Al Pacino est un des comédiens les plus importants de sa génération. Toute une carrière un pied dans le théâtre et l’autre dans le cinéma. L’élève de l’Actors studio a brillé dans la tragédie, de Shakespeare à Francis Ford Coppola. Ce regard qui transperce, cette folie rentrée, ces mémoires les remontent aux jeunes années de « Sonny Boy ». Le passif est lourd chez le rital du South Bronx.
Le 03/01/2025 à 16:33 par Hocine Bouhadjera
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« Seigneur, libère-moi de moi-même afin que je puisse te satisfaire. » Michel-Ange, cité par Al Pacino.
Plus que la pauvreté, Al Pacino a souffert la mélancolie d’une mère. Le père, qui avait seulement 18 ans à sa naissance, a quitté la famille alors que son fils n'avait pas plus de deux ans. Retour chez les parents pour la maman. Vincenzo Giovanni Gerardi, le grand-père du futur comédien, fait office de figure paternelle. Al Pacino a même retrouvé le traumatisme primordial qui l’a rendu si sujet à cette « anxiété aiguë », par l’entremise d’années de thérapie : durant 8 mois, il fut séparé de sa mère, en attendant le retour du paternel, parti au front.
L’ascendance a joué un rôle pour sûr : Rose, la maman, fait une tentative de suicide dans sa jeunesse. Plus tard, elle vivra très mal une nouvelle rupture. Son fils raconte : « Elle en a été brisée. Elle était un personnage à la Tennessee Williams, fragile et incontrôlable. Les médecins lui ont diagnostiqué ce qu’on appelle une névrose d’angoisse. Elle était prise dans une spirale infernale. » Elle est soignée par des électrochocs et autres barbituriques, qui coûtent chers en plus de te détruire.
À South Bronx, le jeune Pacino fait les 400 coups avec Cliffy l’ « érudit, un véritable original, intrépide », Petey l’Irlandais coriace, et Bruce. Il partage : « Ils sont tous les trois morts à cause de la drogue. Je n’étais pas vraiment sous surveillance stricte, mais ma mère se souciait de savoir où j’étais, ce qui n’était pas le cas des familles de mes amis, et nous le savions tous. Je pense qu’elle m’a sauvé la vie. » Elle l’amène régulièrement au cinéma et au théâtre, de quoi ouvrir la sensibilité.
À quatorze ans, Al Pacino gagne un peu d’argent à une émission de La Roue de la fortune, spéciale histoires exemplaires. La raison de cette invitation : il a sauvé son ami Bruce, accroché à un tuyau à sept mètres du sol, à la suite d’un pari qui a mal tourné. Avec cet argent, sa mère l'emmène voir La Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams, à Broadway, qui le marque profondément.
Un petit côté borderline chez « Sonny Boy », sur lequel il s’appuiera plus tard : « La vie c’est sur le fil, mec. Être acteur, c’est ça pour moi, c’est ma vie. Quand je travaille, je suis là-haut sur la corde raide. Je me lance à corps perdu. Je prends des risques. Je veux prendre des risques. Je veux voler et échouer. Je veux me cogner dans quelque chose quand je fais ça, car c’est ainsi que je sais que je suis en vie. C’est ce qui m’a maintenu en vie. »
Avec une mère sur le carreau, il est encouragé à arrêter le lycée pour trouver du travail. Il a expérimenté la scène à l’école, aime jouer la comédie. Il veut faire de l’art, et comme tous les lecteurs tardifs et autodidactes, les prolos dit autrement, il prend très au sérieux ce qu’il découvre avec ravissement. La rédemption est peut-être chez Tchekhov.
