Le délire chez Ferdinand Céline, plus qu’une technique, est le nerf de son écriture. L’homme se définissait d’abord comme un styliste. Son écriture est légère, souple, gracieuse et se caractérise par l’introduction de la langue orale et argotique mais aussi par le délire qui la hisse à un rang supérieur. Par Mohamed Elouardi.
Le 30/12/2024 à 13:31 par Auteur invité
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30/12/2024 à 13:31
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Le délire occupe une place primordiale dans l’œuvre de Louis Ferdinand Céline. Plus qu’une technique d’écriture, il est en rapport avec la souplesse qui doit caractériser l’écriture. Dans ses Entretiens avec le professeur Y, l’écrivain présente sa vision de l'écriture comme un art poétique révolutionnaire. Il soutient que l'émergence du cinéma a rendu obsolète le roman documentaire à la Balzac. Pour lui, le style doit être léger et télégraphique, brisant les conventions syntaxiques pour intégrer l'argot, plus expressif que le français académique traditionnel.
Dans ce texte, il y développe les techniques de son art à travers des images qui, toutes, insistent sur la légèreté et l’émotion. Il y a celle du train rapide qui va droit au cœur du lecteur, à ses émotions, du crawl plus léger que la brasse, de l’impressionnisme qui a tué le faux jour puis celle du cheval galopant, plus gracieux que le cheval trottant.
C’est grâce au délire que nous entrons dans l’imaginaire célinien. On dirait que c’est le délire qui chauffe la machine narrative. En effet l’écrivain s’arrange toujours pour faire entrer son personnage - Bardamu devenu Ferdinand à partir de Mort à crédit - dans une espèce d’état second, une sorte d’hallucination qui permet à l’écriture d’atteindre un degré supérieur ou ce que Céline appelle la « féerie ». Cette technique est récurrente chez l’écrivain et nous la retrouvons dans presque tous ses livres, qu’il s’agisse des premiers romans comme Voyage au bout de la nuit (1932) ou Mort à crédit (1936) ou même dans les œuvres de la trilogie du nord qui racontent les souffrances de l’écrivain exilé en Allemagne, emprisonné au Danemark, alors que la Seconde Guerre mondiale bat son plein.
Mais ce délire mérite d’être défini.
S’il exprime d’abord la souffrance dans la mesure où le délirant perd le contact avec la réalité quotidienne du monde, il y a également en lui quelque chose de clinique car c’est avant tout une maladie – et l’une des plus horribles qui soient dans la mesure où il peut déboucher sur la folie. Si le délire chez Céline a des causes réelles (blessure à la guerre, maux de tête, sifflements, acouphènes, paludisme) il est aussi un moyen grâce auquel l’écriture, en échappant à la raison, devient fluide et fougueuse. Il n’est d’ailleurs pas sans rappeler la grâce de la danse, cette capacité à se détacher de la lourdeur du réel.
Dans la préface de Guerre, Gallimard, 2022, François Gibault, le biographe de Céline, partage : « Mme Helga Pederson, ancienne ministre danoise de la justice et ancienne présidente de la Fondation Mikkelsen, a mis à ma disposition un document qu’elle détenait, écrit de la main de Céline, qui constitue une sorte de bilan de santé et dans lequel on peut lire : “Tête. Mal de tête permanent (ou à peu près) (céphalée) contre lequel toute médication est à peu près vaine. Je prends huit cachets de gardénal par jour, plus deux cachets d’aspirine, on me masse la tête tous les jours, ces massages me sont très douloureux. Je suis atteint de spasmes cardiovasculaires et céphaliques qui me rendent tous efforts physiques impossibles.” »
En évoquant les manigances de la remise du Goncourt en 1957 qui le firent souffrir vingt-cinq ans plus tôt Céline écrit à Roger Nimier : « Le tout est d'arriver à Shakespeare... un conte idiot, bafouillé par un ivrogne, et qui n'a pas de sens, pardi. » C’est l’écrivain américain Faulkner qui réalisera cette œuvre : Le bruit et la fureur est en effet une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur et qui n’a pas de sens.
