Le prix sera remis ce lundi 13 janvier 2025 à 18 heures, lors d’une cérémonie dans l’auditorium du Mémorial de la Shoah. Il récompense chaque année une œuvre littéraire publiée en France dans les douze derniers mois, et ayant trait à la Shoah ou l’un des autres génocides reconnus par l’Unesco.
Le 13/01/2025 à 09:00 par Dépêche
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Publié le :
13/01/2025 à 09:00
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« À l’heure où les derniers témoins directs de la Shoah disparaissent, il paraît nécessaire de créer ce prix dédié aux œuvres littéraires », indiquent les organisateurs du prix.
« Pour retrouver les traces Roza Robota et de ses trois camarades, des jeunes femmes juives polonaises pendues à Auschwitz le 6 janvier 1945 pour avoir volé de la poudre explosive, il a fallu plonger dans les dépositions des prisonnières recueillies lors des cinq procès consacrés aux crimes des SS dans les camps d’Auschwitz-Birkenau », expplique l'autrice.
Son travail s’est également nourri des précieux témoignages vidéo collectés par la Fondation Spielberg, les Mémoriaux de Washington, de Paris et de Yad Vashem. « Ces recherches ont révélé l’existence de réseaux de femmes engagées dans une résistance acharnée contre le système nazi : des Allemandes du KPD, des Polonaises, des Françaises et des femmes juives », poursuit-elle..
« Toutes ont fait preuve d’un courage extraordinaires en dissimulant des documents, en falsifiant des matricules, en volant des médicaments ou en cachant des camarades destinées à la chambre à gaz. Sans oublier les doctoresses et les infirmières qui ont refusées de collaborer avec les médecins SS lors des expérimentations médicales. Recevoir le Prix Odette et Léon Chertok ojre à mon livre, Les femmes d’Auschwitz-Birkenau, une visibilité accrue. Ce prix permettra de faire connaître les noms de ces prisonnières qui ont lutté pour préserver la dignité humaine. »
Écrivaine et réalisatrice de documentaires sur la Shoah, Chochana Boukhobza a consacré sept années à une enquête approfondie sur la déportation des femmes à Auschwitz-Birkenau, ouvert en mars 1942. Longtemps, leur internement a été confondu avec celui des hommes, bien que tout aussi tragique. En s'appuyant sur les témoignages des survivantes et sur les minutes des procès des SS après la guerre, l’auteure reconstitue l’organisation spécifique de Birkenau et fait revivre, dans un récit choral, le destin des prisonnières venues de toute l’Europe occupée.
MICHRONIQUE – Les femmes d'Auschwitz-Birkenau
Principalement juives, ces femmes étaient aussi catholiques, protestantes, agnostiques ou tziganes. Certaines avaient été arrêtées pour des actes de Résistance, mais la plupart ignoraient ce qui les attendait.
Celles qui ont survécu à l’extermination furent soumises à un travail forcé implacable. Pourtant, au-delà de la sidération, des formes de résistance ont émergé contre le système carcéral, bureaucratique et criminel qui les broyait. Parmi elles, des secrétaires tentèrent de sauver des femmes du gazage, tandis que des doctoresses refusèrent de participer aux expérimentations des médecins SS. Et si un four crématoire explosa le 7 octobre 1944, ce fut aussi grâce à leur courage.
Dans cette adversité extrême, les femmes d’Auschwitz, bien que sans défense, firent preuve d’un courage, d’une audace et d’un héroïsme remarquables. Ce récit, hommage vibrant à leur mémoire, célèbre la solidarité et l’esprit de liberté qui ont survécu envers et contre tout.
Pour le prix, sont éligibles les œuvres littéraires publiées entre le 30 septembre 2023 et le 30 septembre 2024, qu’elles soient écrites en français ou traduites dans cette langue. Un ouvrage d’un auteur international est également accepté, à condition qu’une traduction en français ait été publiée en France. Les témoignages à caractère littéraire sont pris en compte, tandis que les essais universitaires et les travaux d’historiens en sont exclus.
Le jury est composé de Rima Abdul Malak, Emmanuel Carrère, Cécile Chertok, Grégoire Chertok, Sarah Chiche Jean Hatzfeld, Haïm Korsia, Rebecca Marder, Valérie Toranian et Nathalie Zajde.
Crédits photo : Franck Ferville © Flammarion
Par Dépêche
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4 Commentaires
red Mcfarlane
14/01/2025 à 15:31
Certainement un livre important et qui permet de ne pas perdre de vue l' événement le plus noir de notre histoire. Mais à quand la création d'un Mémorial de Gaza et celle d'un prix récompensant un travail sur les massacres de civils qui ont été perpétrés contre la population palestinienne de Gaza? Continuer à parler comme on le fait sur ce qui se passe à Gaza est une insulte à l'humanité.
Henri Juda ( Luxembourg)
15/01/2025 à 14:51
fils d'une survivante d'Auschwitz qui y a perdu son fils , sa mère , son premier mari et 5 autres membres de sa famille , je suis plein d'admiration devant l'énorme travail de recherche de Chochona
Ma maman a été sauvée du block 10 d'Auschwitz par la docteur non-juive Adelaide Hautval dont le livre fait l'éloge . J'ose proposer que la République se souvienne enfin d'elle et qu'une place place au Panthéon lui soit attribuée .
Mersch
16/01/2025 à 13:42
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joseph'z (Suisse)
19/01/2025 à 08:34
Ce gros volume ne risque pas d'être englouti dans la mer des publications sur Auschwitz. Grâce à des recherches méticuleuses et à l'écoute d'innombrables témoignages l'auteure ouvre ici un volet moins présent dans d'autres travaux sur ce sujet: le calvaire des cobayes et le culot des femmes affectées dans les ateliers qui ont sauvé la vie des co-détenues avec leurs manoeuvres de sabotage derrière le dos des SS. - A ne pas oublier la langue de l'écrivaine qui avait déjà décroché des médailles pour ses romans: La chronique de ces horreurs du camp va conquérir les lecteurs par une parole ni violente ni sublime, mais sobre, pertinente, sans ambages.