Son aîné Charles Laughton, qui le forme à « l'Actors Studio », avec le célèbre Lee Strasberg, est formel : « Tu vas devenir une grande star. » Et Al Pacino de commenter : « Or Charlie ne parlait jamais comme ça. Quand je dis jamais, c’est jamais. (...) C’était sorti comme ça. Je lui ai répondu : "Je sais, Charl. Je sais", et je le pensais vraiment. » Il s'explique : « Bon, je ne suis pas du tout religieux ni quoi que ce soit. Mais je sens qu’il y a un esprit. On n'a même pas besoin de l’appeler Dieu. Aux Alcooliques anonymes ils parlent de Puissance supérieure. (...) Je possédais l’esprit. »
Il relate une expérience d’illumination sur scène, en interprétant du Strindberg : « Soudain, en cet instant, je me suis senti appartenir à l’univers. J’ai su après cela que je n’aurais plus à m’inquiéter. Que je mange ou ne mange pas. Que je gagne de l’argent ou n’en gagne pas. Que je connaisse la célébrité ou pas. Cela n’avait plus d’importance. (...) Je venais de découvrir cette possibilité de plonger en moi-même, et je devais me rendre à l’évidence : je voulais faire ça toute ma vie. » À cette époque, il rencontre Martin Sheen, avec qui il va même partager un loyer dans le South Bronx. Ils travaillent ensemble dans la troupe expérimentale libertaire, Living Theatre, dans Greenwich Village.
Il a 21 ans, et la seconde tentative est la bonne, maman est morte. Il analyse, à 80 ans passés : « J’aurais peut-être d’une manière ou d’une autre pu empêcher que ça arrive. La tragédie de ma mère était la pauvreté. Elle était embourbée dedans et ne pouvait plus s’en extraire. (...) Elle avait le sens de l’humour et un goût très sûr. C’est ce qui la distinguait du reste de la famille. Mais c’était une femme seule. »
S’en suivent la dépression, les petits boulots, la dèche, les excès. Lorsque sa première figure paternelle meurt peu de temps après, il est au bord du précipice : « À ce moment-là, je faisais encore mes livraisons du journal Show Business, et je me suis évanoui sur le trajet, sans doute faute d’avoir mangé, traumatisé par la mort de mon grand-père. » À 25 ans, il est encore gardien d’immeuble. La première brèche se fait avec la pièce, L'indien cherche le Bronx d'Israël Horovitz, qu’il porte avec un certain John Cazale. Ses débuts à l’écran sont dans un épisode du feuilleton policier N.Y.P.D., avec sa première réelle petite amie, Jill. Une première pièce à Broadway, c'est fait également, puis le cinéma.
Ses Mémoires basculent dans le récit de chaque projet cinématographique, agrémenté des évolutions de sa vie. Après un premier second rôle dans une comédie sympathique, de 1971 à 1975, il enchaîne les rôles rares, servi par des œuvres marquantes, et porté par de grands cinéastes.
D’abord Panique à Needle Park. Joan Didion au scénario, Jerry Schatzberg à la réalisation. Al Pacino tient le premier rôle avec Kitty Michelle Winn, prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes pour son rôle, et aujourd’hui oubliée. Elle a tourné dans L’Exorciste, a encore joué dans un ou deux films, puis a mis un terme à sa carrière d’actrice : « C’est juste qu’elle n’aimait pas le métier, et elle n’a pas supporté certains des trucs qui avaient cours. On porte tous en nous un lourd secret », écrit Al Pacino, sibyllin, mais on a tous et toutes compris.
Dès le deuxième film, le rôle de sa vie, certainement l’un des plus importants de l’histoire du cinéma : Michael Corleone dans Le Parrain. Le récit de la démente épopée du film, comme savait les entreprendre avec une force herculéenne Francis Ford Coppola dans les années 70, est raconté avec talent dans Laisse le flingue, prends les cannolis, de Mark Seal (trad. François Raison).