C’est sans doute avec Féerie pour une autre fois que Céline réalise ce rêve flaubertien d’un roman qui ne tiendrait que par la seule force du style, mais le délire est omniprésent dans toute son œuvre.
Cet intérêt pour le délire et la féerie est visible dans deux endroits de Mort à crédit, son autobiographie romancée : d’abord dans l’incipit quand le narrateur évoque son projet d'écrire La légende du Roi Krogold, variante d'un drame shakespearien où se trouve peint le malheur qui guette l'homme et livre son existence aux manifestations criantes de l'absurdité. Puis dans cette scène où Ferdinand, terrassé par la fièvre, ne tarde pas à divaguer avant de nous introduire dans un monde merveilleux. Le délire est ainsi une espèce d’embrayage qui permet au récit de s’élever à quelque chose de beaucoup subtile, de beaucoup plus léger.
Pour rendre compte de cette technique célinienne, arrêtons-nous sur cet extrait de Mort à crédit :
Ma mère je l’entends qui insiste… Elle raconte son existence à Mme Vitruve, elle recommence pour qu’elle comprenne combien j’ai été difficile, dépensier, insoucieux, paresseux… que je tenais pas du tout de mon père, lui si scrupuleux alors, si laborieux, si méritant, si déveinard, qu’est décédé l’autre hiver. [...] Je peux dégueuler à mon aise… Il faut que j’aille vomir aux cabinets… En plus sûrement c’est le paludisme, j’en ai rapporté du Congo… Tant qu’à battre la campagne j’aime mieux rouler dans des histoires qui sont à moi… Je vois Thibaud le trouvère… Il a toujours besoin d’argent… Il va tuer le père à Joad, ça fera toujours un père de moins… Je vois des splendides tournois qui se déroulent au plafond.
Comme on le voit, cet extrait est subdivisible en trois temps :
D’abord nous avons le temps d’avant le délire. Ferdinand écoute le dialogue de sa mère et de Mme Vitruve. Il a de la fièvre, il a soudain envie de vomir.
Ensuite, c’est le temps du délire lui-même, annoncé d’un côté par le vomissement et de l’autre par l’expression « battre la campagne ». Ferdinand évolue désormais dans un monde merveilleux où les êtres et les choses sont démesurés, où la réalité se mêle à la fiction, où les personnages fictifs de ses romans (La légende du roi Krogold, inconnue du lecteur) s’agitent et parlent.
Le troisième temps du récit correspond à l’après-délire.
Le passage par le délire fonctionne comme une sorte de purification, de catharsis. C’est une manière pour l’écrivain de se débarrasser de la trivialité du quotidien. Le roman ne commence en réalité que quelques lignes plus loin, avec la phrase : « Le siècle dernier, je peux en parler, je l’ai vu finir. »
La réalité et le délire se confondent souvent chez Céline. Dans Guignol's Band - qui raconte les souvenirs du jeune Ferdinand dans les milieux interlopes de Londres -, quand Ferdinand apprend la grossesse de la toute jeune Virginie (dont il est responsable), il chie dans son froc à force de ruminer ses problèmes et ses ennuis. Puis son rêve s’enchevêtre dans la réalité et on ne sait plus si ce qui est décrit est réel ou imaginé. Nous sommes dans un pur délire, comme c’est souvent le cas dans ce roman.
Il en résulte une écriture elle-même blessée, délirante, hallucinée, presque « fantastique », « féérique » pour reprendre ce mot cher à l’écrivain. On peut en donner d’autres exemples, tirés de Féérie pour une autre fois, Rigodon ou Guerre. La « féérie » chez Céline est souvent annoncée par un « frisson solennel » qui permet d’accéder à un monde où règnent les ondes et qui se traduit au niveau du style par une écriture télégraphique où le superflu disparaît. Car le délire chez Céline est aussi en rapport avec l’émotion, avec la grâce qui doit caractériser le geste. C’est ce qui explique l’absence chez lui des longs passages descriptifs comme ce fut le cas chez Balzac, Flaubert et Zola.
