Emily Blaine a publié le premier tome de sa série Dear You en octobre 2014 : onze ans déjà, et la trilogie a conquis un large lectorat... des collectors, des coffrets et bien d’autres. Or, dans quelques heures, sur Prime, le service d’Amazon, les livres deviendront série… Rencontre avec la romancière, stress et fous rires inclus.
Le 06/02/2025 à 15:56 par Nicolas Gary
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06/02/2025 à 15:56
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« On m’avait dit que c’était Nykos qui faisait l'interview », affirme-t-elle interloquée. Nykos, Nikos Aliagas ? « Ah non. Navré. Au mieux, c’est Nico, je ne danse pas le sirtaki, mais j’adore la feta : ça peut le faire ? » La rencontre commençait bien.
Tant pis, j’embraye : « Alors, Emily in Paris, comment s’est déroulé votre premier voyage en métro ? » Son regard m’assure qu’on nage en plein quiproquo : « Ah non. Navrée. Moi, c’est Emily Blaine, je suis romancière et je déteste le métro. »
Ah oui. Quand même. Mais, nous n'allons pas rester deux étrangers qui se rencontrent, stoppant notre course contre la montre ? Faisons connaissance. Alors, Emily Blaine, dites-moi :
Si vous étiez un personnage masculin de vos romans, lequel seriez-vous ?
Emily Blaine : Il y en a plein que je voudrais être… J’aime bien mes personnages secondaires : ils amusent, dédramatisent. Je ne suis pas au cœur de mes histoires, j’y assiste comme spectatrice. Dans mon prochain roman, il y aura Rita, qui me fait rire, parce qu’elle n’a aucun filtre. « Il est con, mais a un beau cul », voilà ce qu’elle est capable de lâcher.
Dans quelle ville vous n'installeriez pas une histoire d'amour ?
Emily Blaine : Facile : Venise. J’y ai voyagé, mais c’était noir de monde, de touristes : je crois qu’on me l’a survendu… et je suis restée sur ma faim. Comme Paris, en fait. Oui, c’est beau, romantique, et tout ce que vous voulez… Mais les gens s’entassent dans le métro, en voiture, font n’importe quoi, tout va trop vite, on y est constamment pressé. Et personne ne rigole dans les rues.
Si vous étiez une plateforme numérique qui promet de rencontrer l'amour... ?
Emily Blaine : Alors je t’arrête, mon lapin [oui, Emily vous aime bien assez rapidement, NdR] : j’ai rencontré mon mari sur une app. Alors j’y crois à mort pour les rencontres. Et dans une société de plus en plus connectée, les rencontres, elles se feront via ces outils. Parce qu’elles représentent des opportunités d’élargir son cercle d’amis.
Si vous étiez une émotion, laquelle définirait le mieux le cœur de vos récits ?
Emily Blaine : La joie. J’aime faire rire, car plus on donne de la joie, plus elle nous revient. J’aime écrire des textes lumineux, éloignés de toute noirceur ou morbidité. Je me questionne souvent, mais au fond, je suis une véritable optimiste, convaincue que rien n’est plus précieux que la joie.
À VOIR - Dear You, d'après le roman d'Emily Blaine : bande-annonce
Il existe mille façons de transmettre la joie, tout comme il y a autant de livres que d’histoires d’amour. Plutôt enjouée, avec un rire facile, je crois que la légèreté allonge l’espérance de vie. Rire, c’est déjà gagner du temps sur la tristesse. Même face à des sujets difficiles comme Alzheimer, je choisis d’y insuffler de l’optimisme et de l’espérance.
Quel serait le moyen de transport où jamais vous ne débuteriez une histoire d'amour ?
Emily Blaine : Dans le métro. Les gens s'y bousculent constamment... Dans mon prochain roman, leur rencontre se fera d'ailleurs dans une prison. Nettement plus intéressant !
Dans quelle langue étrangère aimeriez-vous alors qu'on traduise vos livres ?
Emily Blaine : En farsi (langue en vigueur en Iran), mais leur politique culturelle locale n'est probablement pas raccord avec mes histoires. En chinois, peut-être, pour les caractères. De toute manière, quand la première traduction en anglais est arrivée, c’était déjà si génial et je me sentais si fière que désormais, tout ce qui arrive c’est du bonheur.
Si vous étiez un genre littéraire autre que la romance contemporaine, lequel aimeriez-vous explorer ?
Emily Blaine : Un conte de fées ? (rire) Non, mais j’aimerais écrire un vrai roman policier, avec des indices savamment disséminés, une intrigue cohérente et subtile, un fil conducteur solide. Pourtant, je n’ai aucun plan : une vraie catastrophe pour un éditeur ! J’aime les vieux polars à la Agatha Christie ou de Charles Exbrayat, avec un enquêteur old school, à l’ancienne.
Si vous étiez un personnage romantique, lequel seriez-vous ?
Emily Blaine : Juliette, celle de Roméo, incarne le romanesque absolu. Elle croit en l’amour avec une intensité telle qu’elle est prête à tout pour le sauver, quitte à braver la raison et le destin.