Sans jamais perdre son ton débonnaire, Al Pacino évoque à quel point La Paramount ne voulait pas de lui pour interpréter « la chochotte de la famille Corleone ». C'est Coppola, d'un an seulement son aîné qui est allé chercher cet inconnu aux grands yeux noirs de corbeau, et l'a imposé. L’acteur raconte aussi comment il lui fallut le temps de trouver le ton juste, jusqu'à la menace d’être remplacé; les galères de son réalisateur face au studio, jusqu’à fondre en larmes; la rencontre avec le visage de l’« Actors studio », Marlon Brando; sa découverte de la Sicile; les requins des studios qui lui mettent des coups de pression; le triomphe inespéré en salles…
Au sujet de la méthode de l'« Actors Studio », appuyée sur les préceptes de l'acteur et réalisateur russe Konstantin Stanislavski, Al Pacino voit dans Brando le premier à porter haut ce jeu viscéral, « menaçant ». Le même a ensuite fait partie d’un triumvirat aux côtés de Montgomery Clift et James Dean, « le vulnérable, l'économe et le lyrique ». Néanmoins, Pacino est formel : il n'y a pas, en dernière analyse, « de méthode à l’Actors Studio. Chacun débarque avec sa propre méthode. Existe-t-il une méthode pour écrire ? Ouais, tu prends un stylo. On ne demande pas à un violoniste ou à un violoncelliste s’ils ont recours à une méthode. Ils s’exercent. » Lee Strasberg à lui défini le talent comme « un brin d’herbe poussant entre deux plaques de béton ».
Après Le Parrain, Al Pacino est désormais une star, et endetté… Il n’enchaîne malgré tout pas avec une nouvelle grosse production, mais un grand film, peu connu : L’Épouvantail de Jerry Schatzberg. Il y propose une composition inoubliable, constamment au bord de l’effondrement. Ce road trip de deux vagabonds remporte la Palme d’Or en 1973, ex-aequo avec La Méprise d’Alan Bridges. Du tournage, il se souvient de la relation froide avec la co-vedette Gene Hackman, et à quel point il a été constamment sous influence...
Une anecdote, qui donne également le ton général du livre : « Un soir, quelque part au cours de notre périple à travers l’Amérique, j’étais tellement soûl que je ne retrouvais pas le chemin de la maison. Une femme m’a dit : "Oh, je vais te raccompagner chez toi." Et sans y réfléchir à deux fois, je suis monté dans sa voiture. Mais pendant le trajet, j’avais beau être rétamé, j’ai bien vu qu'elle ne me ramenait pas chez moi. Je lui ai dit : "Qu’est-ce quise passe, là ?" Et elle m’a répondu sans détour : "Je te kidnappe." Ce n’était pas une espèce de flirt agressif. J’étais célèbre. J’avais fait Le Parrain. Mais moi je suis du South Bronx, et quand je vois une folle qui essaye de m’embarquer dans un mauvais plan, je sais m’échapper. J’ai dit : "Non, tu vas pas me kidnapper. Je fous le camp." Elle a répondu : "Pas question" sans ralentir. Alors j'ai ouvert la portière, comme pour me jeter sur la route. J’étais un peu éméché, mais j'étais prêt à sauter d’une voiture en marche s’il le fallait. Elle ne me fera pas ce coup-là, mec. Elle a refermé la portière et m’a ramené à bon port. Je crois bien que c’était dans le Colorado. Je ne connais pas leurs coutumes, par là-bas. »
À cette époque, il le dit lui-même : « Mon état d’esprit frôlait la folie. » Il interprète Richard III chaque soir à Boston : « J’ai apporté cette fureur à Richard, qui est lui-même proche de cet état. » Au sujet de sa dépendance, il explique : « Je pense que l’alcool, au même titre que Charlie (Ndr : Laughton) et Tchekhov, m’a sauvé la vie. J’ai pu me soigner tout seul, ça m’a aidé à lutter contre la souffrance et ça m’a évité de me retrouver en hôpital psychiatrique. Le soir, je buvais, et le lendemain matin, je gobais des cachets pour me calmer. Je cherchais toujours à m’apaiser, parce que mon esprit s’emballait, et de fait l’alcool avait un effet apaisant. »
Avec le réalisateur Sidney Lumet, il tourne deux autres films importants : Serpico, histoire vraie d’un flic qui se retourne contre la corruption de ses collègues, et surtout Un après-midi de chien. Son interprétation d’un braqueur homosexuel coincé dans une prise d’otage, inspiré de l’histoire d’un certain John Wojtowicz, est un modèle d’incarnation. Al Pacino parle de possession pour ce rôle de « Sonny Wojtowicz ». Ça s’est échappé dès le tournage terminé : « Même Sidney m’a fait remarquer qu’il avait vu la chose s’échapper, comme un esprit. »
Entre les deux, il retrouve le héros tragique Michael Corleone, opposé à Hyman Roth, inspiré du gangster juif-américain Meyer Lansky. Le rôle est interprété par un autre de ses pères de substitution, considère-t-il, Lee Strasberg. Il se rappelle des relations distantes avec Coppola, et d'un repli sur soi induit par le personnage.
