Le 41e Prix Terre de France a été décerné cette année à Françoise Chandernagor pour son roman L’Or des rivières (Gallimard) lors d’une cérémonie à l’Abbaye Royale de Fontevraud, le 15 décembre dernier. Édition particulière, puisque la remise du prix s’est effectuée à la suite d’un concert à la bougie des Arts Florissants – William Christie qui a réuni un large public.
Étienne de Montety, président du jury, a présenté le prix comme « distinguant un livre qui embrasse tout, terre, mer et ciel, villages et cités ». Créé il y a 40 ans, il rend hommage aux romans qui célèbrent la richesse des paysages, des communautés et des histoires qui les relient.
Outre Étienne de Montety, le jury se compose également d’Yves Viollier, président de l’association, Michel Bernard, Catherine Blanloeil, Antoine Boussin, Laure Buisson, Michel Chamard, Clara Dupont-Monod, Franz-Olivier Giesbert, et Marie-France Bertaud-Desmaray.
Françoise Chandernagor a écrit une quinzaine d’ouvrages, souvent marqués par une forte empreinte historique. Elle est membre de l’Académie Goncourt.
Des rivières sauvages, des vallées sombres, des gorges, des torrents, des cascades, et, au creux des collines, un lac immense : dans un récit autobiographique, Françoise Chandernagor nous décrit la Creuse, pays des sources et des eaux qui inspira Claude Monet. Pauvre, secrète et longtemps inaccessible, cette région du Massif central — dont, pendant trois siècles, les fils devaient migrer chaque printemps vers des chantiers parisiens pour survivre —, cette terre granitique vouée au chêne et au genêt, fut le paradis de son enfance.
Une enfance à demi paysanne, placée sous l’égide d’un grand-père lui-même « maçon migrant ». Dans un hameau de dix-sept feux, une enfance libre et buissonnière qui est à l’origine de sa vocation d’écrivain. À travers le sort de ceux qu’elle a connus dans son village, et les changements économiques ou climatiques violents de ces dernières années, Françoise Chandernagor, avec son art de conteuse, montre la transformation de cette « île » hors du temps, son île battue des vents où, longtemps, on n’arrivait qu’à pied :
« Eux savaient où était caché l’or vrai, et ils se promettaient qu’un jour ils reviendraient vers leurs landes familières, reviendraient dans leur village sans route, perdu entre Limoges et Clermont, pour y contempler chaque été, et jusqu’à en être aveuglés, les paillettes de soleil que nos vents fous arrachent aux rivières. »
— Résumé, par l'éditeur, de l'ouvrage lauréat
En 2023, le prix a été décerné à Cédric Sapin-Defour pour Son odeur après la pluie, édité chez Stock.
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Crédits Image : Francesca Mantovani © Éditions Gallimard
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 25/04/2024
304 pages
Editions Gallimard
21,00 €
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