Si vous étiez une ville symbole de l'amour, laquelle seriez-vous ?
Emily Blaine : Paris : j'y ai rencontré mon mari. [Ouais, mais c'est une ville pourrie pour une histoire d'amour, tu l'as dit plus haut, Emily, NdR]
Et un lieu emblématique pour une première rencontre ?
Emily Blaine : (sourire) Ben... les Buttes-Chaumont : on travaillait tous les deux à côté...
Si vous étiez une chanson d'amour, laquelle seriez-vous ?
Emily Blaine : Je dis M de M. C'est gravé dans mon alliance.
Si vous étiez une saison propice aux rencontres, laquelle seriez-vous ?
Emily Blaine : Le printemps. C'est le renouveau, les oiseaux, les bourgeons... et l'acné.
Si vous étiez un film romantique, lequel seriez-vous ?
Emily Blaine : Coup de foudre à Notting Hill, j’adore ! À chaque visionnage, je me laisse emporter comme si c’était la première fois. Et puis, il est libraire… impossible de ne pas craquer ! Sans parler de la course-poursuite finale, absolument géniale.
Si vous étiez un geste tendre ?
Emily Blaine : Prendre la main. C'est désuet, mais j’aime bien. Je crois que ça ne se fait plus trop...
Si vous étiez une qualité recherchée chez un partenaire ?
Emily Blaine : La bienveillance ! On en manque cruellement et on attend trop des gens autour de nous.
Si vous étiez un obstacle à l'amour ?
Emily Blaine : Rien ne s’oppose à l’amour.
Si vous étiez une fin heureuse ?
Emily Blaine : Celle de Roméo & Juliette. Ils meurent, mais leur histoire est devenue éternelle...
Qu’est-ce qui justifierait une seconde chance ?
Emily Blaine : Quand les sentiments sont là, cela n'efface pas les conneries que l'on peut faire. Mais on n'éradique pas non plus les sentiments.
Si vous étiez une ville symbole de renouveau ?
Emily Blaine : Rome. J'y vis. Mon conjoint y travaille et je l'ai accompagné.
Quelle chanson serait un tue l'amour pour un de vos romans ?
Emily Blaine : La fête au village, des Musclés... et en règle générale, tout ce qu'ils ont produit d'ailleurs. C'est direct : ça donne envie de se crever les tympans. Et puis Patrick Sébastien, Tourner les serviettes. Ça aussi.
Si vous étiez un métier favorisant les rencontres ?
Emily Blaine : Fleuriste. C'est génial de réaliser des messages d’amour aux gens, avec des bouquets.
Si vous étiez un plat symbolisant le réconfort ?
Emily Blaine : Alors, pas un plat, mais un repas. Tous ceux du quotidien où mon mari prend le relais : peu importe ce qu'il cuisine, c'est délicieux, dès lors que j'ai délégué.
Les trois règles de l'amour ?
Emily Blaine : Se parler. Rire. Faire l’amour.
Si vous étiez un lieu incongru pour une déclaration d'amour ?
Emily Blaine : Le bureau ! C'est extrêmement bizarre, ces couples qui travaillent dans les mêmes espaces et se font des déclarations d'amour. Ça rappelle la chanson d'Anaïs, Mon coeur Mon amour où elle répète « Je hais les couples » ! (rires)
Si vous étiez un souvenir marquant d'une histoire d'amour ?
Emily Blaine : La rencontre, toujours, toujours la rencontre. Le moment de l’étincelle. Où les âmes se reconnaissent.
Emily Blaine - Nicolas Gary
NdR : Clémence, m'en veux pas...
Crédits photo : Emily Blaine © Melania Avenzato
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
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2 Commentaires
Nicolas Gary - ActuaLitté
06/02/2025 à 15:34
Et je ne résiste pas au plaisir de glisser les titres qui étaient en balance pour cette interview qui proposait presque autant de punchlines que de réponses...
Emily Blaine : "Rien ne s’oppose à l’amour"
Venise, Paris… ces villes trop romantiques pour être vraies
"Prendre la main, c’est désuet… mais j’aime bien"
Pourquoi Emily Blaine ne mettra jamais d’amour à Venise
L’amour, le rire et Notting Hill : la recette d’Emily Blaine
"Se parler, rire, faire l’amour" : les trois règles de l'amour
Emily Blaine : "Un roman policier ? Je serais une catastrophe !"
Son tue-l’amour ultime ? Patrick Sébastien et les Musclés !
"Le printemps, les oiseaux, l’acné… saison idéale pour aimer !"
Marianne L.
07/02/2025 à 12:04
Les deux derniers titres me plaisent bien, à moi ...
Et merci pour l'insertion de la vidéo d'Anaïs, j'adore cette chanson, je vais l'avoir dans la tête pour la journée ...
Bon, ce n'est pas tout ça, mais il faudrait quand même que j'aille lire un roman d'Emily Blaine, histoire de pouvoir conseiller mes lecteurs/lectrices en toute connaissance de cause ...