La quatrième édition du Prix Fragonard de littérature étrangère a couronné Amira Ghenim et sa traductrice Souad Labbize parmi les dix finalistes, tous non francophones, pour des œuvres traduites et publiées en français entre août 2024 et février 2025.
Le 31/03/2025 à 15:10 par Dépêche
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31/03/2025 à 15:10
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Le Prix Fragonard distingue chaque année un ouvrage écrit par une femme, traduit en français et publié en France entre le 1er août 2024 et le 28 février 2025. Il s’accompagne d’une dotation de 5000 euros remise à l’autrice, et de 2000 euros attribués à la personne en charge de la traduction.
Huit jours à Arles sont également promis à la lauréate du prix, désignée parmi une liste de dix finalistes. Pour départager les autrices encore en lice, douze personnes constituent le jury. Ainsi, Jakuta Alikavazovic, écrivaine et traductrice, Élise Boghossian, fondatrice de l’ONG Élise Care,Clara Dupont-Monod, écrivaine, éditrice et journaliste, Liya Kebede, mannequin et actrice, et Olivia de Lamberterie, écrivaine et journaliste ont rejoint le jury.
À leurs côtés se trouvent Maria Larrea, écrivaine, réalisatrice et scénariste, Daniel Medin, professeur de littérature, Mathieu Palain, écrivain et journaliste, Danielle Cillien-Sabatier, libraire, Alina Gurdiel, directrice littéraire, Agnès Costa, PDG de Fragonard, et Charlotte Urbain, directrice culture et communication Fragonard.
Ensemble, ils ont jeté leur dévolu sur l'écrivaine Amira Ghenim et sa traductrice Souad Labbize, pour Le désastre de la maison des notables (Barzakh/Philippe Rey). Dans ce roman, l'autrice fait voyager son lecteur dans la Tunisie des années 1935.
Un scandale ébranle deux familles bourgeoises que tout oppose : les Naifer, conservateurs, et les Rassaa, progressistes. Zbeida Rassaa, jeune épouse de Mohsen Naifer, est accusée d’entretenir une liaison avec Tahar Haddad, intellectuel engagé en faveur des droits des femmes.
À travers une construction chorale et des récits entremêlés, le roman déroule sur plusieurs décennies les conséquences de cette nuit décisive, et révèle peu à peu les secrets enfouis, et les retournements inattendus d’un drame familial et politique.
Des membres des deux familles aux domestiques, chaque voix enrichit cette fresque ambitieuse qui embrasse plus de cinquante ans d’histoire tunisienne — de la lutte pour l’indépendance à la révolution de 2011 — tout en éclairant les luttes pour l’émancipation des femmes.
Née en 1978 à Sousse, en Tunisie, Amira Ghenim est agrégée d’arabe et docteure en linguistique. Elle enseigne à l’université de Sousse. Autrice d’ouvrages universitaires, elle a également publié trois romans, parmi lesquels Le Dossier jaune (2019) et Terre ardente (2024). Le Désastre de la maison des notables, finaliste de l’Arab Booker Prize et lauréat du prix Comar d’Or en 2021, est son deuxième roman, mais le premier à paraître en traduction française.
De son côté, Souad Labbize, qui a traduit l'ouvrage, est née à Alger en 1965. Elle est poétesse, romancière, traductrice littéraire et anthologiste. Algéro-tuniso-française, elle vit en France depuis une vingtaine d’années, après avoir résidé à Alger, Tunis et en Allemagne.
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Elle publie son premier roman, J’aurais voulu être un escargot, en 2011 (réédité en 2019), et reçoit en 2020 le Prix Méditerranée de la poésie pour son recueil Je franchis les barbelés (éditions Bruno Doucey). Elle a traduit de nombreux textes littéraires vers l’arabe.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Crédits image : © Basso Cannarsa
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 22/08/2024
490 pages
Philippe Rey
25,00 €
4 Commentaires
Siham
31/03/2025 à 22:12
j'ai lu les 3 romans de Amira Ghenim en arabe et la traduction en français de l'un de ses romans "la maison des notables"et j'ai admiré surtout son style et sa façon de présenter ses personnages en se basant sur des faits historiques certains tel que la cérémonie du Belvédère organisée en hommage au livre de Tahar Haddad qui est l'héros de son roman,un deuxième personnage réel qui est présenté est Ahmed Dourai, un ami intime de Tahar Haddad ,il était un des organisateurs de la cérémonie et a été réellement condamné pour outrage au Bey en le comparant au chat qui se prend pour un lion et ce suite à son acceptation de la décision de l'autorité coloniale de naturaliser les tunisiens.
le deuxième roman "la terre ardente" se base aussi sur des faits historiques tels que le fait que Bourguiba a adressé une lettre à Wassila lui demandant de lui rendre visite à son exil ,et les entretiens qu'a accordés wassila Bourguiba à Jacqueline Gaspar.
L'imagination de Amira Ghénim et son style d'écriture ont pendu des romans captivants.
Marie
01/04/2025 à 07:47
..."ont pendu des romans captivants" ? Signification?
Yannick
06/04/2025 à 09:57
Bonjour Marie,
J’espère que vous lisez et écrivez l’arabe, ou toute autre langue étrangère, aussi bien que Siham, que je remercie chaleureusement pour ses explications. Elles m’ont donné encore plus envie de découvrir les écrits d’Amira Ghenim, enfin « Le Désastre de la maison des notables » , puisque c’est le seul traduit en français pour le moment.
Cordialement,
Siham
04/04/2025 à 21:50
De nouveau je vous écris, il m’arrive très souvent de ne pas relire mes commentaires donc je commets des erreurs, ce que je veux dire est simplement que Amira Ghenim a pu grâce à son imagination et à sa plume écrire ses romans en se basant sur des événements historiques . le lecteur a l’impression de vivre des moments historiques réels alors qu’il s’agit uniquement de l’invention du romancier. Une erreur d’orthographe est à l’origine de votre demande, je voulais dire "ont pondu des romans qui captivent le lecteur» .Je vous prie de m’excuser pour cette erreur d’inattention