Dans un futur lointain, notre petite Terre n'est plus qu'une vaste décharge, que l'humanité a depuis longtemps désertée. Établie sur une planète artificielle, nommée Avalon, l'espèce humaine a laissé derrière elle son berceau, déserté après l'avoir totalement saccagé. C'est dans ce cadre désolé que Viktor Hachmang situe L'Arpenteur (traduit de l'anglais par Basile Béguérie), roman graphique qui mêle science-fiction dystopique et réflexion philosophique.
Et quitte à parler d'une déchetterie géante, autant mettre en scène un éboueur, Geo (douce ironie...), chargé d'accompagner les ordures vers leur destination finale : pas de chance, lors d'un trajet, il s'échoue accidentellement sur la planète dévastée. Le voici, perdu et livré à lui-même, en quête de moyens pour assurer sa survie : pas évident dans un environnement hostile, peuplé de ruines et de lacs pollués.
Au cours de son errance, il découvre un exemplaire de La Tempête de Shakespeare, dont les thèmes résonnent avec sa propre quête et l'aident à affronter les défis de ce monde impitoyable. L'ouvrage deviendra en soi un motif d'émerveillement, au contact de la lecture, autant qu'un guide spirituel au fil de son errance.
Cette œuvre influence profondément sa perception du monde qui l'entoure. Cependant, son arrivée sur cette Terre dévastée est-elle réellement fortuite ?
Designer, illustrateur et artiste de bande dessinée néerlandais, Viktor Hachmang signe avec L'Arpenteur une bande dessinée mêlant science-fiction et réflexion philosophique, où l'hommage à Shakespeare se conjugue avec une esthétique rappelant l'univers de Moebius. Mais l'on y retrouvera ici ou là un dessin qui n'est pas sans évoquer le trait du film réalisé en 1988 par Katsuhiro Ōtomo, Akira. Si, si : une esthétique assez proche, notamment, de ces êtres victimes du projet militaire développant les pouvoirs psy...
Entre la richesse visuelle et la puissance narrative de l'ouvrage, le titre bouscule, perturbe et interroge la relation de l'homme à son environnement et sur les conséquences de ses choix. A méditer, longuement...
Publiée le
28/02/2025 à 09:32
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Paru le 29/01/2025
80 pages
Casterman
20,00 €
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