L'autrice et photographe Sophie Ristelhueber est consacrée par prix Hasselblad 2025, la plus grande récompense au monde dans le domaine de la photographie. La Fondation Hasselblad décerne chaque année cette récompense, accompagnée d'une somme de 2 millions de couronnes suédoises, une médaille d’or, et un appareil photo Hasselblad.
Le 08/03/2025 à 08:37 par Dépêche
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Publié le :
08/03/2025 à 08:37
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La lauréate est honorée par une exposition personnelle au Centre Hasselblad à Göteburg, du 11 octobre 2025 au 26 janvier 2026, ainsi que par une série d’événements au cours de la Semaine du prix Hasselblad, comprenant: un séminaire en collaboration avec le conseil d’administration du comté de Västra Götaland et un concert avec l’Orchestre symphonique de Göteborg le 9 octobre.
Sont également au programme une réception d’ouverture, le lancement d’un livre et la céré-monie officielle de remise des prix le 10 octobre à Göteborg, ainsi qu’une conférence de l’artiste à la Bonniers Konsthall de Stockholm le 15 octobre.
« Un ensemble précis, cohérent et unique d’œuvres explorant des paysages et des territoires – tant publics que privés – définit la carrière artistique de l’artiste française Sophie Ristelhueber, qui a débuté il y a quarante-cinq ans. À travers ses séries réalisées dans des régions déchirées par la guerre, elle remet en question le domaine de la photographie journalistique en dévelop-pant son propre langage visuel », indique la Fondation à propos de Sophie Ristelhueber.
Et d'ajouter : « Les traces et les cicatrices de la violence – sur la terre, le corps humain et l’architecture – sont au cœur de ses images puissantes au cadrage serré, notamment dans ses fameuses séries sur le Moyen-Orient et les Balkans. Les photographies grand format de Sophie Ristelhueber sont souvent présentées de manière non conventionnelle et peuvent être associées, dans des installations in situ, à des vidéos et des sons. »
La lauréate 2025 n'en revient pas : « Comme vous le savez, on meurt non pas de ne pas être aimé mais de ne pas être cru ! C’est ce que me rappelait une de mes veilles amies lorsque nous parlions de la condition d’artiste. Et de fait, pour créer de nouvelles formes, nous devons prendre le risque qu’elles puissent ne jamais trouver d’écho. C’est pourquoi ce prix prestigieux revêt, pour l’artiste que je suis, une si grande importance », assure-t-elle.
Kalle Sanner, PDG de la Fondation Hasselblad ajoute : « Nous sommes honorés de célébrer Sophie Ristelhueber en tant que 45e lauréate du prix Hasselblad. Ses photographies restent d’une actualité constante et j’espère que son travail continuera à nous ouvrir de nouvelles perspectives sur le monde dans lequel nous vivons. Il est formidable que la Fondation Hasselblad présente ses œuvres réunies pour la première fois en Scandinavie à un public plus large. »
Sophie Ristelhueber explore depuis des décennies les traces laissées par les conflits, de Beyrouth à la Cisjordanie en passant par l’ex-Yougoslavie. Son travail s’attarde moins sur l’instant spectaculaire que sur les empreintes silencieuses d’une histoire en perpétuel mouvement. À travers des fragments soigneusement cadrés, ses photographies invitent chacun à reconstituer un récit en creux, entre destruction et renouveau.
Née en 1949 à Paris, où elle réside toujours, Ristelhueber a suivi une formation en littérature à la Sorbonne, avec un intérêt particulier pour le Nouveau Roman et son approche fragmentée du récit. Cette influence se retrouve dans son œuvre photographique, où l’image capte les détails et non l’événement lui-même. Ses livres d’artiste, souvent édités en tirages limités, combinent images et extraits de textes, prolongeant ainsi sa démarche narrative.
Ses photographies ont été exposées dans de grandes institutions internationales, parmi lesquelles le MoMA et le Museum of Fine Arts aux États-Unis, la Tate Modern et le Victoria & Albert Museum au Royaume-Uni, ainsi que dans de nombreux musées parisiens, du Centre Pompidou à l’Institut Giacometti. En 2025, la Galerie Poggi à Paris a accueilli son exposition au titre provocateur What the Fuck !.
Le Centre Hasselblad à Göteborg lui consacre sa première rétrospective en Scandinavie, du 11 octobre 2025 au 18 janvier 2026. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Prix Hasselblad, distinction photographique de renommée mondiale, qui associe depuis quatre ans la Fondation Hasselblad et le fabricant d’appareils photo suédois.
Créée en 1979, la Fondation Hasselblad soutient la recherche et l’enseignement dans le domaine de la photographie et des sciences naturelles. Son prix annuel, décerné depuis 1980, est la plus prestigieuse récompense du secteur. Le Centre Hasselblad, situé au sein du musée d’art de Göteborg, expose les œuvres des lauréats et des photographes nordiques. La Fondation finance également des bourses et mène des recherches en partenariat avec plusieurs universités.
Crédits photos : Beyrouth, photographies, 1984 © Sophie Ristelhueber ; portrait de Sophie Ristelhueber © Léa Crespi
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 01/07/2002
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Actes Sud
29,50 €
Paru le 17/05/2023
32 pages
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15,00 €
1 Commentaire
Félix
10/03/2025 à 05:29
Photographe invétéré moi-même, le parallélisme entre la littérature et le photo-journalisme est intéressant. Quoi de commun entre "La modification" de Michel Butor et les portraits célèbres du grand photographe canado-arménien Yusuf Karsh (1908-2002)? Eh bien, justement tout est dans le détail ou une partie du détail ou du récit. Et comme les appareils Hasselblad sont surtout utilisés pour les portraits, la photo illustrative ici est très parlante, un simple détail exprimant très souvent une foule de mots.