Fréderic Vitoux, repris par Joseph Vebret dans Céline l’infréquentable ?, paru en 2011 chez Picollec, explique : « Ce délire qui happe Bardamu et Ferdinand les hausse sur un plan de réalité supérieure. Tout se passe comme s’ils prenaient alors conscience des vraies valeurs du monde. Les apparences se dépouillent – et voilà les héros livrés à une appréhension exacte des injustices, des souffrances et des fatalités qui les assaillent. »
Le délire prend plusieurs formes chez Céline (visions, divagations, prophéties) et il est souvent annoncé par un dérèglement du corps (fièvre, frissons, sifflements, grelotte, vomissements…) comme dans le passage de Mort à crédit que nous venons de citer. Le récit se maintient sur une certaine ligne, à mi-chemin entre la réalité et le rêve. Au début de Rigodon, Céline reçoit la visite d’un prêtre (venu s’excuser pour tout le mal qu’il a fait à l’écrivain). Quand ce prêtre est parti, l’écrivain est secoué par la fièvre, il voit quelqu’un, là, juste à côté de lui, un « verdâtre » qui ne parle pas, peut-être est-ce Vauderemer, ce médecin-chef autrefois connu par Céline !
Une autre scène du même acabit se produit dans le même roman quand, du train où il se trouve, Céline voit un tas de ferraille qu’il prend pour une locomotive bombardée tout en avouant qu’il est peut-être victime de ses hallucinations. Céline ne tarde jamais à nous introduire dans le merveilleux, là où tout est démesuré, voire même dans le fantastique si on admet avec Todorov que son critère, c'est l’hésitation du lecteur. Voici un autre exemple devant lequel le lecteur reste indécis : dans D’un château l’autre, le vieil écrivain/médecin installé à Meudon après son exil, est descendu au bas-Meudon soigner une vieille patiente.
Il est fourbu, malade mais il faut qu’il s’occupe de sa vieille cancéreuse. C’est alors que se produit cette scène dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est extraordinaire : Céline voit une péniche puis des gens qui s’agitent puis il rencontre La Vigue, son ancien compagnon et l’un des personnages-clés de la trilogie du nord qui, pourtant, s’est réfugié en Argentine. Ils s’embrassent, ils sont contents de se retrouver, ils s’échangent des propos, La Vigue raconte son épopée en Argentine avant que les deux amis ne s’embrouillent et que l’écrivain ne le quitte en maugréant des insultes. Cette scène a-t-elle réellement eu lieu ? N’est-elle que le produit d’une hallucination ? Le lecteur ne sait qu’en penser.
L’écrivain, lui, confesse dans D’un château l’autre, que c’est un effet de style, le sien : « J’ai le style émotif, intérieur ! ...oui ! ...mon privilège. »
Il ne peut prouver qu’il est vivant que par son organe car il a mal à la bouche à cause de la blessure et de la balle qu’il a reçue à l’épaule, il a peur d’être pris pour un mort et mis dans un cercueil, il n’hésite pas à jouer le jeu de La L’Espinasse, cette jeune femme qui prendra soin de lui les jours suivants et qui y prend même un malin plaisir, considérant Ferdinand comme son meilleur patient. Dans Rigodon, alors que Céline erre d’une gare à l’autre avec sa femme et son chat dans l’Allemagne en flammes, il reçoit une brique sur la nuque. Désormais, c’est l’écriture elle-même qui prend un tournant : « À partir de cet instant, je vous préviens, ma chronique est un peu hachée [...] j’ai tout fait pour rester lucide. »
Le délire permet toujours de connecter entre elles les parties du roman comme dans Voyage au bout de la nuit où il assume la transition entre l’Afrique et l’Amérique. Le passage de la terre à la mer (car Bardamu est vendu par le curé à l’armement d’une galère), c’est encore le délire qui l’assure.
