Le groupe Bayard adresse à ActuaLitté une réaction, suite aux messages que les créateurs de Mortelle Adèle, Antoine Dole et Diane Le Feyer ont diffusés sur leurs réseaux ce 27 janvier. Un communiqué qui entend fournir « les éléments nécessaires pour poser un regard objectif sur le sujet », que nous publions ci-dessous en intégralité.
Le 28/01/2025 à 09:40 par Nicolas Gary
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28/01/2025 à 09:40
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Nous avons pris connaissance des accusations formulées par Antoine Dole, alias Mr Tan, et Diane Le Feyer concernant l'exploitation de la série Mortelle Adèle, éditée par Bayard Jeunesse de 2012 à 2022.
Nous réfutons et condamnons ces allégations infondées. Elles nous choquent profondément et sont à l’opposé de nos façons de travailler.
Conformément aux accords conclus avec les auteurs de Mortelle Adèle, que nous avons toujours respectés, nous échangeons avec eux et leur maison d’édition, Mr Tan & Co, pour faire vivre en librairie les titres édités chez Bayard Jeunesse.
À LIRE - Mortelle Adèle : ses créateurs accusent Bayard de “tromper le lecteur”
C’est notre mission et notre responsabilité d’éditeur envers tous nos auteurs : diffuser et faire rayonner les œuvres qu’ils nous confient, cela dans l’écoute, le dialogue et la confiance partagée.
Mortelle Adèle est une série unique qui compte dans la vie des enfants. Hier comme aujourd’hui, nous souhaitons maintenir un dialogue apaisé et constructif avec ses auteurs.
Ayant pris connaissance du communiqué de Bayard, Antoine Dole a sollicité ActuaLitté pour apporter une précision à leur message :
Bayard Editions n’a, contrairement à ce qu’ils disent dans ces lignes, pas publié les aventures de Mortelle Adèle de 2012 à 2022 : elle a été signé en 2012 aux éditions Tourbillon par Franck Girard. Bayard était actionnaire minoritaire de la maison, mais n’en était pas propriétaire. C’est Franck Girard qui a créé, avec nous auteurs (d’abord Miss Prickly et moi, puis Diane Le Feyer et moi dés 2014), le succès qu’est Mortelle Adèle.
Il avait effectivement proposé la série en publication à Bayard Editions, dont il était aussi directeur, mais les différentes instances avaient refusé le projet. Il a donc fait le choix de le publier lui-même, dans la maison dans laquelle il avait les mains libres puisque Bayard n’y était qu’actionnaire minoritaire.
C’est en 2017, au départ de Franck Girard, alors que la série atteignait déjà des chiffres importants (autour d’un million d’exemplaires) que Bayard a racheté la maison d’édition Tourbillon et a absorbé son catalogue. Personne ne nous a demandé notre avis au moment de ce rachat à 100 %.
Et Mortelle Adèle est arrivée au catalogue de Bayard à partir de 2018, dans un label à part, ce qui montrait déjà la volonté de la maison d’édition de capitaliser sur ce succès.
Seulement trois ans plus tard, en 2021, avec une année de Covid au milieu dont on sait qu’elle a suspendu le temps et éprouvé tout le monde, et après nous être débattus dans de multiples sujets au fil de cette collaboration, nous avons claqué la porte de cette maison d’édition suite à de profonds désaccords, c’était en 2021.
Les derniers ouvrages dans les tuyaux sont parus en 2022, mais nous n’avions plus d’échanges. Bayard n’a donc eu Mortelle Adèle entre les mains que trois ans.
Le groupe Editis, dont la société Interforum prend en charge les ouvrages de la maison Mr Tan & Co, a également adressé un communiqué de presse :
« Le groupe Editis, partenaire de Mr Tan & Co, et qui diffuse et distribue une partie des œuvres d'Antoine Dole et Diane Le Feyer, leur exprime son plein soutien dans les difficultés très grandes qu'ils traversent et mesure combien ils en sont affectés. La création et les auteurs sont sacrés.
Les écouter, les entendre, les aider, les soutenir et porter leurs œuvres auprès du plus large public sont la raison d'être de notre Groupe.
Nous regrettons profondément la situation actuelle, et sommes chaque jour pleinement engagés aux côtés de Mr Tan & Co pour continuer de faire vivre Mortelle Adèle et son univers auprès des libraires et de ses jeunes lecteurs. »
Crédits photo : ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
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Le département de l'Hérault envisage d'annuler la part consacrée à la culture au sein de son budget annuel, révèle le quotidien Libération, une information qu'a confirmée le service communication de la collectivité. Kléber Mesquida, président socialiste du conseil départemental, explique qu'il n'a d'autres choix que de se concentrer sur les compétences obligatoires.
