depuis une vingtaine d'année est-il soudainement le coeur du réacteur ? Parce qu'économiquement, l'industrie a besoin d'argent, constatant qu'elle vend moins, plus cher, et peine à conserver le chiffre d'affaires des années passées – d'ailleurs, ce n'est pas le cas.
Mais ici, on ne parle pas de littérature : c'est d'argent strictement dont il est question.
Cette notion de partage de la valeur, que le SNE ne veut pas aborder dans les négociations interprofessionnelles, ou avec une réticence farouche, comment comprenez-vous qu'elle devienne un fer de lance dans la communication sur la taxe d'occasion ?
Des solutions ? Voyons voir : publier moins, globalement, pour publier mieux ? Et de ce fait, vendre plus ? Cesser la logique du 10 livres commercialisés pour 1 qui finance les 9 autres ? Mettre un terme à la logique de l'office chair-à-canon ?
Vous publiez des livres, au moins ? Parce que derrière votre pseudo, j'ignore à qui je m'adresse et j'ai horreur de perdre mon temps.
Jojo
15/04/2025 à 13:10
Désolé, je vous laisse parce que j'ai des livres d'occasion à écrire !
PASSANT
15/04/2025 à 11:33
Personnellement... je ne vois qu ' une difference d' échelle... entre les milliers de bouquinistes du temps jadis... et les grandes plates-formes d ' aujourd hui... Les affaires se sont concentrées dans les mains de quelques géants... comme dans les autres secteurs économiques... Ces chers vieux filous de bouquinistes humanistes... vous reprenaient une misère vos livres... pour les revendre 3 fois plus cher !... Leur reprochait-on de s ' engraisser sur le dos des auteurs ?... Je n' en ai pas eu vent !... car l ' idée n' est venue à personne... Ils s ' engraissaient sur le dos de leurs revendeurs... tout comme les " Momox "... " Rakuten "... et quelques autres... Quant aux auteurs... navré pour eux et pour vous... belliqueux JOJO... je partage entièrement le point de vue de Nicolas GARY... on ne peut... tout dispose que l ' on soit à ameliorer leurs revenus... confusionner... droit moral... Ô combien genereux à leur egard... et... surtout... à celui de leurs ayants-droit... et droit patrimonial... Les livres ont été vendus... c' est une barrière infranchissable !... Ce qu ' ils deviennent après leur vente... relève de leur seul karma 😇👹... les vendeurs n' ont plus leur mot à dire !... Se contorsionner dans tous les sens... pour nous faire avaler les couleuvres du contraire... ne relève que de la sophistique... la plus... " scrapuleuse " ... si vous me permettez ce mot valise... Sous le couvert des scrupules les plus vertueux... de " crapuleuses " ( le mot est un peu fort... d ' accord )pratiques... des plus ingenieuses... des plus vicieuses... plutôt... Le beurre l' argent du beurre et le cul de la fermiere !... Comme je vous le disais hier... aux auteurs de se debrouiller avec leurs editeurs... pour des contrats plus juteux... Ceci dit... vivre de sa plume... n' a jamais été donné qu ' à un très petit nombre... de la multitude des auteurs... Et plus généralement... vivre de son art...
Avec mes aimables salutations...
😉... Nicolas GARY... " chair à canon "... chair à pilon... ( pas perdue pour tout le monde )...
Jojo
15/04/2025 à 10:00
Le mode emploi ne correspond plus à la machine.
Nos lois sur le livre répondent aux besoins et nécessités du monde d'avant internet et du numérique à tous les étages.
Si on ne réforme pas ces lois, tout s'effondre et ce n'est dans l'intérêt de personne. Les plateformes de revente n'enrichissent pas les bouquinistes et les associations caritatives. C'est de l'utlralibéralisme, de la violence très très très à droite.
Les lois sont toujours en retard sur la réalité.
Le marché de l'occasion s'est considérablement transformé ces dix dernières années. Et ce marché n'a jamais financé et ne financera jamais la création. Il s'en nourrit, seulement.
Le net a tué la littérature. Bientôt, on ne lira plus que des phrases courtes et plates sur des écrans.
Etc.
Granf
13/04/2025 à 23:07
Créer une taxe/contribution sur le livre d'occasion joue sur les bons sentiments des lecteurs (pensez à ces pauvres auteurs privés de revenus), mais :
1) je suis sûr qu'une (bonne) partie sera prélevé par les éditeurs et
2)
Granf
13/04/2025 à 23:12
2) Si on taxe les livres d'occasion, alors pourquoi ne pas taxer les CDs d'occasion, puis les DVDs d'occasion, puis les vêtements ... Pour au final taxer tout les ventes de seconde mains faites par des professionnels (et peut-être aussi les particuliers dans les vide-greniers)...
