Dans les plis du drapeau

La découverte du corps du Docteur Flébart dans son cabinet est le point de départ de ce roman qui plonge le lecteur dans l’histoire de la décolonisation de l’Algérie française.
Frédéric Casotti raconte l’itinéraire de la victime qui, pendant les années précédant l’indépendance, était un « porteur de valise » sympathisant du Fln. En parallèle, c’est le chemin inverse d’un militaire d’origine corse, Antoine Ettori, qui déserte l’armée française pour rejoindre les rangs de l’OAS.

Deux chemins différents aux motivations opposées qui vont évoluer dans l’Algérie en proie au chaos.
Frederic Casotti restitue avec précision la ville d’Alger de cette époque avec des descriptions des lieux et les ambiances des différents quartiers, et du sort de ses habitants respectifs.

L’Histoire est une tragédie dont personne ne peut échapper, la vengeance aveugle des uns et des autres touchent sans distinction tous les Algérois, parfois pour des motivations futiles, et la lutte armée deviendra une envie de terre brûlée pour les activistes de l’OAS tandis que pour les sympathisants de l’indépendance, l’amertume côtoie l’espérance d’un meilleur avenir.

L’auteur démonte les rouages de l’engagement des protagonistes, quitte à regretter pour le lecteur, un style classique, trop peut-être, qui dénote avec l’action militaire et l’intrigue policière, c’est sans doute une concession à faire au « romanesque », parti pris face au « roman historique ».

L’auteur nous embarque dans la psychologie de ceux qui vont prendre part aux événements : de la répression évoquée de 45 au putsch manqué des généraux et de ses conséquences jusqu’à l’heure des choix, que ce soit au début du conflit ou lors du départ des pieds-noirs.

Le tout est de bonne facture pour un lectorat curieux de cette période sombre qui encore aujourd’hui, entraîne des répercussions sur la politique actuelle des deux pays.

Décidément, l’Histoire est un combat qui ne finit jamais…