29/01/2025, 12:51
Malgré l'exposition médiatique du procès des viols de Mazan, en 2024, le sexisme et les discours masculinistes ont gagné en visibilité, en France, alerte le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes. Parmi les facteurs qui facilitent cette diffusion des propos problématiques, une véritable culture du sexisme, qui se retrouve notamment dans les lectures : celles destinées aux plus jeunes ne sont pas épargnées, loin de là.
28/01/2025, 15:43
Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, a été transféré de l’hôpital à la prison où il est détenu près d’Alger, a confirmé Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, lors d'une interview accordée le mardi 28 janvier à Sud Radio.
28/01/2025, 11:36
18 Commentaires
JD
28/01/2025 à 11:44
Je trouve la façon de faire de Bayard déplorable. Ils disent nous donner les éléments pour pouvoir poser un regard objectif sur le sujet, mais au final, qu'en est-il ?
Rien, ils n'avancent aucune chose qui nous permettrait de croire ce qu'ils disent. En revanche, la réponse de Mr. Tan, elle, est beaucoup plus claire.
En tous les cas, merci de partager cela avec nous, lecteurs. Car au-delà de la déception de nos enfants - qui compte forcément un peu quand on est parent, mais qui n'est pas le sujet ici - c'est la façon dont une maison d'édition se permet de faire de telles choses à des auteurs, des artistes, des personnes que, sans même les connaître, nous apprécions.
ROUROU
28/01/2025 à 12:31
Je suis vraiment désolée de lire ça et extrêmement déçue de l'acharnement d'une maison d'édition qui se veut bienveillante et à l'écoute sur des auteurs qui leur ont apporté la poule aux œufs d'or. Je soutiens Mr Tan et son équipe, ils ne devraient pas se battre comme cela pour une création qui leur appartient. Bayard ne veut rien lâcher, c'est normal, ça rapporte ! De vrais requins. Ils devraient avoir honte de s'acharner de la sorte. J'espère que les lecteurs de Mortelle Adèle se mobiliseront pour soutenir ses créateurs !
Clint
28/01/2025 à 13:38
Citer l'éditeur, sans jamais citer la première dessinatrice Miss Prickly, ça tient de l'exploit !
Miliie
28/01/2025 à 15:48
Ils sont choqués ??? Mais quelle belle bande d’hypocrites. Ils n’ont rien à faire de l’humain, ils n’ont à voir que les profits quils peuvent en retirer, ils n’ont plus de nouveautés… pas grave on va sortir et re sortir des albums en changeant les couvertures ou les formats, en sortant du merchandising… bref… force aux auteurs 💪🏻
Marco
29/01/2025 à 07:57
Les auteurs qui reprochent à Bayard de capitaliser sur ce succès... c'est un peu fort ! ils en ont profité depuis des années et continuent de le faire à travers leur propre maison d'édition en transformant leur personnage en produit marketing ! Mais cette fois, c'est entièrement à leur profit.
Et Editis qui vient jouer les Cavaliers Blancs ! C'est vrai que Daniel Křetínský, qui a racheté l'affaire à Bolloré, est un philanthrope qui respecte profondément les auteurs et leurs créations.
Donc, les leçons de morale et de bonne conduite dispensées par Mr Tan & Co et son milliardaire tchèque, aux idées proches de son ami breton, on s'en passerait sans mal. Oui, Bayard fait du business avec les titres de Mortelle Adèle dont il détient les droits, mais, au moins, cet argent lui sert à payer des salariés qui n'hésitent pas à s'opposer aux alliances de leur maison avec Bolloré, et continuent de publier des auteurs et des ouvrages moins commerciaux, assurant ainsi une certaine diversité dans le paysage éditorial.