La suite est moins brillante, au moment où il arrête de boire - pas de cause à effet, bien sûr. Quand le delirium tremens se pointe, on se dit qu’il est peut être temps d’arrêter. Le sevrage a été difficile, toujours dans un état latent de frustration, à la limite du craquage…
Sur le tournage de l’effaçable Bobby Deerfield de Sydney Pollack, il entame une relation amoureuse avec Marthe Keller. Un échec en salles, alors les studios lui ont repris la Alfa Romeo qui lui avait été offerte. Il s’embrouille avec Norman Jewison sur le tournage de Justice pour tous, bloque l’argent qu’il a touché pour La Chasse de William Friedkin tellement l’expérience fut douloureuse et honteuse. Se chicotte violemment avec le réalisateur Arthur Hiller sur le tournage d’Avec les compliments de l'auteur…
Avant le culte Scarface, remake du film de 1936, dans lequel l’acteur injecte au personnage son état d’excitation perpétuel.
Après avoir monté le projet avec Sidney Lumet, c’est finalement Brian de Palma qui dirige le film, avec Oliver Stone au scénario. À l’instar d’autres films cultes comme Fight Club, Scarface est mal accueilli par la critique. Al Pacino constate : « Au fil du temps, Scarface allait être consacré par la génération hip-hop, qui se reconnaîtrait dans la mythologie de Tony Montana et lui donnerait sa crédibilité. Ils l’ont compris et ont accepté la métaphore. Ils ont saisi que le film était une parabole, une histoire sur la façon dont vous voyez le monde quand on vous apprend que la vie ne vaut pas grand-chose et qu’elle n’est pas indispensable. »
Il arrête le cinéma un moment pour revenir à ses premières amours, le théâtre. Revient au cinéma parce qu’il est en faillite. L’enfant du Bronx doit se l'avouer : « Je ne comprenais pas comment fonctionnait l’argent, pas plus que je comprenais comment une carrière fonctionnait. C'était une langue que tout simplement je ne parlais pas. » Un rôle déniché par Diane Keaton, sa copine de l’époque, dans un film pas mal, Mélodie pour un meurtre. Grand succès en salles, et retour aux affaires.
Une première fille à près de 50 ans, pour celui qui ne s’est jamais marié jusqu’à aujourd’hui, avec Jan Tarrant, et des années 90 plus qu’honorables, avec Le Parrain 3, L’Impasse ou Heat. Et enfin un Oscar, après huit nominations, pour l’oubliable et oublié, Le Temps d'un week-end.
Après s’être initié à la fabrication d’un film sur le projet, The Local Stigmatic, notamment au montage, l'acteur se lance dans la réalisation de son premier long-métrage, une fantastique déclaration d’amour à William Shakespeare. Michael Mann a mis à disposition une partie de l’équipe de Heat sur Looking for Richard – « sans tiquer, comme ça. Quel geste. Je ne l’oublierai jamais. »
On suit la création de Richard III, entre répétitions et discussions sur la mise en scène, entrecoupée d’entretiens avec des comédiens, shakespeariens, et autres passants des rues de New York. À la fin, on a assisté à l’immense pièce de l’Anglais du temps d’Elisabeth, et on a ressenti pourquoi il est toujours moderne : parce qu’il a su allier, comme plus tard Balzac, Led Zeppelin, Coppola ou Kanye West, l'exigence et le populaire. Shakespeare parle à tout le monde de la seule tragédie de la condition humaine. Le film s’ouvre avec la tirade de Prospero sur l’illusion fondamentale de toute chose, qu’on habille de nos seuls rêves. Al Pacino a voulu rendre le dramaturge à son premier public, et c’est réussi.