Bardamu ne voit ainsi le monde qu’à travers le prisme de ses visions délirantes qui lui montrent un monde onirique où les laitues sont tellement « épanouies » qu’elles ont la taille de chênes vigoureux, où les pissenlits sont grands comme des marronniers : « Du soleil, cela c’est sûr, il y en avait, toujours le même, comme si on vous ouvrait une large chaudière toujours en pleine figure et puis, en dessous, encore du soleil et ces arbres insensés, et des allées encore, ces façons de laitues épanouies comme des chênes et ces sortes de pissenlits dont il suffisait de trois ou quatre pour faire un beau marronnier ordinaire de chez nous. Ajoutez un crapaud ou deux dans le tas, lourds comme des épagneuls et qui trottent aux abois d’un massif à l’autre. »
La fièvre et le délire, nous l’avons dit, permettent d’accéder à ce monde féerique : « Il faut que j’entre dans le délire, explique encore l'écrivain, que je touche au plan Shakespeare, car je suis incapable de construire une histoire avec l’esprit logique des français. » Le plan Shakespeare c’est bien évidemment le délire : l’histoire doit être racontée par un idiot et ne rien signifier. Dans ses ultimes interviews avec la télévision, Céline confesse que l’histoire elle-même n’est pas intéressante et que le style est le vrai défi.
La révolution célinienne, c’est cette alchimie complexe, ce travail obsessionnel sur la langue qu’il compare ailleurs à de « l’orfèvrerie », à de « l’alchimie », infiniment repris et remanié pour qu’il épouse la « petite musique » dont seul l’écrivain a le secret.
« Je suis un peu alchimiste » écrit Céline dans D’un château l’autre. Il transforme le plomb, voire la merde, en or... Une affirmation qui n’est pas sans rappeler « Alchimie du verbe », le célèbre poème d’Arthur Rimbaud. Nous savons par exemple la place qu’occupe le délire chez les deux écrivains. Denis Lavant : « il y a un côté rimbaldien dans les premières photos de Céline… prêt à tout, prêt à brûler… » (L. F. Céline au fond de la nuit, France Culture, 2019). Céline, comme Rimbaud, aime les bateaux « ivres », ils sont « anarchistes » tous les deux et tous les deux sont à la recherche d'une poétique qui ne soit pas un genre mais une « musique savante », pour reprendre l'expression de Rimbaud dans Conte.
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Son écriture délirante passe par un travail acharné sur le style, un travail éreintant qui détruit le corps. Les dernières émissions de télévision avec l’écrivain, à Meudon, montrent un homme au trois-quarts abattu. Son œuvre, comme celle de Zola, de Proust « a quelque chose de monstrueux » pour reprendre les mots de Mauriac sur Proust. L’écrivain est démoli à force de travailler sur le style tout comme sa mère s’est bousillé la santé à force de travailler la dentelle.
Un véritable acharnement qui donne les plus beaux effets mais qui détruit le corps. Par ailleurs, toujours à propos de Shakespeare, Céline écrit ceci : « Shakespeare prétend que "nous sommes faits de la même étoffe que nos rêves". » (Lettre à Jean Paulhan, du 27 février 1949) Rappelons aussi sa lettre à Daudet : « J’écris dans la formule “rêve éveillé”. C’est une formule nordique. » Le héros célinien fuit la réalité par le délire. Bref, comme tous les autres types de parole célinienne – parole de distraction, parole cynique pour améliorer son état, parole naïve pour corriger le monde –, la parole délirante a pour objet de remédier à la misère après en avoir été la conséquence.