https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/les-salaries-du-groupe-bayard-votent-la-greve-pour-contester-la-nomination-de-l-ancien-bras-droit-du-milliardaire-conservateur-pierre-edouard-sterin_6922475.html
Crafterpanda
29/01/2025 à 10:37
Bonjour Monsieur, je ne pense pas qu il soit question d argent vous savez, ni même de question de morale. Quant on écrit ou dessine on met beaucoup de nous même dans ce qu on produit. Ce n est pas un produit à la chaîne qu'on va oublier le lendemain. Surtout dans le cas de l' auteur qui base ses créations sur ses violences subies étant plus jeune, et bayard le savait. Il avait un droit de regard sur les méthodes de publication quand il travaillait pour eux et quand il a voulu se mettre en indépendant le dialogue s est rompu. Son avis n'a plus été pris en compte. Ce n est pas une question d'argent ici mais plus une dépossession de cette chose très intime qui est la création. Je comprends tout à fait votre point de vue cependant je pense que vous vous trompez de problème. Je vais me permettre un parallele avec une artiste d un autre genre et calibre: Amy whinehouse. Certaines chansons qu elle avaient écrites lui etaient à un moment de sa carrière insupportable à chanter. Cela la ramenait à un état émotionnel qu elle avait besoin d exprimer à un moment mais qui n était plus d actualité et la faisait souffrir. Elle n a pas eu le choix que de continuer à les chanter sous la pression de son éditeur et impressario parce que c est ce que les gens voulaient. Connaissant ce que sa souffrance à engendrée par la suite auriez vous dit à cette personne " oh ça va, l argent que tu engranges permets de créer beaucoup d emplois et de permettre à des maisons d'édition de lancer des carrières d'artistes engagés qui, contrairement à toi, se battent".
Même si on peut critique ce parallèle, c'est pourtant le même sujet. Son œuvre est personnelle et l argent n est pas le sujet.
Merci de m avoir lu
Marco
29/01/2025 à 19:21
Mais les auteurs de Mortelle Adèle ne font rien de plus avec leur maison d'édition que ce qu'ils faisaient avant avec Bayard. Sauf qu'ils gagnent plus d'argent (mais ils prennent aussi plus de risques). Je n'y vois qu'une question d'argent. Aujourd'hui, ils exploitent même leur personnage davantage comme un produit commercial, très bon, d'ailleurs. Et avec le soutien d'Editis qui s'y connait en la matière. Tout le monde est dans son bon droit, dans le cadre des libertés de chacun. Qu'Antoine Dole veuille passer pour une victime et émouvoir son public, c'est aussi son droit. Mais on n'est pas obligé de verser une larme, non plus !
John
30/01/2025 à 09:06
Je trouve cette explication intéressante, car elle apporte une explication qui va plus loin que le "ils veulent + de sous".
https://www.instagram.com/reel/DA_bdYptTrt/?igsh=M21oMGo4NnJhNWNq
Jojo
29/01/2025 à 12:12
Une bonne partie des salariés de Bayard sont payés grâce aux succès d'Antoine Dole alors qu'il n'est pas leur employeur. Salaire veut dire aussi des droit au chômage, la moitié des droits retraite versée par l'employeur (éditeur), des congés payés, et d'autres avantages et protections sociales auxquels les auteurs n'ont pas droit. Les auteurs ne sont pas payés pour le travail qu'ils font, ils sont uniquement rémunérés sur le succès de leurs œuvres. La liberté d'expression est indexée sur les ventes et le principe des avances est un scandale. Mais tous les salariés des maisons d'édition trouvent ça normal parce que c'est comme ça et faut pas que ça change. Un directeur littéraire employé touche un salaire, il n'est pas seulement rémunéré sur les livres qu'il choisit d'éditer. Quand vous vendez une illustration à Bayard et cie, ils vous obligent à signer un contrat léonin où ils s'octroient tous les droits les plus délirants sur l'exploitation de cette illustration. Vous êtes payé pour une parution dans un magazine, mais pas seulement puisque vous devez leur céder le droit de faire tout ce qui leur semble bon avec cette image. Leurs contrats sont abusifs. Vos salariés de Bayard, ils se battent pour leur pomme, les difficultés des auteurs, ce n'est pas leur problème. Alors, la réaction d'Antoine Dole est logique. Le vampire Bayard a créé un monstre. Tant pis pour eux s'il se révolte contre eux !