L’orgueil de Pacino : La Guilde des réalisateurs d’Amérique lui a décerné le prix de la réalisation, le New York Times l’a sélectionné parmi les dix meilleurs films de l’année. Mais peu l’ont vu, ou savent même qu’il existe. Il a vendu le film à la Fox Searchlight Pictures, la division « cinéma indé » de la Twentieth Century Fox, qui l’a très mal mis en valeur. La distribution était pourtant ronflante, avec Alec Baldwin, Winona Ryder ou Kevin Spacey, mais la forme de cet étrange objet filmique n’a pas aidé.
À plus de 80 ans, Al Pacino continue à être très actif, avec prochainement la sortie d’un Roi Lear avec le réalisateur de Candyman, Bernard Rose, ou Modi, biopic sur Amedeo Modigliani, réalisé par un certain Johnny Depp.
Il a rencontré l'ex mari de Vanessa Paradis sur le tournage de Donnie Brasco. Il raconte : « Il est vite devenu un ami. Il lui arrivait parfois de me regarder et de me lancer : « Al, tu es taré, tu le sais, ça, hein ? Je veux dire, tu es maboul. » Je répondais : « Ah ouais ? Tu sais que tu es pas mal, toi non plus. » Si on avait été à l’école ensemble, les profs ne nous auraient pas laissés nous asseoir côte à côte. Un Cliffy adulte, enfin ! Nous nous faisions mutuellement rigoler comme des mômes. Nos visions du monde étaient très similaires. Ça arrive parfois, et quand on se trouve comme ça, on n’a plus envie de se quitter. »
Certainement que je suis biaisé pour juger ces mémoires, en tant que grand fan d’Al Pacino, mais sa trajectoire est tellement hors norme, et certains des films dans lesquels il a joué si importants, que ce livre vaut largement le coup d’être lu.
Il brille par son ton général qui laisse deviner un grand souffrant, mais pas compliqué. Humble aussi, comme tous ceux qui viennent de nulle part. Il se considère plus comme un survivant qu’un triomphateur : « Je n’avais pas développé cette partie de l’être humain qui s'anime et vous permet d'accepter l'endroit où vous êtes », confie-t-il. L'important producteur Martin Bregman, autre figure très importante pour le comédien, est de son côté formel : « Al Pacino est le mec le plus intelligent qui soit. »
La forme est accessible, et le tout est bien agencé, comme un bon film hollywoodien de sa période phare, les années 70. Tout se goupille à merveille, mais on se rappellera de cette réflexion de Jules Barbey d'Aurevilly sur le caractère extraordinaire de la vie : l’art, en vérité, doit souvent sacrifier au véritable pour atteindre le vraisemblable. Jacques Rigaut confirme : « Le merveilleux n’est pas rare, l’incrédulité est plus forte que les miracles. »
L’ouvrage vaut enfin pour ce fourmillement d’anecdotes, de sa rencontre avec Philippe Petit à la manière dont il a vexé Philip Roth, en passant par une nouvelle banqueroute à 70 ans passés, jusqu’à tous les grands cinéastes avec qui il aurait pu travailler, mais à qui il a dit non...
Les derniers mots du livre sont destinés à la mère, qui lui donna en premier ce surnom de « Sonny Boy », inspiré par un film avec Al Jolson : « Avec un peu de chance, si je vais au ciel, j’y retrouverai peut-être ma mère. Tout ce que je veux, c’est avoir l’occasion de m’approcher d’elle, de la regarder dans les yeux et de lui dire simplement : "Hé, M’man, tu as vu ce qui m’est arrivé ?" »
Par Hocine Bouhadjera
Contact : hb@actualitte.com
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