La France aime les anniversaires et les célébrations et fin 2024 nous avons fêté le centième anniversaire de la naissance de Jean Bosc. Vous ne connaissez pas ? Faut dire que ce dessinateur était le dessinateur humoristique de Paris Match, de France Dimanche, Elle, Marie Claire et tant d’autres, d’e 1952 aux années 70.
En 1952, Paris voit débarquer, cartons sous le bras, un jeune dessinateur né à Nîmes, celui qui signe encore ses dessins par « Scob », présente aux rédactions timidement ses esquisses, il ne sait pas qu’il va devenir incontournable dans les magazines. D’ailleurs, il revient de loin Jean Bosc : issu d’un milieu viticole, il naît en décembre 1924 et s’engagera dans l’armée entre 1945 et 1948 pour vivre l’aventure.
Fragilisé et traumatisé par la guerre, il ne souhaite pas reprendre l’exploitation viticole, il s’essaye à la musique sans succès et peaufine son trait qui deviendra reconnaissable entre tous.
Contemporain de Sempé, Mose ou Chaval ; Jean Bosc s’illustre dans de nombreux magazines en France et à l’étranger. Il collabore au film d’animation « Le voyage en Biscavie » pour lequel il reçoit le prix Émile Cohl en 1958. Ce film sera présenté en première partie du film de Jacque Tati, Les vacances de Monsieur Hulot.
Grand prix de l’humour du magazine Lui en 1965, il quitte Paris pour s’installer à Antibes. D’autres prix suivent : Grand Prix de l’humour Noir de Grandville en 1970, Grand prix de l’Humour de la ville d’Avignon en 1972. Affaibli par la maladie, ne pouvant plus dessiner, il se donnera la mort le 3 mai 1973.
Le Cherche Midi sort à l’occasion de son centenaire, un album de dessins inédits, préfacé par François Morel. On retrouve la malice du dessinateur avec des dessins humoristiques intemporels, anti-antimilitaristes et bien sûr, on retrouve le Grand Charles, figure paternaliste de cette époque. Taciturne, pince-sans-rire et toujours ironique, Jean Bosc a un œil aiguisé sur son époque et le partage avec gourmandise.
Dans sa dernière interview, le journaliste lui demandait si tous les humoristes étaient des gens tristes. En effet, trois auparavant, Chaval s’était suicidé. Silence de Jean Bosc sur le sujet, depuis deux ans, il ne travaille plus à la suite nombreux séjours en clinique et il est fatigué suite à un combat mené contre un projet immobilier qui lui gâche la vue sur le port, lui qui aimait tant dessiner face à la mer.
Dessinateur à découvrir pour le plus jeune ou à redécouvrir pour les autres, un livre qui apporte du sourire et de la bonne humeur, par les temps qui courent, c’est précieux.
Qui sait si Jean Bosc aurait caricaturé la sortie de ce livre…
Publiée le
08/02/2025 à 19:00
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Paru le 23/01/2025
128 pages
Le Cherche Midi
16,80 €
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