Marco
29/01/2025 à 19:30
On connait tous la règle du jeu... dans ce cas, il ne faut pas choisir le métier d'auteur mais s'orienter plutôt vers un emploi salarié (où rien n'est parfait non plus !). On tente de faire progresser les choses, qui restent imparfaites, mais ce n'est pas Antoine Dole, qui se la joue perso, qui va faire avancer nos conditions de travail. Mais c'est son droit le plus strict d'essayer de tirer au mieux son épingle du jeu. Il prend aussi des risques et c'est respectable. Ce n'est pas une raison pour venir pleurer et tenter de diaboliser Bayard. Surtout quand on se fait diffuser par Editis ! Il n'a pas choisi Harmonia Mundi, par exemple. Les auteurs de Mortelle Adèle restent dans une démarche économique vorace, qui n'apporte aucun changement, et ils ne sont pas plus "gentils" que ceux qu'ils critiquent.
un observateur
29/01/2025 à 16:42
Le communiqué de presse d'Editis est hallucinant. Outre le fait qu'il n'est pas confraternel, ce qui ne se fait pas dans le milieu de l'édition, il est outrancier et ridicule. "Mesure combien ils en sont affectés"... auraient ils perdu un proche sans qu'on le sache?
S'agissant du respect des auteurs du groupe Editis, comment ne pas rire ? Allez, dirigeants d'Editis, soyons fous : publiez vos droits d'auteurs en jeunesse... Combien payez vous les auteurs qui ne vendent pas mais produisent chez vous des albums jeunesse : 3% chacun, 3,5 ? 5% chacun (auteur-illustrateur) ? Trissotin que vous êtes, Pinocchios, ont voit s'allonger vos nez à proportion de la chute de votre CA...
Publiez vos droits en poche, dans toutes vos collections : 5%, 6 ?
Si vous soutenez les auteurs, prouvez-le : soyez transparents sur vos droits d'auteurs. Sinon... taisez vous.
Un observateur
29/01/2025 à 16:49
Les contrats de Bayard sont, par ailleurs (cf post sur Editis) léonins et très peu vertueux. Notamment par la faiblesse des droits, mais pas seulement. Bayard ne différencie pas magazines et livres, alors qu'il produit les deux, et l'oeuvre de l'auteur est exploitée sur plusieurs supports mais pas rémunérée sur chaque support.
Vous excuserez ce mauvais jeu de mots : Bayard a des pratiques bien peu catholiques.
Que Mr Tan et Diane le Feyer soient partis est donc parfaitement justifié.
Simplement, nul ne peut croire en Editis chevalier blanc...
Jojo
29/01/2025 à 17:24
Justement, l'hypocrisie est une pratique très catholique !
Une auteur
30/01/2025 à 14:23
Alors, c'est absolument faux, les contrats sont différents selon que vous publiez dans les magazines Bayard Jeunesse ou dans une publication Bayard. Editions Les tarifs sont aussi différents et le système de droits reversés aux auteurs également. Et les conditions des contrats sont très claires et bien expliquées avec les donneurs d'ordre, selon qu'il s'agit de la presse ou de l'édition.
C'est faux
31/01/2025 à 09:26
Je suis illustrateur chez eux et j'ai des contrats distincts pour chaque type d'exploitation presse et édition.
D'ailleurs la presse et l'édition sont deux entités différentes. Ce ne sont pas les mêmes équipes. Je n'ai jamais eu à me plaindre des DA très pro et très sympas.
Marco
31/01/2025 à 10:38
Idem. Je travaille occasionnellement avec eux depuis 25 ans et je ne vois rien de "scandaleux". Ou alors, c'est tout le système éditorial qui l'est... mais c'est un autre débat.
Paulo
03/02/2025 à 09:39
Les contrats que propose Bayard à ses auteurs se situent dans la norme de la profession, et contrairement à ce qui est dit plus haut les diverses exploitations (presse, édition) sont rémunérées séparément. A titre personnel, il m'a à plusieurs reprises été possible de renégocier à la hausse avec Bayard des contrats sur des livres déjà publiés, et d'une façon générale j'ai trouvé en face de moi des interlocuteurs respectueux, même en cas de désaccord.
Paulo
03/02/2025 à 09:33
On aimerait savoir exactement ce qu'Antoine Dole reproche à Bayard. De continuer à vendre ses anciens albums, voire de renouveler leur présentation ? C'est absolument légitime pour l'éditeur de continuer à faire vivre les anciens albums de la série, sans quoi elle finit par s'étioler et mourir. Antoine Dole continue à toucher énormément de droits pour ces albums.
En tant qu'auteur, cela fait des années que je travaille avec Bayard, aussi bien en presse qu'en édition, et j'ai toujours trouvé des équipes à l'écoute et respectueuse de mon travail. Antoine Dole a décidé de quitter cet éditeur lorsque le succès était là, il bénéficie d'un volume de ventes gigantesque, on a du mal à comprendre les raisons réelles de son mécontentement.