Après la TVA , la TaxeSecondeMain :)
PASSANT
14/04/2025 à 09:02
Bonjour...
Félicitations pour votre article... monsieur Nicolas GARY... J' espère que notre... pittoresque... Ministre de la Culture... maitre en l ' art de faire de l' argent... privé ou public... par tous les moyens possibles... en prendra connaissance... et saura en tirer la substantifique moelle... sans parler de notre non moins pittoresque Président...
Cordial salut...
Quidam
14/04/2025 à 09:24
L'une des vertus du marché de l'occasion est de contribuer à maintenir l'accès à des titres épuisés, et c'est d'autant plus important qu'il me semble que la période de disponibilité commerciale effective des titres francophones ne cesse de se réduire et est déjà globalement très inférieure à celle des publications anglophones et germanophones que je pratique aussi (et le plus souvent d'occasion, grâce à une vaste gamme de fournisseurs allant de la librairie spécialisée artisanale et de l'entreprise d'insertion à Momox sur Amazon Market Place), y compris pour des oeuvres classiques, des publications scientifiques de référence et des traductions de "langues rares". Le renchérissement qu'on voudrait nous vendre est une limitation supplémentaire de l'accès aux livres et de la bibliodiversité. L'enquête prétexte qui a précédé le projet de taxation et dont on tend maintenant à ignorer les données qui dérangent avait déjà montré la forte proportion de titres de plus de cinq ans sur le marché de l'occasion. Le renchérissement viendrait aggraver celui consécutif à la mise en place des frais de port obligatoire qui a dans les faits doublé le prix des livres de poche d'occasion courants et éliminé nombre de petits (re)vendeurs, dont votre serviteur.
D'ailleurs, comment rémunérerait-on les auteurs et ayant droits des publications "étrangères", importées dont le "droit" n'est pas moins à prendre en considération ?
Voici qui pourrait encore contribuer à faire capoter ce projet d'usine à gaz déjà visiblement très hasardé juridiquement, comme l'article a le mérite de le montrer.
Juju
14/04/2025 à 10:17
Je m'aperçois encore une fois que, et c'est assez révélateur, l'on parle de livre d'occasion mais jamais de bouquiniste ou de libraire d'ancien, actant la méconnaissance et l'ignorance profonde de ce qui fût pourtant perçu comme un métier et un acteur de la diffusion du livre et de la lecture. Que ce métier disparaisse, au sens propre comme au figuré, du paysage du livre français est un des traits les plus frappants, parmi d'autres malheureusement, de la barbarie contemporaine.
Salomon Riga
14/04/2025 à 17:00
En dehors du fait que j'apprécie pas les taxes surtout celles-ci du genre, et le fait que l'état se permet de voler non pas les auteurs car ils sont morts mais leurs ayants-droits, qui souvent ne savent pas ce qui se passe car ils ne font pas de recherches (l'état fonctionne comme pour les comptes en déshérence, ils piquent ni vu ni connu puis vous devez remarquer le mouvement et faire une réclamation, la plupart ne la font jamais) pour aller mettre leurs bouquins dans la market place numérique d'Amazon (j'ai retrouvé des tas de livres de l'ancien éditeur Marines Edition). Il y'a un autre truc qui va pas.
Voyant ce qui est arrivé au secteur de la presse/magazine, filer des rentes sous forme de taxes/droits... c'est risquer de faire déconnecter le marché de ses principes fondamentaux naturels, c'est à dire vendre aux clients.
Actuellement la majorité des éditeurs de ce secteur préfèrent vivre sur des avances de ventes aux kiosquiers (souvent gonflées d'ailleurs par rapport aux réelles ventes) et sur les droits divers qu'ils récupèrent à gauche et à droite, certains ne vivent que de ça et ne cherche plus réellement à atteindre le client, devenant une recette accessoire.
S'ils voulaient réellement atteindre le client déjà ils arrêteraient de voler les kiosquiers ce qui permettrait d'y faire des commandes (ils refusent de les faire de peur de se faire facturer 50 magazines le mois suivant parce qu'ils ont eu le malheur de faire 1 commande), il y'aurait également un truc pour repérer où sont vendus les titres, parce qu'en village quand y'a un seul kiosquier ça va, mais en ville quand y'en a 200 ai-je envie de faire une randonnée mensuelle ? D'ailleurs ça s'est vu pour l'échec du magazine Image d'Histoire et Collection. Et certain n'ont même pas de site pour vendre leurs magazines, signe de l'arnaque sur la qualité d'où le fait qu'il vaut mieux les feuilleter sur place avant d'acheter.