Crédits photo : thierry ehrmann, CC BY 2.0
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12 Commentaires
Milos Grant
30/12/2024 à 17:45
Le délire raciste de Céline que Gibeaux et sa clique voudrait bien occulter en se recentrant sur le fameux "style" du "maitreuuuuuuuu" ce délire raciste Célinien en germe dès le "Voyage" que ces messieurs les gardiens du temple Destouchien veulent faire oublier il est pas effacé du tout par ses maux de têtes bien pratiques... la dégueulasserie on ne l'oublie pas...
marc marc
31/12/2024 à 20:20
Parmi ceux que vous nommez (avec un art consommé du lieu commun) "messieurs les gardiens du temple destouchien", plusieurs ne veulent rien "faire oublier" et pensent au contraire que certaines des meilleures pages de Céline se trouvent dans ses écrits racistes, aujourd'hui indisponibles en librairie (mais facilement disponibles).
Ana varite
31/12/2024 à 12:08
Bel article qui m'a intéressée car j'ai toujours pensé que Céline est au plus proche du monde réel même s'il en parle comme d'une absurde et cruelle"feerie" .
Je vais relire cet article avant mes prochaines relectures de Céline.
Merci à vous
Stan Darbacol
31/12/2024 à 13:53
Céline reste génial, indémodable et indépassable. Les ecrivassiers et ecrivassieres sont des pisse-copiés d'aujourd'hui qui font le bonheur des éditeurs avides de chiffre d'affaire.
Il faut du delire et des visions pour être un écrivain digne de ce nom. Et mettre sa peau sur la table pour éviter la littérature beaujolais, celle qui revient à la même date chaque année avec un goût de banane 😂🍌😂
Jul Merkis (arrondissement 18)
31/12/2024 à 16:54
Le style Céline qui se marie bien avec l'eau de VICHY.
L'eau des collabos.
luis191
03/01/2025 à 12:13
Saillie spirituelle ? Mmouai... Ca vaut la bulle.
Swan
01/01/2025 à 08:21
C'était un génie !!!
Nicolas 🙂
01/01/2025 à 10:43
C'est vraiment du délire de le lire😄✨
Bonne année 😃🌈
Merville
01/01/2025 à 18:45
Je viens de relire l’Ecole des Cadavres et je dois avouer qu’il n’y a rien à sauver dans ce texte délirant.Mieux aurait valu qu’il ne fût pas écrit.Il y a dans Bagatelles et dans les Beaux draps quelques pépites mais ce n’est vraiment pas du meilleur Céline.
Féérie pour une autre Shoah
01/01/2025 à 19:41
Un autre grand génocidaire, Martin Heidegger, présentait sa "pensée" comme accès au "féerique" : exactement de la même manière elle cherche à déposer logique et rationalité, et appelle la nécessité du "délire" comme accomplissement final, solutionnant, de l'histoire...
Alors même qu'il évoque dans les mêmes écrits le comble de celle-ci dans l'auto-anéantisssment du judaïque...
Sûrement un hasard.
Jean Drogo
03/01/2025 à 16:19
Par bien des points, Céline me fait penser à Gabriel Garcia Marquez. Un style novateur, des options politiques fort discutables, un même attrait pour prendre sa part dans le soulagement de la misère humaine.
Je plains Michel lors de la pesée de ces âmes-là, même si en ce bas-monde, l'un ne fut guère concerné par ces histoires d'oeuvre et d'artiste.
La dernière ressemblance, qui ne regarde que moi, tient à mes goûts littéraires : l'originalité de ces oeuvres ne m'a pas suffit pour être emballé, lues péniblement, presque malgré moi, je me souviens surtout du soulagement ressenti lorsque je parvins à la dernière page du livre.
J.Cutler
06/01/2025 à 08:55
Un écrivain hors norme...Peu surprenant dans les deux récentes parutions dont "Guerre"...Grand dommage car un écrivain comme lui, ça court pas les rues.