Là-dedans y'a une partie qui joue pas ce jeu mais c'est au mains de personnes qui éditent des magazines comme si c'était un loisir donc ils ne cherchent pas réellement à gagner de l'argent, c'est du qui vient veut (comme soteca dixit une interview du mari il y'a 15/20 ans).
Si on fait du marché du livre, bd,... la même chose que la presse faudra pas s'étonner de ce qui arrive. L'humain est paresseux si on lui laisse le choix entre bosser et rien faire tout en gagnant de l'argent facilement, il va juste choisir la solution facile.
Et je comprend l'anglais donc ce qui pourrait aussi se passer c'est que j'aille acheter à l'étranger....
Patrick Daller
15/04/2025 à 10:18
Pourquoi existe-il un marché florissant de l'occasion ?
Le livre neuf est-il trop cher par rapport au pouvoir d'achat des lecteurs mais pas par rapport à son coût de fabrication ?
Le livre neuf devient-il un produit de luxe ?
Historiquement, c'était le cas.
Michel Blaise
15/04/2025 à 12:11
Il faut parfois prendre la plume non pour créer, mais pour défendre ce qui permet encore à d’autres de le faire.
Aujourd’hui, c’est le livre d’occasion qui est menacé. Et avec lui, une certaine idée de la lecture, de l’accès à la culture, et même du bon sens.
Un projet circule, discret pour l’instant mais bien réel : celui de taxer la vente des livres d’occasion, au nom – très commode – d’une « meilleure rémunération des auteurs ». L’argument semble noble. Mais quand on gratte un peu, il révèle une mécanique bien connue : faire payer le lecteur pour réparer les erreurs des maisons d’édition.
Depuis des années, ces dernières augmentent le prix du livre neuf. Elles l’ont fait en invoquant la crise du Covid, puis l’inflation, et continuent aujourd’hui sans autre justification que leur propre survie.
Dans le même temps, elles plaident pour une taxation de la seconde main, accusée de leur faire de l’ombre. En réalité, elles ne défendent ni les auteurs, ni les lecteurs, mais leur propre modèle économique, devenu bancal à force de dérives.
Le livre d’occasion, lui, est tout sauf un ennemi. Il est une réponse à la précarité culturelle. Un geste écologique, aussi. C’est lui qui permet à certains lecteurs d’accéder à la littérature, à la philosophie, au théâtre ou à la poésie. C’est lui qui fait voyager les textes, leur donne une seconde vie, touche des publics différents. Le ministère de la culture lui-même, dans un rapport récent, reconnaît ces vertus – à la fois économiques et écologiques.
Ce projet de taxation a d’ailleurs suscité une vague de protestations. Le Premier ministre et le ministre de la Culture, Rachida Dati ont été officiellement saisis, alertés par de nombreuses voix – qu’elles soient publiques ou privées – pour dénoncer cette absurdité et appeler à ce qu’elle ne soit jamais mise en œuvre. Ce n’est plus une idée marginale, c’est un projet suffisamment avancé pour qu’il soit combattu sans ambiguïté.
Vouloir taxer cela, c’est non seulement injuste, mais absurde. Car si l’on suit cette logique jusqu’au bout, pourquoi ne pas taxer les voitures d’occasion pour financer les constructeurs ? Pourquoi ne pas imposer les meubles de seconde main au bénéfice des fabricants de neuf ? L’idée fait sourire. Et pourtant, c’est exactement ce qu’on propose de faire avec le livre.
Ce que cette proposition révèle, au fond, c’est une tentative de culpabilisation du lecteur. Celui qui n’a pas les moyens d’acheter du neuf deviendrait presque suspect. Il faudrait qu’il paie deux fois : d’abord son livre usagé, puis une dîme symbolique au système qui l’exclut.
Mais la culture n’est pas une rente. Elle n’appartient ni aux éditeurs, ni aux distributeurs. Elle est un bien commun. Et la seconde main, loin d’en être une menace, en est l’un des vecteurs les plus vivants.
Il est temps de le dire haut et fort : non, le livre d’occasion n’est pas un luxe à taxer. Il est une chance à préserver. Et le défendre, ce n’est pas trahir la création – c’est, au contraire, lui assurer un avenir.
Michel BLAISE
PASSANT
16/04/2025 à 08:04
On ne peut mieux dire !... Félicitations !...